Dernièrement, je ne veux que dormir... Pourquoi ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
“Je ne veux que dormir. Depuis quelque temps, je veux juste fermer les yeux et me laisser étreindre par le sommeil, ne penser à rien…” Beaucoup se reconnaissent dans cette situation.
Selon Sherlock Holmes, le célèbre personnage d’Arthur Conan Doyle, le sommeil est presque toujours la solution à tous les maux et inquiétudes. Mais plus qu’une solution, il peut s’agir d’une issue de secours.
Se laisser emporter par cet état d’inconscience dans lequel le corps et l’esprit sont inactifs et au repos peut être sain. Cependant, un bon repos est celui qui respecte les rythmes circadiens et qui ne dépasse pas 8 ou 9 heures par jour. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, dormir trop peut aussi faire des ravages.
Tout dans la vie est une question d’équilibre. Il faut s’ajuster à une série de biorythmes et prendre conscience des besoins du corps. Percevoir soudain que nous avons besoin de plus d’heures de sommeil que d’habitude n’est pas normal et, par conséquent, nous devons identifier les causes sous-jacentes.
Je ne veux que dormir : les causes
Dormir excessivement n’est pas exactement recommandé ou sain. Nous avons tous déjà ressenti à un moment donné cet état de somnolence après un repos pause de dix ou onze heures.
Certaines études comme que celles menées à l’Université médicale de Stanford indiquent que dormir plus de neuf heures affecte la qualité de vie et peut représenter un problème pour les performances professionnelles, scolaires et même sociales.
Nous savons qu’un sommeil excessif et maintenu dans le temps s’inscrit dans un mode de vie sédentaire et augmente le risque de souffrir d’une maladie cardiovasculaires ou cérébrales. Il s’agit donc d’un problème important. Si vous êtes concerné par cette situation, sachez que cela indique un problème sous-jacent que vous devez identifier et gérer.
Stress et fatigue accumulée
Parfois, nous traversons des périodes de forte pression au travail, avec des exigences familiales plus importantes ou avec un excès de soucis. Si cette situation persiste au-delà d’une semaine, le corps et l’esprit sont pris au piège dans un état d’hyperactivité et d’épuisement.
À la fin, il viendra un moment où le cerveau ne nous demandera qu’une chose : le repos. Ce sont ces moments où il n’y a qu’une seule option : donner au corps ce dont il a besoin.
Maladies sous-jacentes
La Société espagnole du sommeil considère également que le besoin de dormir constamment est un indicateur d’une maladie sous-jacente. Dans la plupart des cas, les troubles du sommeil sont liés à des troubles physiques.
Par conséquent, il est conseillé de consulter un médecin. Les maladies ou problèmes les plus courants associés au besoin de dormir sont généralement les suivants :
- Altérations hormonales. L’hypothyroïdie est souvent associée à la fois à une fatigue extrême et à un sommeil excessif. Ces indicateurs sont des alertes rouges dont nous devons être conscients.
- Insuffisance de sommeil nocturne. De nombreuses personnes dorment mal la nuit. Il n’est alors pas étonnant qu’elles souhaitent passer la journée à dormir.
- Narcolepsie. Parmi les troubles du sommeil, figure l’hypersomnie qui désigne un sommeil excessif. L’un des éléments déclencheurs de ce trouble peut être la narcolepsie, une maladie neurologique capable de provoquer l’endormissement pendant la journée.
- Syndrome de Kleine-Levin. Ce trouble est rare et apparaît principalement chez les adolescents de sexe masculin. Il provoque une hyperphagie, de l’agressivité et une hypersexualité.
- Syndrome d’apnée obstructive du sommeil. C’est une maladie qui se caractérise par de petites obstructions respiratoires ressenties tout au long de la nuit. En plus des ronflements, la personne souffre généralement d’une hypersomnie diurne intense.
Un moyen d’évasion et non un besoin
Il faut distinguer hypersomnie et désir volontaire de dormir comme moyen d’évasion. Le premier définit un besoin physiologique causé par un trouble physiologique ou métabolique (comme l’hypothyroïdie). Le second, en revanche, indique que la personne se sent mentalement saturée.
Dormir est une manière d’échapper aux responsabilités. Derrière ce comportement se cache la procrastination et une anxiété non gérée.
Une dépression déguisée
Selon une étude de l’Université de Bristol (Royaume-Uni), il y a une relation évidente entre les troubles du sommeil et la dépression. Généralement, les personnes qui souffrent de ce trouble de l’humeur souffre également d’insomnie ou au contraire l’hypersomnie.
Encore une fois, dormir devient ici une ressource pour s’échapper du quotidien. S’endormir est un moyen d’échapper à la réalité, de soulager la souffrance… Dormir soulage momentanément la dépression.
Je ne veux que dormir : que dois-je faire ?
Dans tous les cas, la meilleure chose à faire est de consulter un médecin pour comprendre l’origine de ce besoin. Parfois, c’est le corps qui exige le repos. D’autres fois, c’est l’esprit qui aspire à dormir pour éviter les soucis ou les problèmes émotionnels. Voici quelques pistes de réflexion à prendre en considération :
- Gardez à l’esprit que dormir plus de 9 heures par jour affectera votre santé et que vous vous sentirez plus fatigué.
- Il est préférable d’avoir une routine et des horaires fixes. Se coucher et se lever toujours à la même heure est essentiel.
- Évitez d’adopter un mode de vie sédentaire. Incluez des activités qui vous motivent dans vos journées. Faire de l’exercice ou réaliser activité dans laquelle nous maintenant la concentration est une bonne chose.
- Essayez de prendre le soleil dès que cela vous est possible (et avec une protection adéquate). La luminothérapie nous permet d’ajuster les rythmes circadiens et ainsi d’améliorer l’hygiène du sommeil.
En somme, gardons à l’esprit que la bonne qualité de notre repos joue un rôle clé dans notre qualité de vie. Notre santé physique et mentale en dépend.
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