Harcèlement sexuel au travail, comment réagir ?
Le concept de harcèlement sexuel est né dans les années 70,dans le cadre du mouvement féministe. Au début, il était principalement associé aux comportements des hommes sur le lieu de travail qui n’avaient en apparence qu’un contenu sexuel, mais qui, au fond, constituaient un exercice de pouvoir.
Suite à une série de scandales de harcèlement sexuel aux Etats-Unis, au cours des années 80, la question a été médiatisée et a progressivement trouvé une place dans le cadre juridique. Le harcèlement sexuel est passé d’un comportement inapproprié à un abus, et finalement à un délit.
Malgré cela, il existe encore actuellement des cas de harcèlement sexuel au travail. Il s’agit de situations dans lesquelles la victime souffre d’une importante vulnérabilité : elle a le sentiment qu’elle peut perdre beaucoup si elle dénonce la situation.
Précisons toutefois que ce type de harcèlement retombe parfois sur les hommes. Il y a eu des cas de femmes qui ont utilisé ce statut pour faire de fausses déclarations.
“La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté.”
Identifier le harcèlement sexuel au travail
Il n’est pas toujours facile d’identifier le harcèlement sexuel au travail. Notamment dans les environnements où les relations sont proches et basées sur la confiance. Parfois, la frontière entre la camaraderie, les plaisanteries, le flirt ou le harcèlement sexuel n’est pas toujours très nette. En général, on parle de harcèlement lorsque ces prémisses sont présentes :
- Il n’y a pas de connexion. L’une des personnes impliquées manifeste un intérêt sexuel pour l’autre, mais cette dernière ne partage pas le même sentiment et ne souhaite pas être l’objet de ces manifestations.
- Transgression symbolique ou directe. Elle a lieu lorsqu’une personne est instrumentalisée par une autre, à travers des mots, des actions, des dessins, des blagues, etc. Alors qu’elle n’a rien demandé, elle est placée sur un plan sexuel.
- La réaction de la victime détermine les comportements. Le harceleur prend ses décisions en fonction de l’acceptation ou de la réticence de la victime. Il s’agit parfois de licenciement, mais également d’ostracisme, de rejet, ou de privilèges et de stabilité.
- Des comportements intimidants. Il ne s’agit pas nécessairement de menaces, mais de démonstrations de force ou de pouvoir, qu’elles soient physiques ou hiérarchiques. La victime se sent alors menacée dans un ou plusieurs domaines.
Les principaux types de harcèlement sexuel au travail
Le harcèlement sexuel peut être principalement de deux types : environnemental ou sous forme de chantage. Les deux sont des formes de pression excessive sur une personne afin qu’elle se conforme aux exigences sexuelles d’un supérieur ou d’un collègue.
- Le harcèlement environnemental. Il correspond à des comportements hostiles, humiliants ou menaçants qu’un individu affiche sur un autre. Cela peut être des comportements verbaux, physiques ou symboliques et de délits légers ou graves, mais toujours suivant une méthode.
- Le chantage sexuel. Il survient lorsque la victime est ouvertement invitée à être utilisée sexuellement en échange de quelque chose. Cela peut être le maintien de son travail, une augmentation de salaire, l’aménagement des conditions, etc.
Une étude menée par Inmark, Estudios y Estrategias S.A. en 2014, signale que dans presque 60 % des cas de harcèlement sexuel au travail, l’agresseur est un collègue. Dans 14,3 %, il s’agit d’un client. Dans 2 % du directeur, et dans 1,3 % d’un subordonné. Cependant, 50 % des cas graves sont perpétrés par des supérieurs hiérarchiques.
Comment arrêter le harceleur ?
Il est très fréquent que les victimes de harcèlement sexuel tentent de minimiser la gravité de ce qui leur arrive. Elles essaient alors de se justifier de ne pas avoir dénoncé la situation. Effectivement, pourquoi faire toutes ces histoires alors qu’il n’y a rien d’important ?
Même si l’espoir que le harcèlement cesse de manière naturelle est très grand, ces situations ont tendance à devenir chroniques. Le mieux est de se confronter directement au harceleur, avec une attitude tranquille, mais ferme, en mettant des mots sur ce qui se passe. Identifier précisément les actes de l’agresseur et les conséquences permet de freiner de nombreux abuseurs.
Si le harcèlement passe de la menace ou de l’insinuation à la concrétisation, il faut dénoncer. Si l’organisation dans laquelle vous travaillez dispose d’une instance conçue pour ce type de cas, c’est encore mieux.
Sinon, la meilleure chose à faire est d’aller voir un supérieur et de l’impliquer dans ce qui se passe. Dans ce cas, il est préférable de le faire par écrit, en précisant en détails les manifestations du harcèlement.
Enfin, il est conseillé, dans la mesure du possible, de rassembler des preuves et des témoins. Si l’organisation ignore la plainte, il faut s’adresser aux autorités. Actuellement, dans la plupart des pays occidentaux, la législation protège désormais les victimes de ce délit. Le silence n’est donc pas une option.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Acevedo, D., Biaggii, Y., & Borges, G. (2009). Violencia de género en el trabajo: acoso sexual y hostigamiento laboral. Revista venezolana de estudios de la mujer, 14(32), 163-182.
- da Silva Fonseca, Thaisa, Viana Martins Portela, Ariane, de Assis Freire, Sandra Elisa, & Negreiros, Fauston. (2018). Assédio Sexual no Trabalho:: Uma Revisão Sistemática de Literatura. Ciencias Psicológicas, 12(1), 25-34. https://dx.doi.org/10.22235/cp.v12i1.1592
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.