Cœur brisé et douleur physique
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Lorsque nous traversons des moments de grande souffrance émotionnelle, nous pouvons dire que notre cœur souffre. Cette phrase, à mi-chemin entre le poétique et le littéral, nous aide à exprimer l’ampleur du chagrin que nous vivons. Et c’est qu’un cœur brisé métaphoriquement parlant va souvent de paire avec des maux physiques.
Les sphères physique et psychique ne sont pas séparées. Elles se connectent au contraire complètement Et presque invariablement, les problèmes de l’une se manifestent également dans l’autre. Différentes études scientifiques nous amènent à conclure que la douleur émotionnelle peut vraiment se ressentir dans la chair.
J’ai le cœur brisé
De nombreuses situations vitales peuvent nous amener à affirmer que nous avons le cœur brisé. La mort d’un être cher, une rupture amoureuse, la trahison d’un ami, une déception de quelqu’un en qui nous avions entièrement confiance…
Quand nous disons que nous avons le cœur brisé, nous exprimons que nous portons en nous une tristesse accablante, une nostalgie d’une grande ampleur, une douleur qui nous paralyse. Avec ces mots, nous essayons de saisir que la souffrance émotionnelle que nous traversons est si intense qu’elle semble devenir tangible.
Ainsi, nous nous sentons confus, perdus, vulnérables et dévastés. Nous perdons tout intérêt pour tout ce qui nous entoure et l’énergie semble quitter notre corps. Le présent devient insupportable et le futur inimaginable. Nous commençons à nous sentir faibles, fragiles et incapables de faire face à l’adversité qui nous frappe.
Une douleur ressentie au niveau physique
Cependant, il a été découvert, grâce à diverses études scientifiques, que la même région du cerveau qui fonctionne comme un processeur de douleur physique est également responsable du traitement de la douleur émotionnelle. Ainsi, tout comme il existe des blessures physiques qui entraînent des douleurs chroniques, il existe également des blessures émotionnelles dont de nombreuses personnes ne parviennent pas à se remettre.
Les manifestations physiques de l’inconfort émotionnel sont diverses et connues de tous. Qui n’a pas ressenti une boule dans la gorge alors que la tristesse ou l’angoisse était intense ? Qui n’a pas ressenti le soi-disant nœud dans l’estomac dans une situation qui a généré de l’anxiété ?
Les troubles psychosomatiques nous accompagnent depuis notre enfance, révélant à un niveau organique la charge émotionnelle que nous ne sommes pas capables de supporter. Ainsi, de nombreux nourrissons souffrent de maux de tête fréquents ou de problèmes digestifs pour lesquels aucune cause physiologique n’est retrouvée, puisqu’ils sont causés par un inconfort psychologique.
Déjà à l’âge adulte, nous pouvons également souffrir de douleurs musculaires, de maux de tête, de brûlures d’estomac ou d’indigestion, d’irritations cutanées et de symptômes physiques sans fin en raison de causes émotionnelles. Mais, sans aucun doute, la manifestation la plus surprenante de ce phénomène est le soi-disant syndrome du cœur brisé.
Syndrome du cœur brisé
Cette maladie appelée cardiomyopathie takotsubo ne brise pas littéralement le cœur, mais elle le déforme. Lorsque vous traversez une situation de stress émotionnel élevé, il se produit une libération soudaine de fortes doses de catécholamines dans l’organisme.
L’augmentation de cette substance fait monter en flèche le rythme cardiaque, générant des dommages physiques et réels au niveau du cœur. Quelque chose de tangible et facile à visualiser dans les tests de diagnostic. La personne qui en souffre éprouve des symptômes semblables à ceux d’une crise cardiaque, comme des douleurs thoraciques et un essoufflement.
C’est une maladie pour laquelle il existe un traitement et qui ne génère pas de séquelles permanentes. Pourtant, le phénomène est suffisamment important pour nous inviter à y réfléchir.
Développer la résilience pour éviter un cœur brisé
Les expériences stressantes qui peuvent mener au syndrome du cœur brisé sont relativement courantes. Beaucoup de personnes les traverseront sans jamais éprouver ce syndrome. De même, nous n’avons pas tous la même prédisposition à manifester des symptômes somatiques face à l’adversité émotionnelle.
La différence réside dans le niveau de résilience de chacun de nous. C’est-à-dire les capacités et les ressources personnelles dont nous disposons pour faire face à des situations négatives, inattendues ou stressantes. Les stratégies d’adaptation que nous employons font une différence dans la façon dont ces expériences nous affectent.
Heureusement, la résilience peut se développer et il n’est jamais trop tard pour acquérir de nouvelles ressources et stratégies plus adaptées. Travaillez sur vous-même et votre développement personnel pour éviter que votre corps n’ait à crier la douleur que vous n’étiez pas capable d’exprimer.
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