Le deuil d'un animal : quand votre meilleur ami part

Le deuil d'un animal : quand votre meilleur ami part

Dernière mise à jour : 20 mars, 2017

Nous savons tou-te-s ce que signifie passer par un processus de deuil. Quand un proche ou un être aimé décède, nous avons besoin d’un temps pour accepter que cette personne n’est plus et ne sera jamais plus avec nous. Mais que se passe-t-il lorsque c’est notre animal de compagnie qui nous quitte ? Le deuil des animaux est encore un sujet tabou, dont on a du mal à parler.

De plus, beaucoup de gens qui n’ont jamais compté sur la tendresse d’un animal ignorent véritablement ce que cela signifie et ont tendance à sous-estimer, voire à mépriser, cette douleur. La personne qui souffre du deuil ressent donc un sentiment négatif supplémentaire : celui du manque de validation de sa douleur.

Un deuil très peu reconnu

Si vous êtes passé-e par un deuil d’animal, vous avez sûrement rencontré de gens qui vous ont dit des choses telles que : “ce n’est qu’un animal”, “adoptes-en un autre” etc. Cela n’aide pas la personne qui vient de perdre son ami le plus fidèle. Vous imaginez aller à un enterrement et dire la même chose sur un bébé qui vient de mourir ? Est-ce possible de dire “ne t’inquiète pas, vous pouvez en avoir un autre ?” ou encore “tu pourrais adopter un père ou une mère puisque les tiens sont morts” ?

On continue à sous-estimer l’impact émotionnel que suppose la mort d’un animal de compagnie. À tel point que beaucoup de gens qui ne ressentent rien et ne souffrent pas lorsque leur meilleur ami, par exemple, perd un animal sont très nombreux-ses. On oublie même de parler du sujet tellement on y accorde aucune importance.

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Pleurer la perte

Quand nous passons par un processus de deuil à cause de la perte d’un être cher, les rites funéraires et l’entourage très présent peuvent apaiser notre douleur. Le soutien de la famille, l’acte de l’enterrer ou de l’incinérer afin de lui rendre justice et pouvoir lui dire au revoir comme il se doit offre une consolation. Moindre, mais une consolation.

Ainsi, ces rites créent, d’une manière ou d’une autre, un contexte et une atmosphère dans laquelle la douleur peut s’exprimer, et est accompagnée et partagée. Mais qu’en est-il des rites funéraires pour les animaux ?

Il est vrai qu’il existe des crématorium pour animaux, tout comme il y a des cimetières uniquement pour eux. Mais malgré cela, dire au revoir à son ami publiquement, comme on pourrait le faire avec une personne, n’a rien à voir. Il n’y a pas de procédure, d’habitude qui implique que si votre chien, chat, lapin, tortue meurent, vous puissiez lui dire au revoir comme il se doit. 

La culpabilité du deuil d’un animal domestique

Ne pas dire correctement au revoir à votre animal domestique peut être nocif pour votre processus de deuil. Surtout, si vous vous sentez coupable de sa mort. Peut-être qu’il a eu un problème de santé et vous culpabilisez de ne pas lui avoir prêté plus d’attention. Peut-être que ces kystes qu’il a eus auraient pu être évités.

Voici les pensées qui peuvent tourner en boucle dans notre tête, et qui nous incitent à nous sentir coupables en permanence. Mais, la culpabilité que l’on ressent le plus fréquemment pour les animaux est à la suite de l’euthanasie, niée par les humains. C’est l’une des options à laquelle on recourt le plus pour soulager la souffrance des animaux.

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L’euthanasie fait que beaucoup de gens se sentent coupables de la mort de leurs animaux, car ils ont décidé de la date de la sentence. Et même, certaines personnes finissent par avoir l’impression que ce sont des assassins. Dans ces cas, il ne faut pas oublier que lorsqu’on recourt à cette option, c’est car il n’existe aucune autre alternative.

C’est ici que le soutien est fondamental. Il est essentiel de permettre à la personne qui a souffert de cette perte de mettre des mots sur ce sentiment, pour lui donner tout son sens et pour pouvoir s’y confronter. Ne pas le garder dans ses chaussures comme une pierre qui abîme la peau petit à petit.

Un nouvel animal domestique

La personne qui a souffert de la perte n’est pas prête à avoir un autre animal lors de la première phase de deuil. Il est fréquent qu’elle ait l’impression de trahir la mémoire de l’animal décédé si elle choisit d’en adopter un autre. Ce n’est pas bon non plus car le nouvel animal peut ressentir cette souffrance.

Ce dont a besoin la personne qui a souffert d’une perte aussi grande, d’une blessure si profonde, c’est de la tendresse, du temps pour discuter, pour être dans le silence, pour se mettre en colère contre la dureté de la vie, pour se poser des questions et surtout une main tendue pour sortir de ce deuil et pouvoir passer à une autre étape de vie, lorsque cette expérience sera intégrée à sa vie. 

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