La dictature de WhatsApp, une application à la fois amie et ennemie

La dictature de WhatsApp, une application à la fois amie et ennemie

Dernière mise à jour : 12 avril, 2017

WhatsApp s’est transformé en une application avec une influence croissante dans le monde entier. Elle n’a pas seulement largement dépassé d’autres services de messagerie, qui étaient déjà en très bonne position, mais elle a aussi inauguré une nouvelle ère de relations sociales à travers la technologie. Bien qu’en principe il s’agisse d’une aide importante pour faciliter les communications, cette application a aussi montré des signes qui indiquent qu’elle est un instrument générant des risques à diverses échelles.

Selon une étude menée par Global Web Index, qui effectue des recherches sur l’usage de WhatsApp dans 34 pays, il est estimé que 40% des internautes utilisent ce système de messagerie. On a aussi appris que son utilisation avait un rythme ascendant chez les personnes entre 16 et 64 ans. Les dix pays où WhatsApp est le plus utilisé sont, dans l’ordre : l’Afrique du Sud, la Malaisie, le Mexique, l’Inde, Singapour, l’Espagne, l’Argentine, Hong Kong, les Emirats Arabes Unis et le Brésil.


“Les réseaux sociaux sans objectifs sont comme un fauteuil à bascule : beaucoup de mouvement mais aucune destination.”

-Anonyme-


L’un des facteurs décisifs dans la réussite de WhatsApp est la simplicité et la fonctionnalité avec lesquelles on peut créer et gérer les groupes. Bien que d’autres applications possèdent aussi des options similaires, WhatsApp a transformé la communication en groupe en une tendance croissante. Le contact ne se fait plus avec une préférence pour le face à face, mais tout se déroule au contraire sur un plan semi-privé et collectif.

Est-ce que WhatsApp engendre des problèmes ?

Oui, WhatsApp crée des problèmes mais, comme dans tant d’autres domaines de la technologie, la difficulté ne réside pas dans l’application elle-même sinon dans l’usage qu’en font certaines personnes. Il y a une tendance préoccupante chez l’être humaine à médiatiser de plus en plus ses communications.

Substituer le contact direct avec les autres par un contact à travers un appareil, telle est la réalité. Cela a commencé avec le télégraphe, qui est apparu comme une solution. Le téléphone est ensuite arrivé, puis Internet : celui-ci a fini par dépasser toutes les limites possibles et imaginables.

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Si vous vous trouvez à Lima et devez communiquer avec quelqu’un à Beyrouth, ce type de messagerie est une bénédiction. Sans elle, il serait impossible de pouvoir communiquer en temps réel et à faible coût comme c’est le cas actuellement.

Le problème surgit lorsque nous utilisons ces applications pour également communiquer avec des personnes qui nous entourent : celles avec qui nous vivons, étudions ou travaillons. Des personnes que vous pourriez parfaitement chercher et trouver pour pouvoir parler en tête-à-tête. Cela s’aggrave lorsque vous cessez progressivement de les voir pour rester les yeux rivés sur l’écran de votre portable.

C’est particulièrement vrai pour WhatsApp et ses groupes : les utilisateur-trice-s ressentent le nouveau besoin d’être connecté-e-s aux autres tout le temps. De suivre le fil de la conversation pour savoir ce qu’a dit un-e tel-le ou ce qu’a répondu un-e autre. Le plus curieux est que ces conversations sont normalement d’une trivialité stupéfiante, mais cela n’empêche pas d’avoir comme un besoin d’y participer et de ne pas en perdre une miette.

Ce qui est certain, c’est que l’usage démesuré de ces technologies peut entraîner des problèmes croissants en ce qui concerne les études, le travail ou les relations personnelles. En particulier quand certaines personnes finissent par utiliser WhatsApp pour soulager ou dissimuler un mal-être émotionnel, tel que la solitude, l’ennui, la colère, l’anxiété ou la timidité.

Pour un usage rationnel de WhatsApp

Les technologies ne sont pas là pour être diabolisées, mais pour en tirer profit. Il s’agit de transformations irréversibles que l’être humain doit mettre à son service au lieu de les transformer en une nouvelle source d’esclavage. Il faut donc leur donner un usage rationnel et non pas les convertir en tabou ou en objet fétiche.

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La première chose à faire est de savoir si l’utilisation de WhatsApp vous cause des problèmes. Les changements suivants vous indiquent qu’il s’agit de quelque chose dont vous n’avez plus le contrôle:

  • Vous changez radicalement vos habitudes de vie pour pouvoir être connecté-e le plus longtemps possible
  • Vous faites peu d’activités physiques
  • Des problèmes de santé en lien avec le téléphone apparaissent (fatigue oculaire, tendinite pour être resté trop longtemps dans la même position, douleurs au cou, etc.)
  • Vous prêtez plus d’attention à vos contacts WhatsApp qu’aux personnes qui vous entourent
  • Vous vous montrez négligeant-e face aux obligations dans vos études ou votre travail, à cause du temps que vous passez sur WhatsApp
  • Vous sortez de moins en moins, perdez vos ami-e-s et vous sentez isolé-e

Si vous croyez que votre utilisation de WhatsApp dépasse celle d’un simple plaisir, ou si cette application vous cause des problèmes, voici les mesures recommandées pour que vous ne tombiez pas dans une dictature qui pourraient vous mener vers de plus grand maux:

  • Ne commencez pas la journée en vous connectant à WhatsApp
  • Changez vos habitudes de connexion. Pas toujours à la même heure, ni au même endroit
  • Programmez une alarme pour savoir quand il est temps de poser le téléphone dans un coin
  • Cherchez et trouvez une activité qui vous plaît. Pratiquez-la
  • Allez chercher vos ami-e-s et passez du temps avec elleux, en personne. Éteignez votre téléphone lors de ces occasions
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