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Colère et douleur physique : comment sont-elles liées ?

5 minutes
Lorsque nous passons beaucoup de temps à réprimer la colère, les crises et les frustrations, des douleurs physiques apparaissent.
Colère et douleur physique : comment sont-elles liées ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La colère et la douleur physique vont souvent de pair. Nous avons tous ressenti à un moment donné comment cette émotion de haute intensité tend les muscles, augmente le rythme cardiaque et produit ce nœud gênant dans l’estomac. Toutefois, la vérité est que cet état psychophysiologique – en moyenne – est généralement assez bref, comme une explosion soudaine qui perd progressivement sa force.

Une dispute, être témoin de quelque chose qui nous indigne, vivre une injustice dans notre propre chair… La colère nous prévient de ces moments où nous nous sentons menacés ou violés. Le fait de sentir que nos droits, notre intégrité ou notre identité sont attaqués réveille ce ressort instinctif avec lequel nous réagissons à ce qui nous menace.

Cependant, le problème de cet état émotionnel réside dans deux aspects très spécifiques. Le premier est sa mauvaise gestion : ceux qui ne comprennent pas et ne régulent pas leur colère adoptent un comportement inadapté qu’ils peuvent regretter. Le deuxième problème réside dans le fait que les êtres humains ont très souvent tendance à réprimer leur colère.

C’est à ce moment-là que la somatisation et les problèmes physiques et psychologiques apparaissent. Nous allons l’analyser ci-dessous.

« La compréhension est le facteur de libération, c’est ce qui nous libère et permet à la transformation d’avoir lieu. C’est à cela que sert la pratique de la prise en charge de la colère. »

-Thich Nhat Hanh-

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Colère et douleur physique : lorsque la mauvaise gestion de cette émotion entraîne des conséquences

La colère est l’une des émotions les plus uniques mais aussi les moins étudiées. Ce n’est qu’au cours des dernières décennies que les neurosciences s’y sont intéressées pour en découvrir un certain nombre d’aspects. Nous connaissons maintenant, par exemple, son origine phylogénétique, ce qui a permis aux experts de conclure que cet état psychophysiologique a joué un rôle remarquable dans notre survie.

Il s’agit d’une émotion à fort impact physique qui vise à nous pousser à réagir à un stimulus aversif. Ainsi, des études telles que celles menées à l’Université de Rome indiquent qu’il s’agit d’un état qui va de l’intérieur vers l’extérieur. En d’autres termes, le cerveau nous avertit qu’il y a une chose à laquelle nous devons réagir et le fait en provoquant une grande tension physique afin que nous agissions en réponse à ce qui se trouve à l’extérieur.

La colère est une émotion qui invite à l’action. Elle attend de nous que nous agissions sur ce qui bouleverse, blesse, outrage, menace ou viole notre intégrité. Nous devons agir de la meilleure façon possible, en exerçant un contrôle approprié afin que cette réponse émotionnelle soit saine et efficace. Cependant, et c’est là que le bât blesse, la colère et la douleur physique sont liées car nous ne savons pas comment gérer cette réalité.

Les injustices sur lesquelles nous n’agissons pas (ou ne pouvons pas agir)

On pourrait dire que la colère et la douleur physique sont liées parce que nous n’agissons pas de manière émotionnellement intelligente face à ce qui nous blesse, nous bouleverse ou nous offense. C’est vrai, il y a des moments où nous manquons de ressources et même de courage pour fixer des limites et dire « non » à certains événements.

Cependant, il existe des circonstances au cours desquelles il n’est pas facile de réagir. Il existe des réalités qui dérangent et mettent en colère, mais auxquelles nous ne pouvons pas répondre comme nous le voudrions. Les exemples sont l’injustice sociale, la discrimination ou le fait d’avoir une famille qui nous apporte plus de problèmes que de joie. Ce sont des réalités qui n’ont pas toujours une solution facile.

Il est très fréquent de finir par ravaler, sans mâcher, des souffrances, des pensées et des frustrations. En d’autres termes, nous adoptons une attitude passive face à la colère, alors que le message qu’elle veut nous transmettre est tout le contraire. Cette émotion nous pousse à agir d’une certaine manière et, en ne le faisant pas, la tension physique, le cortisol dans le sang, la sensation de stress, etc., augmentent.

Colère et douleur physique, le problème de l’inhibition émotionnelle

Les maladies chroniques sont les plus touchées par l’impact des émotions. Par exemple, les patients souffrant de lombalgies ou de neuropathies chroniques voient leurs symptômes s’aggraver lorsqu’ils éprouvent des émotions telles que la colère.

D’autre part, des études telles que celles menées à l’Université Rush mettent en évidence ce que nous avons souligné : la tendance à taire, inhiber et ne pas gérer la colère augmente la sensation de douleur physique. Lorsque nous ne modulons pas cette émotion de valence négative, il est très fréquent que nous ressentions des tensions, des crispations et des contractures plus importantes dans la région du dos et du cou.

La colère est l’une de nos émotions fondamentales et s’exprime de plusieurs manières : par une réponse interne et physiologique et aussi de manière mentale. Elle attend de nous que nous agissions sur ce qui nous menace ou nous inquiète.

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Comment puis-je gérer ma colère ?

Nous savons que la colère et la douleur physique sont liées. Nous savons également que toutes ces personnes souffrant de pathologies douloureuses chroniques connaissent une plus grande intensité de symptômes lorsqu’elles sont saisies par la colère, la rage, la frustration… Que pouvons-nous faire dans ces cas-là ?

  • La gestion de la colère ne repose pas exclusivement sur la méditation ou la respiration profonde. Nous devons intégrer des techniques appropriées de gestion des émotions dans notre vie quotidienne. Il est également essentiel d’exercer un bon contrôle des pensées. Le dialogue intérieur négatif est toujours la force motrice qui intensifie le malaise.
  • D’autre part, les techniques de résolution de problèmes seront très pratiques. Savoir comment faire face à une situation difficile, savoir quelles aptitudes appliquer et quelles compétences peuvent nous aider est idéal.

Enfin, des approches telles que la thérapie d’acceptation et d’engagement sont également très utiles pour faire face à bon nombre de ces choses qui échappent à notre contrôle et que nous devons accepter. Clarifier nos valeurs et fixer de nouveaux objectifs à l’horizon peut également nous aider à réduire l’impact de la colère et de la douleur émotionnelle et physique.


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