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Edouard Manet, biographie du premier impressionniste

6 minutes
L'œuvre de Manet marqua un tournant dans le choix des thèmes représentés dans la peinture européenne. Avant lui, la peintre favorisait la narration et évitait les réalités sablonneuses de la vie quotidienne.
Edouard Manet, biographie du premier impressionniste
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Camila Thomas
Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Edouard Manet est un peintre français du XIXème siècle qui inspira de nombreux peintres postérieurs avec son style et ses techniques de représentation.

Manet ouvra de nouveaux horizons en défiant les techniques traditionnelles de représentation et en choisissant de peindre les événements et les circonstances de son époque.

Sa peinture Déjeuner sur l’herbe, exposée en 1863 au Salon des Refusés, éveilla l’hostilité des critiques. Simultanément, il reçut les félicitations et l’enthousiasme d’une nouvelle génération de peintre qui formeraient plus tard le noyau du mouvement impressionniste.

Jeunes années

Edouard Manet est né le 23 janvier 1832 à Paris, en France. Il était le fils d’Auguste Manet, un haut fonctionnaire du Ministère de la justice. Et d’Eugénie-Désirée Fournier, fille d’un diplomate et filleule du prince héritier suédois.

Riches et dotés d’un bon réseau de personnes influentes, les parents de Manet espéraient que leur fils choisisse une carrière respectable telle que le droit. Cependant, Manet choisit de vivre une carrière humaniste.

A partir de 1839, il est élève à l’école de Canon Poiloup en Vaugirard. De 1844 à 1848, il est interne au Collège Rollin. Il était un élève en difficulté qui était uniquement intéressé par le cours de dessin proposé par son école.

Son père souhaitait qu’Edouard s’inscrive à la faculté de droit, mais cela ne fut pas son désir. Lorsque son père lui interdit de devenir peintre, il fit la demande pour entrer à l’école navale mais il échoua à l’examen d’entrée.

A 16 ans, il devint apprenti pilote sur un bateau de transport. A son retour en France en 1849, il échoua encore une fois l’examen d’entrée de l’école navale. Ses parents le laissèrent donc suivre sa détermination et se convertir en peintre.

Some figure

Premières études formelles de Manet

En 1850, Manet entra à l’école de peinture classique Thomas Couture. Là-bas, il développa sa bonne compréhension du dessin et de la technique picturale.

En 1856, après 6 ans avec Couture, Manet étudia avec Albert de Balleroy, un peintre de thèmes militaires. C’est à ce moment qu’il a peint The Boy with Cherries (1858) avant de continuer ses études et de peindre Le Buveur d’absinthe (1859).

Lors de la même année, il réalisa des courts voyages aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. Il copia également des peinture de Tiziano et Diego Velazquez aux Louvre.

Malgré son succès avec le réalisme, Manet commença à aborder un style plus relaxé et plus impressionniste caractérisé par l’usage de pinceaux larges et l’introduction dans son œuvre de personnes communes vivant des expériences de la vie quotidienne.

Ses toiles se peuplèrent de chanteurs, de personnes de la rue, de gitans et de mendiants. Cette approche peu conventionnelle, combinée à une connaissance mature des anciennes techniques, surprit et impressionna les autres.

Sa vie et Le déjeuner sur l’Herbe

Entre 1862 et 1865, Manet participa à des expositions organisées par la Galerie Martinet. En 1863, il se maria avec Suzanne Leenhoff, une femme hollandaise qui lui avait donné des cours de piano. Le couple était ensemble depuis 10 ans et avait déjà un fils.

Cette même année, le jury rejeta son œuvre Le déjeuner sur l’herbe du Salon des Refusés, c’était une œuvre dont la technique était totalement révolutionnaire. Pour cette raison, Manet l’avait présentée dans ce Salon fondé pour présenter les œuvres rejetées par le Salon officiel des Beaux Arts.

Déjeuner sur l’herbe est une œuvre inspirée d’anciens peintres :  Concert Champêtre (Giorgione, 1510) ou Le jugement de Paris (Raphaël, 1517-20). Cette grande toile réveilla une grande désapprobation. Pour Manet, “la notoriété du carnaval” commença. Il en souffrira pendant la majeure partie de sa carrière.

Ses critiques furent offensés par la présence d’une femme nue en compagnie de deux jeunes vêtus de vêtements contemporains. Selon eux, au lieu de ressembler à une figure allégorique distante, la modernité de la femme rendait sa nudité vulgaire voire même menaçante.

Les critiques n’acceptèrent pas non plus la manière  avec laquelle ces figures étaient représentées avec une lumière dure et impersonnelle. Ils ne comprirent pas pourquoi les personnages se trouvaient dans une forêt dont la perspective est relativement peu réaliste.

Oeuvres principales

Dans le salon de 1865, sa peinture Olympia, créée deux ans plus tard, causa un autre scandale. La femme nue et inclinée représentée sur le cadre regarde le spectateur. Elle est représentée dans une lumière vive et brillante qui cache le modèle intérieur et la convertit en figure quasiment bidimensionnelle.

Cette odalisque contemporaine, que le français Georges Clemenceau allait installer au Louvre en 1907, fut qualifiée d’indécente par la critique et par le public.

En grande détresse, Manet quitta la France en août 1865 vers l’Espagne. Cependant, son séjour dans ce pays fut de courte durée. Il n’aimait pas la nourriture et se sentait frustré par son total manque de connaissance de la langue.

A Madrid, il rencontra Théodore Duret qui se convertira ensuite en l’un des premiers connaisseurs et défenseurs de son travail. En 1866, il entra en contact avec le romancier Emile Zola avec qui il créa une amitié. En 1867, ce dernier écrivit un article brillant au sujet de Manet dans le journal français Le Figaro.

Zola affirma que la quasi totalité des artistes importants commençaient par heurter la sensibilité du public. Cette remarque retint l’attention du critique d’art Louis-Edmond Duranty qui commença alors à soutenir l’artiste. Des peintre tels que Cézanne, Gauguin, Degas et Monet se convertirent en alliés.

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Années postérieurs

En 1874, Manet fut invité à exposer ses œuvres lors de la première exposition réalisée par des artistes impressionnistes. Malgré son soutien au mouvement, il rejeta l’invitation et les invitations postérieures provenant des impressionnistes.

Manet sentait qu’il était nécessaire de se dédier au salon et à sa place dans le monde de l’art. Comme beaucoup de ses œuvres, Manet était une contradiction. Il était à la fois bourgeois et commun, conventionnel et radical.

Un an après la première exposition impressionniste, on lui offrit la possibilité de dessiner des illustrations pour l’édition française du Corbeau d’Edgar Allan Poe. En 1881, le gouvernement français lui attribua la légion d’honneur.

Il mourut deux ans plus tard à Paris, le 30 avril 1883. En plus de 420 peintures, il laissa derrière lui l’image d’un artiste audace et influent.

Héritage

Durant ses débuts, Manet fut confronté à de vives critiques qui n’allèrent pas en s’améliorant. Les résistances le suivront jusqu’à la fin de sa carrière.

Son profil s’éleva à la fin de XIXème siècle grâce au succès de son exposition commémorative et à l’éventuelle acceptation critique des impressionnistes. Mais ce n’est que lors du XXème siècle que les historiens d’art assurèrent sa réputation.

Le mépris de Manet pour les modèles et la perspective traditionnelle marquèrent la rupture du XIXème siècle avec la peinture académique. Son œuvre a indéniablement ouvert la voie au travail révolutionnaire réalisé par les impressionnistes et les post-impressionnistes.

Manet influença grandement l’art des XIXème et XXème siècle avec son choix de sujets. Son approche des thèmes urbains modernes, qu’il présentait de manière directe, quasiment distante, le différencia encore plus des standards du Salon.


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  • Venturi, L., & Fabricant, L. (1960). Cuatro pasos hacia el arte moderno: Giorgione, Caravaggio, Manet, Cézanne. Nueva Visión.
  • Álvarez Lopera, J. (1996). Revisión de un lugar común: Goya y Manet. Reales sitios, 33, (128). Patrimonio Nacional, Madrid.

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