Le courage nous rend plus grands que la peur
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
La peur et le courage se mélangent chez les héros du quotidien
Une peur qui apparaît lorsque, par exemple, nous devons dire à l’un de nos amis que nous lui avons fait du mal, que nous avons dit des choses négatives derrière son dos. Que nous nous sommes précipités pour le juger, que nous l’avons découragé alors même qu’il nous racontait le rêve qui animait son quotidien. Nous avons eu du mal à le prendre au sérieux, à effacer les plaisanteries de toujours, à le percevoir sans ses défauts les plus caractéristiques et à penser qu’il pourrait travailler suffisamment pour surmonter un obstacle de taille. Mais il avait échoué tant et tant de fois, que nous ne lui prédisions plus aucune chance de réussite.
Une peur qui apparaît lorsqu’une personne altère la fréquence à laquelle notre cœur bat, lorsqu’elle fait naître en nous des papillons qui brouillent les mots qui tentent de sortir de notre bouche. Dans notre déclaration, sans le vouloir, nous mettons toujours une part de notre orgueil et nous essayons que tout se passe pour le mieux pour nous. Il n’y a que très peu de chose semblables à une déclaration d’amour, à ce moment où se mélangent l’espoir, la peur et la prière.
Une peur qui apparaît lorsque nous sommes trahis. Quelqu’un qui marchait jusqu’alors à nos côtés disparaît subitement et emmène avec lui toutes ces choses que nous avions faites ensemble, dont nous avions parlées, que nous nous étions risqués à confier. Cette personne nous laisse comme nus, car toute relation que nous entreprendrons à la suite de cet échec deviendra plus opaque, moins confiante. Et nous allons dire non, bien plus qu’auparavant, par simple peur d’être trahis à nouveau. Elle nous fait courir le risque de vivre une vie d’ennui et d’apathie, tout cela pour parvenir à masquer la douleur née d’un acte de trahison que personne ne mérite.
Tremble la femme qui raconte à son amie qu’elle se retrouve dans une position qu’elle n’aurait jamais pu imaginer auparavant. Que ce qui avait commencé comme une menace accompagnée d’un sourire sinistre, s’est transformé en une collection de coups qui forme aujourd’hui un trou noir si puissant qu’il absorbe tous les rayons du soleil.
Elle est désormais comme ces femmes des journaux télévisées, qui se maquillent et se déguisent pour ne pas laisser paraître les coups. Celles dont elle se distanciait toujours car elle ne comprenait pas comment on pouvait en arriver là. Dans le même temps, elle se sent trahie par toutes les personnes de son entourage, qui n’ont jamais su trouver la cause de son insomnie. Tout pour un amour, qui après l’avoir aveuglé, a frappé son corps et est sur le point d’étrangler son âme.
Parle l’enfant qui regarde le sol et qui a des difficultés à mettre des mots sur des situations qui le dépassent. Il ne sait pas ce qu’il a fait pour que ses camarades de classe tendent la jambe à son passage, trainent son sac dans la boue ou remplissent les poches de son pantalon de sable. Il ne connaît pas les mots qui lui permettraient d’exprimer à ses parents qu’il n’est pas un enfant triste par nature, mais qu’il vit dans la menace permanente de la méchanceté des autres.
Pleure la femme qui doit rentrer chez elle et qui doit expliquer à sa famille qu’elle vient d’être licenciée. Pleure également son ami d’enfance qui cherche du travail depuis plus de deux ans et qui n’a croisé sur sa route que des personnes avides de profiter de son malheur, de rester avec lui et de jouir des peurs qui l’assaillent, puis qui finiront bien par le quitter. Mais un jour, tout s’arrêtera pour eux. Ils sortiront dans la rue, leur CV en main, pour aller frapper aux portes de ceux qui sauront valoriser leur expérience. Peut-être auront-ils de la chance ou, pour mieux dire, peut-être que justice leur sera rendue.
Avant d’être de l’audace, le courage est synonyme d’intelligence
Nous sommes tous entourés de personnes courageuses, silencieuses, aimables et impliquées. Nous sommes également cernés de personnes qui pourraient l’être si nous leur prêtions main forte, si nous mettions à leur service notre temps, nos envies, notre passion, notre voix ou nos mots. Si nous leur disions que nous croyons en eux et que nous allons leur donner l’opportunité de transformer leur réalité.
Avant le courage vient la peur et, entre les deux, entre le stimulus et l’action, se trouve l’intelligence. Car la plupart des courageux, du moins ceux qui survivent, s’ils ont tous en commun d’être audacieux, sont surtout des personnes dotées d’une grande intelligence. Une intelligence qui n’a rien à voir avec le fait de fermer les yeux et de se jeter dans le vide, mais au contraire avec le fait de les ouvrir, afin de prendre conscience de leur environnement au moment les plus critiques. Dans le même temps, le courage permet la créativité, la libération de l’intuition et la réflexion sur les messages qui nous sont transmis par nos instincts.
Du courage intelligent naît l’orgueil et un regard changé envers la peur, qui ne l’efface pas totalement mais qui fait preuve d’une défiance et d’une confiance nouvelles. La peur n’est plus un ennemi, elle se convertit en une véritable alliée. C’est désormais un signal d’alerte qui nous prévient que nous devrions rester sur nos gardes pendant un moment. Cela ne signifie pas qu’elle nous empêche de vivre nos vies, mais simplement qu’elle nous demande de nous arrêter un instant pour réévaluer notre situation.
Des courageux intelligents peuplent notre monde. Ils parlent, réclament et alimentent leur foi, sans jamais s’arrêter sur ce que pensent les autres. Ils font simplement ce qu’ils ont envie de faire, ce qui leur paraît être le plus important, malgré tous les obstacles qui peuvent se dresser sur leur route.
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