Familles monoparentales: forces et vulnérabilités

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Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Il existe aujourd’hui une grande diversité de structures familiales qui ont peu ou rien à voir avec le concept plus traditionnel. L’une des nouvelles typologies émergentes est celle des familles monoparentales. Elles se caractérisent par l’absence de l’un des adultes formant originellement cette typologie traditionnelle (père, mère et enfants).

La famille monoparentale possède, à l’instar des autres types de famille, ses propres particularités la différencient des autres archétypes, tels que la famille nucléaire. L’une de ces particularités résulte dans le fait que de nombreux enfants ont dû, avant de l’accepter, vivre une situation de conflit créé et soutenu par leurs parents. Mais il existe de nombreuses autres différences. Ces différences révèlent le processus d’adaptation que ce type de famille a dû réaliser au cours des dernières décennies pour s’intégrer pleinement dans la société. Ainsi que celles ayant dues être réalisées par la société, avec plus ou moins de résistance, pour les accueillir.

Sous-types de familles monoparentales

Ce type de structures familiales se compose d’un adulte ayant assumé la responsabilité d’un ou de plusieurs enfants. Le concept est cependant très large. Il englobe en effet un grand nombre de formes de conformation. Ce peut être :

Un père ou une mère qui s’est séparé et vit dans la même maison avec un ou plusieurs enfants
Un homme d’âge avancé, veuf, qui vit avec un enfant en pleine adolescence
Une femme ou un homme célibataire qui décide d’adopter
Une adolescente ayant eu un bébé et décide de rester dans la maison familiale pour élever son enfant

Les points forts des familles monoparentales

L’absence de l’une des figures parentales renforce souvent le lien affectif entre la mère ou le père et les enfants. En outre, l’indépendance dans la prise de décisions concernant l’éducation et la vie des enfants est plus importante en l’absence d’une des figures de référence. Cela s’étend également à l’absence de discussions sur les critères éducatifs utilisés dans la croissance des enfants. Cet environnement plus détendu et flexible peut générer une atmosphère familiale plus agréable.

Les personnes ne disposant pas de l’une des figures d’attachement sont généralement plus indépendantes dans ce type de familles monoparentales. Beaucoup adoptent le rôle de ce père ou mère absent. Ils acquièrent ainsi des responsabilités plus grandes que celles requises à leur âge. Ces demandes ou adaptations forcées les aident souvent à mûrir. Mais cela peut également devenir un point faible, comme nous le verrons ci-après.

Les faiblesses des familles monoparentales

L’une des principales difficultés rencontrées par ce type de famille est l’exposition des jeunes enfants au conflit entre les parents. Nous sommes, en consultations, des témoins directs de la manière dont les problèmes survenant au sein du couple ont un impact direct sur les enfants. Un impact laissant souvent une trace profonde faisant écho au-delà de l’enfance. Il est parfois nécessaire d’ajouter le rejet dont les enfants peuvent souffrir du fait de ne pas appartenir pas à une famille traditionnelle.

La difficulté à maintenir un dialogue et à conclure des accords facilite par ailleurs l’unilatéralité lors de la prise de décisions importantes. Cette solitude en matière d’éducation augmente la charge de travail quotidienne pour celui qui prend soin des enfants. Ce parents dispose donc de moins de temps pour lui-même. Il relègue ses besoins dans l’échelle de ses priorités.

Ce parent n’a en outre pas l’occasion de comparer les opinions, de discuter de solutions à d’éventuels problèmes ou simplement de déléguer la responsabilité de certaines décisions à un autre. Cette compensation et l’espace partagé créé dans le couple est également inexistant.

Moins d’intimité et plus de permissivité

Les enfants ne respectent généralement pas la vie privée des adultes dans les familles monoparentales. Il en est ainsi parce qu’ils ne savent pas ou ne connaissent pas, dans la pratique, ce qu’est l’intimité. C’est pourquoi ils interrompent souvent les conversations téléphoniques ou s’immiscent dans les décisions qui ne les concernent pas eu égard à leur stade de maturation.

Il existe également une augmentation de la permissivité des enfants. Ces derniers tendent à profiter de ce double rôle de père et de mère. Cependant, comme nous l’avons mentionné, l’enfant peut parfois assumer le rôle de la figure absente. Par exemple, en s’opposant fermement à ce que la mère sorte avec des amis, en défiant le son père ou en exigeant de partager un lit.

Le plus négatif de cette situation est que l’adulte laisse faire inconsciemment. Il n’y a pas de conjoint (ou une autre personne, en son absence) impliqué dans l’éducation pouvant faire office de miroir afin que le père ou la mère puisse comprendre qu’il ne favorise pas son enfant.

Les familles monoparentales sont cependant toujours unies par la même “colle” que tout autre type de famille. Ces piliers sont l’amour, la protection, la sécurité et les soins continus. Le fait qu’elles aient certaines forces et vulnérabilités ajoute simplement une touche de singularité à leur situation.