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Dynorphines : des neurotransmetteurs opioïdes endogènes

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En 1979, Goldstein et ses collègues ont décrit les propriétés opioïdes d'un tridécapeptide à la puissance extraordinaire. Ce peptide naturel a été nommé "dynorphine".
Dynorphines : des neurotransmetteurs opioïdes endogènes
Paula Villasante

Rédigé et vérifié par Psychologue Paula Villasante

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Cela fait quatre décennies que nous considérons que les dynorphines jouent un rôle croissant dans de nombreuses voies cérébrales. Elles font partie de la famille des peptides opioïdes, qui se lient aux récepteurs kappa opioïdes.

On les trouve dans des endroits du cerveau que nous connaissons bien : l’hippocampe, l’amygdale, l’hypothalamus, le striatum et la moelle épinière. Leurs fonctions sont donc liées à l’apprentissage et à la mémoire, au contrôle émotionnel, à la réponse au stress et à la douleur.

Quelques expériences de divers types ont permis de voir apparaître les implications des dynorphines en physiologie. De sorte que nous savons aujourd’hui que les mécanismes physiopathologiques qui peuvent impliquer les dynorphines comprennent l’épilepsie, la toxicomanie, la dépression et la schizophrénie.

En 1979, Goldstein et ses collègues ont décrit les propriétés opioïdes d’un tridécapeptide. Pour désigner sa puissance extraordinaire, le peptide naturel a été nommé « dynorphine ». Le préfixe dyn- vient du grec dynamis (pouvoir) et la terminaison -fin indique sa nature opioïde.

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Les dynorphines dans l’épilepsie

Il y a eu, dans les années 1980 et 1990, un nombre considérable de publications sur les fonctions des dynorphines dans différents modèles d’épilepsie. En raison de leur répartition, on pensait qu’elles étaient davantage susceptibles d’agir dans les crises partielles complexes provenant du système limbique, ou plus précisément de l’hippocampe.

Depuis lors, la stimulation des récepteurs opioïdes kappa a été acceptée comme mécanisme anticonvulsivant. Les propriétés anticonvulsivantes de la dynorphine endogène ne se révélèrent toutefois que lors d’expériences chez la souris.

Addiction et dynorphines

Le système de récepteurs dynorphine-k-opioïde joue un rôle crucial dans les mécanismes de récompense et de dépendance. Les difficultés de régulation du système des récepteurs dynorphine-k-opioïde s’ induisent par l’abus répété de drogues.

Elles impliquent par ailleurs le système de récompense mésolimbique. Ainsi, la voie dopaminergique de l’aire tegmentale ventrale vers le noyau accumbens est considérée comme le site principal où les dynorphines agissent dans le cadre de la dépendance.

Les dynorphines dans le contrôle émotionnel

Si nous en savons déjà beaucoup sur la relation entre les dynorphines et le contrôle émotionnel, il convient de préciser le champ d’investigation reste encore très vaste. En effet, les tests d’émotions que l’on effectue sur les animaux ne sont pas aussi simples que les enregistrements EEG.

L’anxiété

Nous pouvons constater des manifestations d’anxiété chez de nombreux êtres vivants. Dans un contexte biologique, l’anxiété prépare l’individu à faire face à une menace potentielle. Ainsi, la fréquence cardiaque, la température corporelle et les niveaux de corticostérone sérique augmentent.

Il existe également une comorbidité entre les troubles anxieux et d’autres problèmes de santé mentale. C’est notamment le cas avec la dépression, la toxicomanie ou la schizophrénie.

De sorte que le comportement anxieux implique divers systèmes de neurotransmetteurs. Plusieurs neuropeptides ont été proposés à côté des transmetteurs classiques, sérotonine et noradrénaline, comme modificateurs du comportement lié à l’anxiété. Parmi eux se trouvent les dynorphines.

Bien que leur rôle ne soit pas très clair, nous savons que les dynorphines ont un lien avec l’anxiété. Pour avoir une idée claire de la façon dont elles se lient, il serait nécessaire de mener plus de recherches et d’analyser des modèles d’élimination conditionnelle pour déterminer les fonctions des dynorphines dans différents noyaux cérébraux.

Dynorphines et stress

Les dynorphines jouent également un rôle dans l’apparition du stress. Cela résulte de la forte interrelation de ces dernières avec l’hormone de libération corticotrope (CRH).

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Dynorphine et troubles psychotiques

Dynorphines et dépression

Nous considérons souvent la dépression comme une maladie en lien avec une mauvaise adaptation au stress chronique. Bien qu’il existe de nombreux traitements pour ce trouble, pratiquement tous ciblent les systèmes sérotoninergiques et/ou noradrénergiques.

Les recherches ont toutefois montré que la dynorphine et le récepteur kappa-opioïde affectaient pratiquement tous les circuits que nous considérons comme clés dans la dépression. De sorte que l’activation des récepteurs kappa opioïdes est généralement considérée comme pro-dépressive.

Dynorphines et schizophrénie

Il existe de plus en plus de preuves de l’implication possible des dynorphines et des récepteurs kappa-opioïdes dans la schizophrénie.Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer comment ils sont liés.

De nombreuses recherches restent nécessaire, mais l’implication des dynorphines dans de multiples troubles mentaux semble claire. Bien que son rôle dans certains troubles soit encore diffus, nous savons que son activation avec les récepteurs kappa opioïdes a beaucoup à voir avec de telles pathologies.

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  1. Schwarzer, C. (2009). 30 years of dynorphins—new insights on their functions in neuropsychiatric diseases. Pharmacology & therapeutics, 123(3), 353-370.
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