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Ce que les neurosciences disent de la procrastination

4 minutes
La procrastination est un comportement que presque tout le monde adopte à un moment donné. Cependant, cela devient pour certains un problème grave. Qu'en disent les neurosciences ?
Ce que les neurosciences disent de la procrastination
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Edith Sánchez
Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Des progrès remarquables ont été réalisés au cours des 10 dernières années dans la recherche sur le cerveau. Nous considérons vivre l’un des moments les plus passionnants de l’histoire des neurosciences. Ces dernières commencèrent à observer des sujet qui jusque-là n’entraient pas dans leur domaine, comme la procrastination.

Que nous disent les neurosciences sur la procrastination ? De nombreuses données apparurent, qui nous permettent d’expliquer les processus mis en œuvre dans le cerveau et qui, apparemment, déterminent le fait de procrastiner. Bien que, comme on le sait, les comportements ne peuvent pas seulement être expliqués à partir de processus physiologiques, la vérité est que ceux-ci les influencent également.

La procrastination n’est pas un comportement commun à tout le monde. Peut-être que tout le monde a un jour vécu ces reports infinis, mais la vérité est qu’il s’agit chez certaines personnes d’un comportement chronique. Elles ont d’énormes difficultés à finir ce qu’ils ont commencé. La recherche se focalisa donc sur elles.

« Les neurosciences, en d’autres termes, nous donnent la permission de nous accorder une pause lorsque nous sommes vraiment coincés, et c’est le repos qui nous aide à trouver la solution.

-Barbara Oakley-

Procrastination

La procrastination désigne les situations dans lesquelles une activité ou une situation qui doit être abordée est reportée. Fréquemment, on cherche à remplacer cette activité ou situation par une autre plus agréable et, en général, moins pertinente. De cette façon, quelque chose qui est important n’est pas abordé ou conclu et est laissé “pour plus tard”. Cet “après” ne venant jamais.

Tout cela conduit le procrastinateur à commencer beaucoup de choses et à ne pas les terminer. Il arrive un moment où il lui est très désagréable, voire intolérable, de commencer ou de continuer avec ce qu’il avez à faire et il cherche un moyen de « gagner du temps ».

Un exemple typique de procrastination serait : une personne doit organiser un dossier dont elle a besoin pour son travail. Cependant, c’est une tâche qu’elle n’apprécie guère. De plus, elle sait que cela prendra du temps et peut-être qu’à court terme elle le verra comme non rentable – aujourd’hui, il faut moins de temps pour trouver un document qu’il n’en faut pour organiser son dossier. Elle sait qu’à la longue, elle gagnera du temps, mais elle ne trouve jamais le moment… Elle se dit qu’elle le fera quand elle aura du temps, mais la réalité est qu’elle ne l’a jamais.

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Neurosciences et procrastination

Professeur de l’Université d’Oakland, le Dr Barbara Oakley, recueillit des informations sur ce que les neurosciences disent sur la procrastination. Il souligne que les recherches sur le sujet ont montré que les procrastinateurs chroniques avaient des difficultés dans les régions neurales associées à la maîtrise de soi et à la régulation émotionnelle.

Le réglage du fonctionnement de ces zones est possible. Le problème est que cela nécessite un exercice de maîtrise de soi, ce qui conduit à un cercle vicieux. Ce n’est toutefois pas tout ce que les neurosciences disent sur le sujet.

D’autres recherches à cet égard indiquent que les procrastinateurs ont du mal à réparer leur humeur à court terme. Ils ressentent un inconfort et ne le résolvent pas immédiatement. De même, il existe une sorte de séparation entre la perception du moi présent et du moi futur.

Plus simplement, la procrastination est une forme d’adaptation qui mise sur les bénéfices obtenus immédiatement.

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Douleur et procrastination

Une hypothèse plus intéressante est que certaines personnes ressentent une « douleur » dans le cerveau lorsqu’elles font une activité qui leur est désagréable. Dans ces cas, un mécanisme appelé « réseau de neurones par défaut » s’active pour atténuer cette sensation. Ce réseau est activé lorsqu’une personne est bloquée face à un problème qui ne peut être résolu.

Selon cette thèse, les individus résolvent des problèmes grâce à des voies neuronales préalablement marquées. C’est-à-dire que la difficulté se résout avec l’apprentissage antérieur. Une personne se retrouve donc coincée parce qu’elle manque de références. C’est à ce moment-là que le réseau de neurones par défaut entre en jeu et que l’esprit commence à vagabonder.

De sorte qu’ils en conclurent que la pire chose qu’une personne puisse alors faire est d’insister pour surmonter ce blocage. La chose indiquée est de s’éloigner de la source de la difficulté, c’est-à-dire de se reposer. Cela aide à activer une focalisation diffuse, amenant le cerveau à élaborer une nouvelle voie d’action.

La procrastination s’évite donc en faisant quelque chose d’aussi simple que de se reposer. Si une personne exerce une activité qui lui est désagréable, ou devant laquelle elle se bloque, il lui convient de faire des pauses chaque fois qu’elle en ressent le besoin. De cette façon, il est probable qu’elle puisse commencer ou terminer cette tâche qu’elle désirait  si peu réaliser.

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Becerra, L. D. A. (2012). Aproximación a un concepto actualizado de la procrastinación. Revista Iberoamericana de psicología, 5(2), 85-94.


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