Encoprésie: symptômes, causes et traitements
L’encoprésie est une affection qui, tout comme l’énurésie, appartient aux troubles de l’élimination. Ces altérations se caractérisent par l’incapacité à contrôler l’émission des excréments et de l’urine comme un enfant devrait en théorie être capable de le faire.
L’encoprésie se réfère particulièrement à l’incapacité de l’enfant à contrôler ses émissions fécales. Ce manque de contrôle est problématique lorsqu’il a lieu dans des lieux inadéquats. Il peut être de type volontaire ou involontaire.
Généralement, les enfants doivent avoir appris à contrôler leur émission fécale à l’âge de 4 ans. A partir de cet âge-là, l’enfant ne devrait plus se faire dessus. Avant de diagnostiquer l’encoprésie, il est important d’examiner d’autres causes. La situation pourrait en effet être d’origine organique ou médicale. L’enfant pourrait également souffrir des effets d’une substance (laxatifs par exemple) qui le forcerait à agir ainsi.
Certaines maladies peuvent être liées au manque de contrôle de la défécation. C’est par exemple le cas de la maladie d’Hirschsprung (manque de mouvements péristaltiques), le cas d’un mégacôlon aganglionique ou simplement le cas de l’intolérance au lactose.
Encoprésie avec ou sans constipation
Selon les critères de la classification utilisés, il existe différents types d’encoprésie. D’un point de vue de la rétention, on peut souffrir d’encoprésie avec constipation, d’incontinence par rétention, ou d’encoprésie sans incontinence.
Pour ce trouble de l’élimination, les examens médicaux et l’historique clinique de l’enfant sont d’une importance capitale. Les deux types d’encoprésie nécessitent des traitements différents.
Encoprésie rétentionnelle (avec constipation)
Dans le cas de l’encoprésie de type rétentionnelle, nous parlons de selles peu usuelles car ponctuées par des épisodes répétées d’encrassement (l’enfant se fait dessus). Parfois, les enfants souffrant d’encoprésie rétentionnelle vont aux toilettes tous les jours, mais ils ne procèdent pas à une expulsion complète.
Les examens médicaux sont très importants car ce type de pathologie est observable grâce à une radiographie. De nombreuses études montrent que l’encoprésie rétentionnelle est due à des altérations physiologiques. Parmi tout les cas d’encoprésie recensés, 80% sont de type rétentionnel.
Encoprésie non rétentionnelle (sans constipation)
Les causes associées à ce type d’encoprésie (non rétentionnelle) sont : un mauvais entraînement, une forme de stress environnemental ou des comportements d’opposition. Si un enfant souffre d’encoprésie non rétentionnelle, il faudra souvent rechercher un autre trouble chez l’enfant. Cela peut par exemple être un trouble antisocial ou un trouble psychologique majeur.
Selon le DSM-5 on recommande d’effectuer une évaluation psychiatrique afin d’explorer l’existence de troubles tels que le négativisme défiant, les troubles de comportement, les troubles affectifs ou même les troubles psychotiques. Un enfant peut par exemple souffrir d’une dépression infantile et l’encoprésie peut en être la conséquence.
Encoprésie primaire et secondaire
Il y a une autre caractéristique à avoir en tête lors du diagnostic de l’encoprésie : savoir si l’émission fécale est continue ou discontinue. En fait, certains enfants sont capables de contrôler leur évacuation alors que d’autres n’y arrivent que pendant un certain temps (par exemple pendant 1 an), puis l’incontinence fait son retour.
Cette information est également importante car les causes d’encoprésie primaire et secondaire sont différentes.
Si l’enfant n’a jamais appris la propreté (encoprésie primaire), le symptôme peut être considéré comme un reflet d’une fixation évolutive précoce. Le problème sera alors plus physiologique.
Une encoprésie secondaire (lorsqu’on apprend puis désapprend) peut être liée à des facteurs environnementaux, stressants à l’école ou à la maison, à un certain mal-être, etc.
De plus, contrairement à l’énurésie, l’encoprésie est plus commune lors de la journée que pendant les nuits.
Epidémiologie : qui en souffre le plus ?
L’épidémiologie fait référence aux groupes de personnes les plus affectés par un trouble en particulier. L’affection de l’encoprésie par les enfants peut varier. Après l’âge de 4 ans, l’encoprésie est plus commune chez les garçons que chez les filles. Entre 7 et 8 ans, la fréquence de l’encoprésie est d’1,5% plus élevée que chez les filles.
Impact sur l’enfant et sur l’adulte
En raison de la nature du trouble et de la censure qui existe concernant tout ce qui traite de la défécation, l’encoprésie a un impact très fort sur l’enfant. Cela peut terriblement affecter son estime personnelle et son image de lui-même, car c’est quelque chose de difficile à cacher au quotidien.
Aux âges auxquels se développe l’encoprésie, les enfants vont à l’école. Déféquer au milieu de la cours de récréation ou ne pas savoir se retentir en classe sont des situations qui peuvent être très stressantes pour les enfants.
Cette pathologie peut également être dure à appréhender pour les parents et la tension familiale peut finir par augmenter. C’est problématique car c’est une affection infantile et par conséquent, le cours du traitement dépend du soutien dont dispose l’enfant et de la disposition de la famille à agir en tant qu’agents du changement ou co-thérapeutes à domicile.
Etiologie et causes
L’encoprésie, comme la majorité des troubles, est le résultat de l’interaction de nombreux facteurs. Ces facteurs sont aussi bien d’ordre physiologique que psychologique. Il ne semble exister aucune preuve de causes génétiques.
Parmi les facteurs physiologiques, nous pouvons notamment trouver les anomalies diététiques, les problèmes dans le développement de l’enfant ou un mauvais contrôle intestinal. Parmi les causes psychologiques, on retrouve notamment la capacité de l’enfant à se distraire, son manque d’attention, son hyperactivité ou sa peur des odeurs.
Il existe des théories qui évoquent un déficit d’apprentissage. Les signes indiquent que l’enfant qui doit aller aux toilettes n’identifie alors pas les signaux qu’il reçoit. Cela signifie qu’en cas d’urgence, l’enfant n’est pas conscient de la situation et ne se rend pas aux toilettes.
D’autres théories évoquent un apprentissage par évitement dans les cas d’encoprésie réteentionnelle. L’enfant apprend à se retenir pour éviter d’avoir mal ou d’être angoissé (c’est du renforcement négatif), il commence alors à développer une constipation pouvant mener à de l’encoprésie secondaire.
En ce qui concerne l’encoprésie non rétentionnelle, on dit que les enfants n’ont pas appris à déféquer correctement. Ce sont généralement des enfants qui se distraient et qui finissent par se faire dessus. Le problème pourrait également se trouver dans le contrôle des sphincters.
Traitement médical et comportemental
L’usage combiné de laxatifs et de lavages d’estomac est un traitement médical efficace. On peut également procéder à une modification du régime alimentaire, avec une forte consommation de fibres et l’ingestion de liquides. Le protocole de Levine (1982) est une autre option du traitement médical. On insiste alors sur les aspects psycho-éducatifs (expliquer à l’enfant ce qu’est le colon par le biais des dessins, etc) et on joue avec les mesures incitatives.
En ce qui concerne le traitement comportemental, on donne beaucoup d’importance à l’apprentissage des routines pour déféquer, réorganiser l’environnement, stimuler et renforcer les conduites alternatives. Il existe également un programme instauré par Howe et Walker (1992) basé sur les principes du conditionnement actif.
Les causes de l’encoprésie sont très variées, tout comme ses types. Bien que quelques-uns le considèrent comme naturel, c’est un trouble qui est désagréable pour les enfants.
Il faut être conscients du fait que l’encoprésie peut parfois être le signe d’un autre problème. Cela peut ne pas être un trouble mais uniquement le symptôme d’une autre affection. Les évaluations aussi bien médicales que psychologiques sont donc indispensables.
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- Bragado, C. (2001). Encopresis. Madrid: Pirámide.
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