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La liberté consiste-t-elle à faire ce que nous voulons ?

4 minutes
La liberté consiste-t-elle à faire ce que nous voulons ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Adriana Díez
Dernière mise à jour : 13 février, 2023

Avant de plonger dans le débat, il est nécessaire de souligner deux idées. La première serait que personne ne jouit d’une liberté absolue lui permettant de pouvoir s’abstraire complètement des normes et des valeurs pour agir. La deuxième idée a trait au fait que la liberté inclut non seulement le choix d’une action ou d’autre, mais s’étend également des pensées et des émotions : nous disposons d’une certaine marge pour choisir quoi penser ou que ressentir.

Par ailleurs, au concept de volonté et de capacité de choisir est associé la responsabilité qui émane de ce privilège. Ainsi, d’une certaine manière, tout choix est associé à une prévision des conséquences, à une estimation des dommages et des avantages. C’est ici qu’entrent en jeu la morale et l’éthique, propres à chaque personne, à chaque groupe, à chaque société ou à toute l’humanité.

Si nous regardons notre société, nous réaliserons que nous considérons la plupart des personnes comme libres de choisir. Dans le cas contraire, quel signification aurait la démocratie ou les règles et les lois qui sanctionnent précisément l’absence de responsabilité qui est associée à la liberté ?

Se déclarer libre, c’est se déclarer autonome

Lorsque nous sommes libres, nous sommes responsables de nos décisions dans la mesure où nous sommes ceux qui les prennent et, pour cette raison, nous assumons l’autonomie, avec tout les aspects positifs et négatifs que cela implique. Assumer le coût de ce que nous décidons suppose le courage d’être libre pour suivre un chemin.

Un coût que nous essayerons d’anticiper, de réduire et au final d’assumer en sachant que nous devrons nous en acquitter plus tard. Nous assumons que notre décision est associée à un risque qui peut générer des conséquences d’un côté ou de l’autre. Ce risque existe car la plupart du temps nous ne sommes pas les seuls artisans de la réalité, qu’il existe d’autres facteurs d’influence qui entrent en jeu. D’autres personnes, par exemple.

Etre libre et penser par soi-même requiert en outre une concession : le droit de commettre des erreursPlus encore : d’échouer et d’essayer à nouveau. Les concepts de responsabilité et de coût réapparaissent ici. Par exemple, de nombreux parents ne réalisent pas certains projets qu’ils souhaiteraient au moment où ils le voudraient parce qu’ils savent qu’ils ont une responsabilité envers leurs enfants et que le fait de suivre leurs désirs coûterait cher à la famille.

Etre libre implique courir des risques, la liberté exigeant de porter le poids de nos décisionsLa liberté ne consiste pas uniquement à faire ce que nous voulons, il s’agit en fait de dessiner et de construire notre chemin en décidant comment, où et avec qui nous voyageons. Être libre, c’est être autonome pour décider par soi-même.

Ma liberté prend fin lorsque la tienne commence

Voici la limite la plus importante de de liberté : la coexistence avec les autres libertés, la morale et l’éthique. Je suis libre dans un espace limité, celui qui est défini par mes propres valeurs, celui qu’autorisent les lois. Ces lois seront plus restrictives que mes valeurs personnelles dans certains domaines, dans d’autres non, et le conflit apparaîtra. La liberté et l’autonomie nous donnent une marge de mouvement inférieure à ce que notre imagination nous permet.

Une des valeurs partagées par la plupart des personnes est celle de ne causer aucun préjudice. D’où la fameuse phrase selon laquelle ma liberté commence là où celle de l’autre finit. Suivre une telle règle est déjà une leçon en soi car si les lois sont violées, elles imposent une punition à ceux qui commenteront ce qui est stipulé comme un délit. Une restauration qui cherchera précisément à restaurer ce dommage causé.

Finalement, pour clore cet article, nous mentionnerons un phénomène curieux. Il existe un certain nombre d’options à partir desquelles les êtres humains peuvent se sentir dépassés. Nous l’avons tous ressenti. Nous allons acheter un stylo et il en existe de nombreux types différents. En principe, il s’agit d’une situation dans laquelle nous ne consacrerons pas de temps consciemment, mais il n’est pas rare de voir que nous passons 10 minutes à choisir alors qu’en réalité nous préférons dédier ce temps à d’autres tâches. C’est de la sorte que cette liberté détourne notre volonté, comme si ce nombre élevé d’options nous dérangeait.

Avec ses paradoxes et ses avantages, la liberté est l’un de nos grands privilèges. La plupart d’entre nous disposons incontestablement d’une bonne marge de manœuvre pour faire et défaire à volonté, pour décider et grandir de manière dépendante (en raison de notre nature sociale) et autonome.



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  • Parent J. La Libertad: Condición de los Derechos Humanos. Convergencia. Revista de Ciencias Sociales. 2000; 7(22): 143-158.
  • Ramos L. Dos conceptos de libertad y dos conceptos de responsabilidad en Spinoza. Diánoia. 2015; 40(75): 105-128.

 


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