Comment Internet diminue la capacité critique
Diverses entités nous ont averti du fait que l’utilisation constante d’Internet diminue la capacité critique. Il ne s’agit pas d’une conjecture mais d’une conclusion soutenue qui ressort de l’analyse. Le réseau fonctionne selon certaines logiques, lesquelles ont évidemment des conséquences.
La capacité critique correspond ici au critère de pondération et d’évaluation de l’information et à l’approche elle-même. C’est ce qui permet de déterminer son degré de validité et sa pertinence. Il semble que certains aspects d’internet ne contribuent pas au développement de ces capacités. C’est pourquoi nous disons qu’Internet diminue la capacité critique.
“Ce qui se passe à Las Vegas reste à Las Vegas. Ce qui se passe sur Twitter reste avec Google pour toujours.”
-Jure Klepic-
Comment cela fonctionne-t-il ? De nombreux espaces sur le Web, tels que les moteurs de recherche ou les réseaux sociaux, fonctionnent à partir d’algorithmes. Initialement, il s’agit de “satisfaire” les goûts et les préférences de l’utilisateur. Au fil du temps, ces algorithmes ne font que limiter les expériences des internautes. Par conséquent, à long terme, Internet diminue la capacité critique. Voici les trois principales façons dont il le fait.
1. Les informations consultées confirment les opinions préalables
Lorsqu’une personne utilise un moteur de recherche, tous les paramètres que ce dernier a collecté sur cet utilisateur particulier sont activés. Dès lors, la première chose qui apparaît sont les sites que nous lisons habituellement ou la ligne d’information que nous consultons généralement. Une quantité importante de données est donc exclue de notre recherche.
Quelque chose de similaire se produit avec les réseaux sociaux. Lorsque nous entrons, le réseau met en avant les informations des personnes avec lesquelles nous interagissons le plus souvent et qui, en général, pensent de la même manière que nous. Notre cercle s’en trouve nettement réduit, sans que nous nous en apercevions.
Cela a pour effet de nous placer imperceptiblement dans un monde idéologique ne faisant que confirmer nos opinions. Nous ne trouvons pas d’informations ou d’opinions qui contrastent avec les nôtres. De sorte que nous obtenons uniquement la réaffirmation. Nous nous forgeons ainsi une idée limitée du monde qui nous entoure. Nous pensons qu’il s’agit de la réalité, sans nous rendre compte que nous sommes incités à n’en voir qu’une partie. C’est pourquoi Internet diminue la capacité critique.
2. Internet diminue la capacité critique en stimulant le narcissisme
Les réseaux sociaux ont créé un nouveau type de dépendance. Il s’agit d’une dépendance aux Likes. En effet, chaque fois que nous écrivons un post, d’une manière ou d’une autre, nous nous attendons à ce que les autres réagissent en approuvant ce que nous avons dit. Et s’il n’en est rien, nous pouvons nous sentir frustré ou peut-être douter de ce que nous avons exprimé.
La science a établi que les Likes activent la dopamine. Ils sont de plus en plus considérés comme un mécanisme de récompense. Ils nous font sentir bien dans notre peau parce qu’ils supposent une acceptation du groupe. Cela peut être problématique si, d’une certaine manière, cette dépendance façonne nos opinions et nos écrits de manière inconsciente.
Il s’agit d’un autre moyen par lequel internet diminue la capacité critique. Il convertit notre ego en un produit de consommation sociale, qui cherche l’approbation des autres. Un désaccord pourrait signifier quitter un certain environnement ou faire face au rejet du public. Cela nous oblige à conditionner notre réflexion.
3. Internet favorise les relations sociales non pertinentes
Il existe divers moyens d’interagir avec d’autres personnes sur le Web. Les réseaux sociaux, évidemment, constituent l’un d’entre eux. Mais il existe également des forums, des chats et des médias similaires. Par conséquent, le web crée un faux sentiment de ne pas être seul. Internet propose une conversation sans fin, qui semble n’avoir ni début ni fin. Par ailleurs, cette conversation tourne autour de problèmes qui deviennent “communs”. De sorte qu’il s’agit, que cela nous plaise ou non, de ce dont nous parlons.
D’une manière imperceptible, le contact physique avec les autres devient de moins en moins nécessaire. Les interactions à travers le Web supposent l’adoption d’une posture physique dans laquelle nous sommes presque toujours assis à regarder un écran. L’un et l’autre ont des effets sur notre corps et notre cerveau. L’exercice augmente l’intelligence. Et le contact physique élève la capacité d’empathie, d’échange humain et d’affection !
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Comme nous pouvons le constater, Internet diminue la capacité critique. Volontairement et docilement, nous nous adaptons à de nouvelles façons de vivre et d’interagir qui nous éloignent de l’expérience directe, de la vie réelle. Nous finissons par voir le monde à travers une petite fenêtre et limitée. Voici le risque.
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