Celui/Celle qui sait ce qu'iel a n'y fait pas toujours attention

Celui/Celle qui sait ce qu'iel a n'y fait pas toujours attention

Dernière mise à jour : 28 août, 2017

Nous avons tou-te-s entendu, au moins une fois dans notre vie, une phrase du style “il ne savait pas ce qu’il possédait jusqu’à ce qu’il le perde“. Cependant, la réalité nous donne à voir une version plus concrète, plus contradictoire et plus subtile de cette maxime : certaines personnes, même si elles savent ce qu’elles ont en leur possession, finissent par le négliger.

Parfois, nos relations sont comme nos os : elles se brisent. Nous le savons tou-te-s. Ces fractures peuvent intervenir subitement, du jour au lendemain, et être véritablement traumatisantes. Pour autant, les expert-e-s en relations de couple nous disent que la plupart de ces processus sont davantage progressifs, qu’ils érodent petit à petit les liens que nous entretenons avec nos partenaires. Le manque d’attention et de tendresse finit par séparer deux univers émotionnels et personnels qui avaient pourtant fusionné.

Cultiver une attitude empathique et attentionnée au quotidien est la seule manière de renforcer, de manière saine, les liens qui nous unissent aux personnes que nous aimons. Cependant, il y a un ingrédient indispensable au succès de cette recette : la volonté.

Lorsque nous prenons les choses pour acquises

Vous n’êtes pas comme cette pierre qui, d’un jour à l’autre, se détache de sa montagne et reste, des décennies durant, au fond du ravin dans lequel elle est tombée. Vous n’êtes pas cet insecte piégé dans de l’ambre ou ces racines millénaires d’un conifère. Rien en vous n’est éternel ou pérenne. Les êtres humains sont semblables au vent qui traverse les forêts et à l’eau qui s’écoule dans les rivières. Notre vie est faite de mouvements, d’apprentissages et d’un écoulement perpétuel.

Comme notre for intérieur obéit à une dynamique de développement constant, nos émotions sont également toujours en mouvement. Celui/Celle qui comprend l’amour comme quelque chose de stable et de permanent est donc loin du compte. L’amour a toujours faim : il a besoin de se nourrir et d’être nourri. Il doit être valorisé et choyé, il aime être titillé, écouter la musique des rires et s’enivrer d’une complicité sans paroles.

Tout cela doit nous amener à comprendre quelque chose de simple et de très concret : l’amour se construit, il ne se trouve pas. C’est ce qui explique que lorsqu’une personne commence à prendre les choses pour acquises, elle choisit en réalité de freiner son investissement, d’interrompre la construction de son couple et de s’enfermer dans l’idée qu’une personne qui l’aime le fera toujours de manière dévote et inconditionnelle. Dans son idée, peu importe les vides, les silences ou le mépris, car l’amour est une résine qui attrape et enferme les insectes à tout jamais.

L’amour in secula seculorum, irrévocable et éternel n’est pas une réalité, c’est une apologie de notre société. La pression qui découle de cette conception des choses est un attentat contre notre dignité. Dans nos relations personnelles, nous ne devons pas tout accepter, encore moins au nom d’un supposé amour sans fin. Si nous le faisons, les personnes que nous aimons vont rapidement prendre pour acquis nos sentiments. Ils finiront par devenir les artisans de notre propre malheur.

Ne laissez jamais cette situation se produire.

S’ils ne prennent pas soin de vous, faites-le vous même en vous éloignant

La relation à laquelle nous devons faire le plus attention est celle que nous entretenons avec nous-mêmes. Cette pierre philosophale du bien-être humain est souvent négligée, et ce, pour une raison très concrète : parfois, nous voyons la vie comme l’ensemble des liens qui nous unissent aux autres, rien de plus. Penser que l’amour justifie tout et qu’il est le seul moyen dont nous disposons pour nous réaliser personnellement est une grande erreur, qui entraîne des effets secondaires dévastateurs.

Celui/Celle qui sait ce qu’iel a et qui n’en prend pas soin, mérite ce qui lui arrive. Se rendre compte de ce paradoxe est un impératif moral, un pas nécessaire pour respecter les autres et pour prendre soin de notre estime personnelle. Si nous n’agissons pas de la sorte, si nous ne sautons pas de ce navire qui part à la dérive, nous allons cesser de prendre soin de nous et être victimes d’un sacrifice sentimental qui engendrera une perte de sens dans notre existence. Nous finirons par nous oublier.

D’un autre côté, il est important de garder à l’esprit ces mots d’Abraham Maslow : “S’il veut être en paix avec lui-même, un musicien doit faire de la musique, un peintre peindre, un poète écrire…”. C’est le seul moyen de bâtir le dernier étage de la pyramide de nos besoins : notre auto-réalisation.

Si nous comprenons cela, nous allons pouvoir maîtriser la chose suivante : si quelqu’un nous aime, il ressentira le besoin de nous rendre heureux-se, de renforcer nos capacités, de nous offrir une pulsion de vie qui permet de développer le cœur de la relation que nous entretenons avec lui.

Si les personnes qui partagent notre vie ne prennent pas cela en compte et qu’elles ne font rien pour que le couple avance, elles contribuent à une forme de répression. La répression est un comportement négatif qui est à la racine même du malheur. Apprenons à choisir le bon chemin, mettons en œuvre un engagement véritable, authentique et loyal avec nous-mêmes, afin de toujours garder en tête que l’amour est synonyme d’attention, de compromis et d’abnégation.

 

Images de Maggie Taylor


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