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Comment fonctionne le cerveau dans des situations critiques

6 minutes
Comment fonctionne le cerveau dans des situations critiques
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 13 février, 2023

Le cerveau, dans des situations critiques, n’agit pas comme il le fait au quotidien. Il met en place un système neuronal de réponse ultra-rapide qui active une série de réponses comportementales et hormonales. Le but est de survivre. Cette façon d’agir est innée et différente de celle que nous utilisons consciemment au quotidien.

Notre cerveau veille à ce que tout ce que nous fassions se passe bien: c’est l’organe qui a le plus de responsabilités dans la dynamique de nos fonctions corporelles et de nos comportements. Très souvent, il fonctionne de manière consciente et procédurale (en mettant en marche des fonctions déjà apprises, comme marcher et parler).

Cependant, cette façon de fonctionner n’est pas la seule pour le cerveau. Lorsque des situations critiques surgissent, des situations au cours desquelles il détecte un risque ou une menace pour la vie, le cerveau fonctionne avec d’autres réseaux de neurones chargés d’activer le système de survie. Quand il identifie un danger imminent, le cerveau se prépare à prendre des décisions immédiates.

Ainsi, ce système de réseau de neurones fonctionne comme un système d’alarme. C’est lui qui est chargé de prendre des décisions lors des situations critiques. Ce système d’alarme n’est pas parfait et il peut parfois nous pousser à prendre de mauvaises décisions ou, du moins, des décisions peu réfléchies. Voyons maintenant comment fonctionne le cerveau dans des situations critiques et quelles sont les conséquences de l’activation du système d’alarme et de survie.

Notre cerveau se prépare à prendre des décisions immédiates lorsque nous nous retrouvons face à un danger imminent.

Le système limbique cérébral : le système qui tire le signal d’alarme

Le cerveau humain possède un système neuronal qui s’occupe du traitement émotionnel et des réponses liées à la peur et à l’anxiété; nous parlons du système limbique, situé dans le lobe temporal. Nous y retrouvons une structure spécifiquement dédiée à la détection et au traitement du danger: l’amygdale cérébrale. L’amygdale est connectée à différentes aires cérébrales et a la capacité de mettre en place des comportements rapides et intenses.

Toutes les espèces de mammifères ou presque ont une réaction innée de fuite-lutte-paralysie face à des stimuli dangereux. Cette réaction vient de l’amygdale. La réaction d’alarme peut être “allumée” consciemment lorsque nous nous rendons compte que nous sommes en danger, tout comme elle peut se faire de manière inconsciente à travers un “raccourci” cérébral. En d’autres termes, avant même que nous en prenions conscience, il est possible que le système de survie se soit allumé et que l’amygdale ait mis en place différentes réponses.

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Les possibles réponses du cerveau dans des situations critiques

La fuite

Dans un premier temps, le cerveau, dans des situations critiques, peut donner l’ordre de fuir. Cet ordre ne sera pas réfléchi. Il ne nous demandera pas si fuir ou rester sont des solutions adéquates. La réponse, dans des moments de danger, peut donc faire empirer la situation car nous prenons des décisions sans en mesurer les conséquences. Ces décisions sont un peu comme des réflexes.

La fonction de la fuite est tout simplement de nous éloigner du danger pour chercher un refuge et de l’aide. Dans une situation critique, elle peut nous pousser à nous échapper d’un endroit sans détecter les dangers auxquels nous faisons face en choisissant cette option. Ce peut par exemple être le cas si nous traversons une rue rapidement sans regarder si des voitures arrivent ou si nous devons sauter d’un balcon.

La lutte

Une autre réponse possible est la lutte ou le combat (en anglais fight). Il s’agit de la réponse à travers laquelle l’individu fait tout pour sauver sa vie ou éliminer le stimulus menaçant. Lorsque le système sympathique active cette réponse de lutte, les niveaux d’adrénaline augmentent considérablement dans le sang. Une réponse de stress aigu se développe alors: les muscles deviennent plus résistants, la peau plus sensible et les poumons voient s’élargir leurs capacités. Tout cela se traduit par une plus grande force et résistance.

La paralysie

Dans un troisième temps, une autre option peut être la paralysie ou la perplexité. Nous perdons notre capacité de réaction, nous cachons et sommes incapables de faire la moindre chose. La paralysie en tant que réponse cherche à ce que la menace disparaisse sans détecter notre présence. Si cette réponse se met en place, il est important de savoir que la personne est incapable d’activer son système moteur (du mouvement musculaire) et se voit donc dans l’obligation de rester immobile.

Ainsi, dans des situations critiques, le cerveau possède un système de survie qui s’active très rapidement et inconsciemment, en quelques fractions de secondes. Cela peut conduire à une réponse peu appropriée. En fait, bien souvent, la réponse d’alarme fait augmenter le danger: c’est pour cela qu’il existe des professionnels qui sont chargés d’entraîner les personnes afin qu’elles sachent agir dans une situation urgente.

Conséquences de l’activation du système d’alarme et de survie

La conséquence certaine et immédiate d’une situation critique, une fois qu’elle s’est achevée, est l’épuisement physique et émotionnel. Cette extrême fatigue résulte de l’usure occasionnée par cette situation de danger. Elle peut durer plus d’un jour et parfois rester présente même si l’on s’est reposé. Pourquoi? Parce que tous les neurones et toutes nos ressources physiques ont voulu survivre et surmonter la situation. Ils doivent donc récupérer l’énergie qu’ils ont perdu.

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Une autre conséquence possible, en plus de l’épuisement, est la trace laissée par cette situation critique dans notre mémoire. Cela se produit parce que l’amygdale et l’hippocampe (structure chargée de fixer les nouveaux apprentissages et de créer les souvenirs) travaillent ensemble. L’amygdale active l’hippocampe de façon si intense qu’elle force le souvenir à s’inscrire profondément. C’est pour cette raison que les situations critiques sont bien ancrées dans notre mémoire tout au long de notre vie, avec une bonne quantité de détails.

Stress post-traumatique

L’activation du cerveau dans des situations critiques peut aussi déboucher sur le trouble du stress post-traumatique (TSPT). Ce problème se développe quand le niveau d’activation physique est extrêmement haut et lorsque l’émotion principale n’est autre qu’une peur intense. Sachez cependant que toutes les situations critiques ne débouchent pas sur un TSPT.

Par ailleurs, ce syndrome requiert une thérapie psychologique spécialisée car il se caractérise par une série de flashbacks, des moments de profonde tristesse et la perception d’une menace constante dans l’environnement le plus proche.

Enfin, il est important de rappeler que le cerveau peut apprendre à répondre de façon plus adaptative à des situations critiques ou de danger. L’entraînement, les protocoles à suivre en cas d’urgence et les stratégies de défense personnelle sont des éléments clés qui peuvent nous aider à améliorer notre réponse de survie.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.