Dépression post-partum : j'ai un enfant et je ne peux pas être triste

La dépression post-partum n'arrive pas à cause de ce que la mère fait ou arrête de faire. Après avoir accouché, les niveaux d'hormones (oestrogènes et progestérone) chez les femmes baissent rapidement.
Dépression post-partum : j'ai un enfant et je ne peux pas être triste
Fátima Servián Franco

Rédigé et vérifié par Psychologue Fátima Servián Franco.

Dernière mise à jour : 13 février, 2023

J’ai un enfant et je ne peux pas être triste. Cette phrase, qui n’est pas de celles que l’on associe le plus souvent à la grossesse, hante l’esprit d’un grand nombre de femmes, même si elles ne le verbalisent pas ni ne l’expriment ; c’est la dépression post-partum.

Les connotations qu’implique la grossesse ne correspondent pas toujours aux attentes que les mères ont en cette période. Dans notre société prédomine une image de la grossesse quelque peu idéalisée et biaisée en raison de l’énorme joie que génère l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille.

Aussi bien la grossesse que la période suivant l’accouchement sont des moments de grande vulnérabilité pour la femme. Au cours de cette période, non seulement apparaissent des sentiments de joie et de plaisir, mais peuvent aussi se présenter des sentiments d’anxiété et de syndromes dépressifs. De fait, selon les études menées à ce sujet, entre 10 et 25% des femmes présentent une symptomatologie dépressive après avoir accouché.

Une femme en pleine dépression post-partum

Détruire les tabous

La dépression est une altération pathologique de l’humeur qui s’accompagne d’une baisse de moral et d’une certaine tristesse ainsi que de symptômes végétatifs et émotionnels, mais aussi d’autres liés à la pensée, au comportement et aux rythmes de vie qui durent pendant au moins 2 semaines.

La grossesse est une étape de haute incidence de troubles dépressifs et le post-partum est la période présentant le plus grand risque de dépression dans la vie d’une femme. Selon Jadresic, les troubles mentaux post-partum les plus fréquents sont : dysphorie post-partum, dépression post-partum et psychose post-partum.

La dépression post-partum n’est pas due à une seule cause. Elle est la conséquence d’une combinaison de facteurs physiques et émotionnels. La dépression post-partum n’arrive pas en raison de ce qu’une mère fait ou arrête de faire. Après avoir accouché, les niveaux d’hormones (oestrogènes et progestérone) chez les femmes baissent rapidement.

Les sous-niveaux d’oestrogènes et de progestérone génèrent des altérations chimiques dans le cerveau qui peuvent provoquer des changements de l’humeur. De plus, de nombreuses femmes ne peuvent pas se reposer comme elles le devraient pour pouvoir récupérer complètement de l’accouchement. Le manque constant de sommeil peut générer des gênes physiques et un certain épuisement, des facteurs qui peuvent contribuer aux symptômes de la dépression post-partum.

Une femme qui traverse une dépression post-partum

Comment la famille et l’entourage peuvent-ils aider les femmes qui souffrent de dépression post-partum ?

Probablement que la famille et les amis sont les premiers à reconnaître les symptômes de la dépression post-partum chez une femme qui vient d’accoucher. La dépression post-partum n’affecte pas que la personne qui en souffre ; le noyau familial comme la relation de couple peuvent également en pâtir.

Les personnes les plus proches doivent comprendre cet état émotionnel des mères, même si elles sont heureuses d’avoir donné naissance à un bébé. La famille doit apporter aux femmes qui souffrent de dépression post-partum un contexte où elles peuvent parler sans craindre de ne pas être comprises.

Le fait d’exprimer les émotions de la situation dans laquelle elles se trouvent, même si elles sont considérées comme inadéquates, les aide à ne pas se sentir coupables. Les proches doivent comprendre qu’elles se trouvent à un point d’inflexion pour que la situation s’améliore, et que cela ne dépend pas seulement de la personne qui souffre du trouble, mais de toute la famille.

Si malgré le soutien familial, les symptômes persistent, il sera préférable et nécessaire de consulter un professionnel. La première étape à franchir pour que ces mères comprennent ce qui leur arrive est liée à l’acceptation des émotions qu’elles expérimentent, même si elles sont déplaisantes.

Lorsqu’elles s’obligent à aller bien et qu’aussi bien leur corps que leur esprit leur disent tout le contraire, la situation empire alors, ajoutant à l’équation émotionnelle des sentiments de frustration.

Bravo aux mères qui luttent contre la dépression post-partum et qui doivent se lever tous les jours pour leurs enfants.

 


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  • Jadresic E. Trastornos depresivos posparto. En: Correa E, Jadresic E, eds. Psicopatoiogía de la Mujer. Santiago: Editorial. Mediterráneo, 2005; 159-75

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