Épilepsie chez les adolescents : types, traitements et recommandations

L'épilepsie est une maladie qui affecte l'activité électrique du cerveau. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette pathologie chez les adolescents, nous vous invitons à poursuivre votre lecture.
Épilepsie chez les adolescents : types, traitements et recommandations
José Padilla

Rédigé et vérifié par Psychologue José Padilla.

Dernière mise à jour : 30 avril, 2023

L’adolescence est une étape du développement étroitement liée à l’épilepsie, soit parce que certains symptômes épileptiques disparaissent au cours de celle-ci, soit parce que d’autres apparaissent. La prévalence de l’épilepsie chez les adolescents est estimée à 3,2-5,5/1000 (Tirado, 2018).

Quels que soient les facteurs qui déterminent l’apparition ou la disparition des syndromes épileptiques chez les jeunes, la présence de ce tableau clinique nécessite une attention professionnelle. Il l’exige dans tous les cas, mais peut-être surtout dans ceux-ci, car il se développe dans une phase vulnérable, à la fois physiquement et émotionnellement.

Epilepsie chez les adolescents

L’épilepsie est un trouble du système nerveux central dans lequel l’activité électrique du cerveau est perturbée, provoquant des convulsions ou des comportements et sensations inhabituels. Sa manifestation est hétérogène et dépend de caractéristiques particulières.

Pendant les crises d’épilepsie, certaines personnes regardent fixement pendant quelques secondes, tandis que d’autres subissent des crises causées par des décharges électriques excessives dans les neurones. Parce que l’épilepsie est le produit d’une dynamique anormale du cortex cérébral, de telles crises pourraient affecter toute fonction organique ou psychologique responsable de l’activité cérébrale.

L’épilepsie affecte psychologiquement et socialement les adolescents. Les interactions avec les pairs, les décisions éducatives et professionnelles, la capacité de conduire et la vie reproductive sont quelques-uns des aspects touchés. Dans la recherche, les adolescents atteints d’épilepsie présentaient des niveaux significativement plus élevés de dépression, de symptômes obsessionnels, d’anhédonie et d’anxiété sociale, par rapport à ceux qui n’étaient pas épileptiques.

Ils ont également constaté que, chez les jeunes épileptiques, une fréquence élevée des crises est liée à une faible estime de soi et que les crises tonico-cloniques sont liées à des niveaux plus élevés de dépression. Enfin, cette analyse a déterminé que de faibles niveaux de connaissances sur l’épilepsie correspondent à des taux plus élevés de dépression, à une faible estime de soi et à des niveaux plus élevés d’ anxiété sociale.

Symptômes

Parmi les symptômes et les signes de l’épilepsie au stade de l’adolescence, nous mentionnons les suivants :

  • Raideur musculaire.
  • Confusion temporaire.
  • Épisodes d’absence.
  • Perte de conscience.
  • Mouvements paroxystiques des extrémités.
  • Symptômes psychologiques tels que la peur ou l’anxiété de vivre un épisode.

Ceux-ci varient selon le type d’épilepsie et les crises que l’on a. En règle générale, les adolescents atteints de cette maladie subissent le même type de crises à chaque épisode, de sorte que les symptômes seront similaires à chaque fois.

Classification clinique de l’épilepsie

Selon l’origine du choc électrique, les crises d’épilepsie sont divisées en focalisées et généralisées.

Focalisées

Ces épisodes dans lesquels l’activité électrique anormale est confinée à une région spécifique du cerveau. Ils se manifestent de la manière que nous énumérons ci-dessous.

  • Crises partielles complexes : ce sont des troubles au niveau de la conscience. En elle, les automatismes ou les actes stéréotypés sont fréquents.
  • Crises partielles simples : elles se développent sans altération de la conscience. Elles peuvent être motrices, sensitives, physiologiques, psychologiques (dépersonnalisation, peur).
  • Crises partielles secondairement généralisées : elles sont généralisées, ont pour origine les deux crises précédentes et s’étendent sur les deux hémisphères cérébraux.

Généralisées

Ce sont des épisodes épileptiques qui n’ont pas de début localisable et se produisent avec des altérations de la conscience dès le début. Ils sont répartis dans les types que nous allons voir maintenant :

  • Crises atoniques : perte du tonus musculaire postural avec chute.
  • Absences typiques : épisodes brefs et soudains de perte de conscience.
  • Crises toniques : brève contraction des membres supérieurs. Elles provoquent des raideurs.
  • Crises cloniques : ce sont des mouvements musculaires saccadés, répétitifs, asymétriques et irréguliers.
  • Absences atypiques : elles sont les mêmes que les précédentes, sauf que chez celles-ci l’affectation de la conscience est moindre.
  • Crises myocloniques : secousses musculaires soudaines, récurrentes et brèves. Il n’y a pas de perte de connaissance. Elles affectent généralement les bras et les jambes.
  • Crises tonico-cloniques : elles commencent par une perte de connaissance, puis progressent par des contractions musculaires dans tout le corps. Par la suite, la phase clonique ou mouvements convulsifs se produit, se terminant par une période de confusion de durée variable.
Ils aident un adolescent tombé suite à une crise d'épilepsie
Selon l’origine de la décharge électrique cérébrale, les épisodes épileptiques peuvent être focalisés ou généralisés.

Types d’épilepsie chez les adolescents

L’adolescence est une période de la vie qui englobe différents âges au cours desquels certains types d’épilepsie commencent généralement, parmi lesquels se distinguent ceux que nous passerons en revue ci-dessous.

Épilepsie myoclonique juvénile

Elles se présentent par des convulsions soudaines dans les extrémités du corps : bras et jambes. Elles se caractérisent par des myoclonies et, moins fréquemment, des crises tonico-cloniques généralisées et des absences. Les crises surviennent généralement au moment du réveil ou en quelques minutes.

Épilepsie-absence juvénile

Elle est de type idiopathique généralisée, caractérisée par une crise d’absence qui peut s’accompagner de myoclonies et de crises tonico-cloniques généralisées. De même, de brèves perturbations de la conscience se produisent avec des décharges généralisées de pointes-ondes à 3 Hz ou plus sur l’EEG.

Épilepsie avec crises tonico-cloniques généralisées

Ce type d’épilepsie chez les adolescents commence par une perte de conscience et des contractions musculaires. Par la suite, il y a une phase de mouvements convulsifs, se terminant par une période de confusion de durée variable. Dans les crises tonico-cloniques généralisées, le patient peut émettre des sons gutturaux et avoir une respiration irrégulière.

Épilepsie focale bénigne de l’adolescence

Il s’agit d’un type rare d’épilepsie qui débute entre 10 et 20 ans. Elle se caractérise par des crises focales motrices ou somatosensorielles. Sa durée a tendance à être courte. Elles sont généralement associées à des antécédents familiaux d’épilepsie.

Adolescente somnolente à une table d'étude
Les maux de tête et la somnolence sont quelques-uns des effets secondaires des médicaments anticonvulsivants.

Comment traiter l’épilepsie chez les adolescents ?

Le traitement des adolescents diagnostiqués épileptiques repose généralement sur les anticonvulsivants, qui sont chargés, comme leur nom l’indique, de prévenir les crises. Certains de ces médicaments sont :

  • Phénytoïne.
  • Lamotrigine.
  • Oxcarbazépine.
  • Carbamazépine.
  • Acide valproïque.

La fonction du médicament anticonvulsivant n’est pas d’intervenir sur les causes directes des crises, mais d’apaiser ou de prévenir leur manifestation. C’est-à-dire que ces médicaments s’attaquent au symptôme, mais pas au problème de base qui les cause. Ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires tels que :

  • Vertiges.
  • Vomissement
  • Nausée.
  • Eruptions cutanées
  • Vision double.
  • Somnolence.
  • Atteinte hépatique.
  • Maux de tête.
  • Perte de coordination.

Pour le traitement de ces effets, il est conseillé de consulter le médecin qui pose le diagnostic. Lorsque les médicaments ne donnent pas le résultat escompté, la chirurgie est une option. Les médecins se tournent vers cela lorsque les examens et tests neurologiques indiquent que :

  • Les décharges électriques qui provoquent des crises se concentrent sur une partie spécifique du cerveau.
  • La région du cerveau qui sera opérée n’interfère pas avec les fonctions vitales, comme le langage, la motricité, la vision et l’ouïe, par exemple.

L’ablation laser stéréotaxique guidée est un traitement efficace et viable lorsque la chirurgie comporte des risques très élevés. Dans cette procédure, les médecins utilisent la technologie laser pour détruire les tissus où se produisent les crises.

Alternatives supplémentaires pour l’épilepsie chez les adolescents

Les autres traitements possibles de l’épilepsie chez les adolescents comprennent : la stimulation du nerf vague, le régime cétogène, la stimulation cérébrale profonde et la neurostimulation réceptive.

Enfin, il convient que l’adolescent puisse bénéficier d’une attention psychologique, afin qu’il comprenne, entre autres, que ces crises ne sont qu’une petite partie de sa vie et qu’elles ne doivent pas le limiter à une existence pleine.


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