Ho'oponopono, la technique de la responsabilité émotionnelle
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Ho’oponopono est un vieux concept pour un monde moderne. Il fait référence à un art hawaïen de résolution des problèmes en prenant soin des conséquences les plus émotionnelles d’entre eux : ceux que souvent nous ne prenons pas en considération. Pour cela, nous devons être en mesure de demander pardon, de faire amende honorable, de corriger et d’offrir de la gentillesse. Il s’agit, en fin de compte, d’une stratégie d’hygiène mentale destinée à favoriser une responsabilité émotionnelle adéquate.
Ho’oponopono est une méthode qui fut profondément enracinée pendant des siècles dans les différentes îles de la Polynésie, et bien que pour ces habitants elle disposait d’une connotation clairement spirituelle (le but était de se connecter avec la divinité elle-même), ce ne fut qu’à partir de 1976 que cette intéressante philosophie est apparue au monde occidental comme un moyen aussi révélateur qu’utile.
“Je t’aime, et si j’ai réveillé tes sentiments hostiles, je suis désolé et je m’excuse. Merci !”
Ho’oponopono nous permet d’abandonner des poids, de rediriger des tensions, d’épurer des erreurs et de canaliser tous ces problèmes enkystés qui tôt ou tard, comme nous le savons, se somatisent sous la forme de maladies. Y parvenir peut être beaucoup plus facile avec cette technique ancestrale…
“Ho’oponopono”, une pratique où favoriser la cohabitation
Les Hawaïens croyaient que les personnes sont connectées les unes aux autres à travers le “aka”. Il s’agit d’une sorte de conduit “éthérique” à travers lequel l’énergie de la vie coule. Toutefois, ce conduit ou canal invisible s’affaiblit parfois ou tombe malade en raison de nos différences, de problèmes que nous traînons du passé, aux mensonges, aux paroles prononcées ou silencieuses. L’énergie cesse de couler avec une telle harmonie et alors cela arrive, surgit le malaise, les problèmes, les troubles.
Le ho’oponopono nous aide à guérir le “aka”. Il répare non seulement le lien avec les personnes qui sont importantes pour nous, mais nous permet aussi de reprendre contact avec nous-mêmes. Car s’il existe quelque chose qui définit cette philosophie, c’est la capacité à pratiquer le bien dans son sens le plus large, ainsi qu’un pardon actif et enveloppant qui commence par soi et qui sait reconnaître ce qui est éthique, ce qui est vertueux et noble.
Il est clair cependant que nous n’avons pas affaire à un type de psychologie ayant une base scientifique. Cependant, malgré sa tradition spirituelle et non expérimentale, elle a été très efficace pour résoudre différents problèmes sociaux : actes de délinquance, conflits entre groupes de voisins, familles, groupes ethniques différents et même problèmes existentiels d’une grande partie de la communauté hawaïenne.
Nous savons, par exemple, que le ho’oponopono a été mis en œuvre avec succès dans les programmes pénitentiaires. Les anciens guidaient les détenus dans cette pratique pour résoudre les tensions et les conflits, favorisant ainsi une catharsis affective adéquate qui améliora la cohabitation dans les institutions pénitentiaires d’Hawaï.
“Divinité, nettoie en moi tout ce qui contribue à l’apparition de ce problème, permet à tout ce qui est parfait et correct pour que tout le monde se manifeste.”
Comment appliquer ho’oponopono dans la vie quotidienne ?
Le Ho’oponopono est le code du pardon et de la responsabilité émotionnelle. Un fait qui exalte ce type de philosophie est le besoin de comprendre quelque chose de très basique : tout conflit naît de soi-même. Nous ne devrions pas chercher la culpabilité extérieure, nous ne devrions pas jeter sur les autres toute la responsabilité de ce qui nous arrive, cela nous dérange ou nous enlève notre tranquillité. Nous avons tous le pouvoir de changer les choses et de les tourner à notre avantage par la bonté, le bon sens et la cohérence éthique et émotionnelle.
Pour y parvenir, pour donner forme cette énergie de guérison qui compose l’ho’oponopono, nous devons mettre en pratique les stratégies suivantes.
Les 5 étapes de le ho’oponopono
- La première étape consiste à prendre conscience de nos attitudes, de nos émotions ou de nos comportements négatifs, de ceux qui nous séparent des personnes que nous aimons, de ceux qui influent sur notre bien-être et notre liberté personnelle.
- La chose suivante que nous ferons est de prendre la responsabilité de nos actions, ce qui a été dit ou non, de ce qui a été fait ou évité, de ce que nous n’avons pas essayé ou des erreurs commises et de leurs conséquences.
- Ensuite, il est temps de visualiser et de ressentir l’amour. Nous devons expérimenter avec vivacité l’amour que nous ressentons pour cette ou ces personnes que nous avons négligées. Nous allons ouvrir un “canal interne” qui se connecte avec l’autre personne.
- Maintenant, il est temps de franchir le pas, de demander pardon. Cependant, nous devons clarifier quelque chose d’important : dans la culture occidentale nous avons tendance à dire “je suis désolé” et nous pensons que nous en avons fini avec cela. Cependant, pour compléter correctement le cycle, nous devons aussi recevoir le pardon de l’autre personne, nous devons écouter le “je te pardonne”.
La dernière étape, et non moins importante, est d’expérimenter la libération. Les Hawaïens disent que lorsque le “aka” se reconnecte avec nous en guérissant le lien, nos âmes se retrouvent à nouveau libres. Il s’agit d’un sentiment merveilleux qui nous permet de nous sentir plus plein, plus léger et prêt à reprendre nos chemins avec plus de sécurité et de sagesse. Le ho’oponopono est, comme nous pouvons le constater, un type de philosophie exceptionnelle capable de garantir notre bien-être et la qualité de nos relations. Mettons-le en pratique.
Références bibliographiques :
Pukui, Mary Kawena et Elbert, Samuel H (2009). Ho’oponopono : Usages contemporains d’un processus de résolution de problèmes hawaïens Université d’Hawaï (1986) ISBN 978-0-8248-0703-0
Simeona, Morrnah, Identité propre à travers l’Ho’oponopono, Basic 1, Séminaires Pacifica (1990)
Vitale, Joe, Hew Len Ph.D (2011), Zéro limites. Éditions Obelisco
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.