De nouvelles perspectives dans le traitement du trouble anxieux généralisé (TAG)
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Les patients atteints de trouble anxieux généralisé ont subi une fréquence plus élevée d’événements traumatiques interpersonnels passés. Ils font montre d’un attachement plus précaire à leurs proches durant leur enfance (comparativement à la population n’ayant pas reçu ce diagnostic). Par conséquent, de nouvelles perspectives soulignent l’importance d’aborder les questions interpersonnelles chez ces patients.
Toutes ces questions ne semblent pas du tout bien abordées dans les thérapies cognitivo-comportementales actuelles. De tels traumatismes peuvent être des problèmes émotionnels plus profonds que les patients souffrant de TAG éviteraient en s’inquiétant.
D’autres nouvelles orientations ont été élaborées pour surmonter ces limites de la perspective cognitivo-comportementale dans la gestion du trouble anxieux généralisé. Nous allons vous parler, dans la suite de cet article, de la thérapie intégrative de Newman. Mais aussi de la thérapie régulatrice des émotions de Mennin. Et enfin de la thérapie de Roemer et Orsillo basée sur l’acceptation comme base de traitement du TAG.
La thérapie intégrative de Newman
Les patients atteints de TAG ne s’inquiètent pas seulement, ils se comportent en augmentant la probabilité de conséquences interpersonnelles négatives. Ainsi, ils empêchent les autres de savoir ce qu’ils sont et ce qu’ils ressentent. Afin d’éviter les critiques et le rejet qu’ils anticipent. Ils peuvent aussi ne pas communiquer leurs besoins et leurs désirs, exprimant leur colère et leur déception lorsque leurs besoins émotionnels ne sont pas satisfaits.
Newman et ses collaborateurs (2004) ont mis au point une thérapie intégrative pour le traitement du TAG. Elle est appliquée séquentiellement, par l’intermédiaire de séance de deux heures de TCC traditionnelle. Ainsi que via des techniques interpersonnelles. Tout cela dans le but d’intervenir sur les problèmes du patient.
Les objectifs de la partie interpersonnelle/expérientielle sont :
- Identifier les besoins interpersonnels du patient. Également les formes interpersonnelles avec lesquelles il essaie de satisfaire ses besoins et l’expérience émotionnelle sous-jacente.
- Générer des comportements interpersonnels plus efficaces pour répondre à ses propres besoins.
Pour atteindre ces objectifs, des techniques de thérapie expérientielle sont utilisées, en mettant l’accent sur l’approche de l’évitement émotionnel. D’autre part, il peut n’être utile que pour les patients qui présentent certains types de problèmes interpersonnels.
La thérapie intégrative de Newman en tant que traitement du trouble anxieux généralisé vise à identifier les besoins interpersonnels du patient. Et à l’aider à générer des comportements pour y répondre.
La thérapie régulatrice des émotions de Mennin
Mennin (2004) a proposé une thérapie régulatrice des émotions basée sur l’idée que les personnes atteintes de TAG éprouvent plus facilement des émotions négatives. De plus, elles ont de la difficulté à identifier et à comprendre leurs émotions. A les valoriser négativement sans les accepter. Et à les réguler.
La thérapie de régulation émotionnelle intègre des composantes de la TCC à des interventions axées sur les émotions qui s’attaquent aux déficits de la régulation émotionnelle. De plus, les problèmes sociaux des patients sont également abordés.
La thérapie de régulation émotionnelle comporte quatre phases :
- Psychoéducation sur le TAG, analyse fonctionnelle des préoccupations et des émotions et auto-enregistrement des préoccupations.
- Le patient apprend ensuite à identifier les réactions de défense et d’évitement face aux émotions, telles que l’inquiétude et la recherche de réconfort. Au lieu de cela, il acquiert des compétences de prise de conscience somatique ou d’identification des croyances sur les questions centrales problématiques. Le travail se porte donc sur la compréhension et l’acceptation émotionnelles, ainsi que sur l’identification, l’expression de ses propres besoins et de ses émotions.
- Les compétences acquises sont utilisées dans une variété d’exercices expérientiels liés aux questions ncentrales, comme la peur de perdre, l’incompétence et l’échec. Ces exercices expérientiels peuvent inclure des techniques telles que la chaise vide. Le dialogue des deux chaises et l’exposition imaginaire. Mais aussi la flèche descendante et le dialogue socratique.
- Revue des progrès, fin de la relation thérapeutique, prévention des rechutes et objectifs futurs au-delà de la thérapie.
La thérapie de régulation émotionnelle a été supérieure à une condition de contrôle de l’attention dans une grande variété de mesures (inquiétudes, anxiété, dépression), l’ampleur de l’effet allant de modérée à importante.
La thérapie comportementale de Roemer et Orsillo basée sur l’acceptation
Selon le modèle de Roemer et Orsillo, les personnes souffrant de trouble anxieux généralisé ont une relation problématique avec leurs expériences internes. Dans cette composante, on distingue deux aspects. La réaction négative aux expériences internes et la fusion ou la suridentification avec elles.
- Les réactions négatives comprennent les pensées négatives et les métaémotions (p. ex. la peur des émotions négatives), qui rendent difficile l’observation et l’acceptation des expériences internes.
- La fusion avec les expériences internes implique de les voir comme beaucoup plus indicatives de la réalité de ce qu’elles sont. Les patients atteintes de TAG considèrent qu’une pensée négative transitoire est une caractéristique déterminante de la personne. Cette relation problématique avec les expériences internes donne lieu à l’évitement expérientiel.
L’évitement expérientiel consiste à éviter délibérément ou automatiquement les expériences internes perçues comme menaçantes (p. ex. s’inquiéter d’éviter des expériences plus dérangeantes). Cet évitement réduirait l’inconfort, mais seulement temporairement, et contribuerait à maintenir la relation problématique avec les expériences internes.
De plus, cela faciliterait l’émergence d’une restriction comportementale ; la personne est moins engagée dans des activités utiles ou significatives ou en est moins consciente lorsqu’elle les exécute. Cette contrainte comportementale augmente l’inconfort, générant plus d’expériences internes négatives et perpétuant le cycle. Dans cette optique, Roemer et Orsillo (2007, 2009) ont proposé une thérapie comportementale basée sur l’acceptation (TCBA).
Composantes de la thérapie comportementale fondée sur l’acceptation
- Utilisation de la pleine conscience et l’acceptation de ses propres expériences, avec des principes comportementaux d’apprentissage et de pratique de nouvelles compétences.
- Explication et démonstration d’un modèle de TAG dans lequel le rôle de l’évitement expérientiel est souligné. Ce modèle doit être lié au traitement à suivre.
- Utilisation de diverses techniques de pleine conscience avec le patient, en se concentrant d’abord sur la respiration, en prêtant attention aux sensations, puis sur les émotions et les pensées.
- De plus, les thérapeutes aident le patient à :
- Briser la fusion entre la perception de soi et les expériences intérieures.
- Identifier les activités auxquelles ils accordent de l’importance dans leur vie (relations interpersonnelles, travail/études et intérêts personnels).
- Vivre la vie qu’ils veulent, en se concentrant sur les actions. Malgré les pensées et les sentiments douloureux qui peuvent surgir.
Le TCBA en tant que traitement du trouble anxieux généralisé entraînerait des changements dans les variables clés mises en évidence par d’autres modèles théoriques. Difficultés à réguler les émotions, peur des réactions émotionnelles, intolérance à l’incertitude et faible contrôle perçu.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.