Caractéristiques et qualités des relations entre frères et sœurs
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Même si les recherches scientifiques à propos des relations entre frères et sœurs sont relativement récentes, elles sont tout de même extrêmement importantes. Les frères et sœurs jouent un grand rôle dans notre vie et dans notre développement. Tout au long de l’histoire, ils ont été présents dans une multitude de récits, de légendes et de contes. Nous pouvons prendre l’exemple de l’histoire d’amour entre frères et sœurs d’Isis ou d’Osiris. Ou de la relation qu’ont les frères et sœurs dans l’oeuvre de Mozart La Flûte enchantée.
Nous savons tous par expérience, ou parce que nous l’avons vu dans d’autres familles, que la relation entre frères et sœurs n’est pas seulement importante à cause de son incidence sur le domaine social: elle l’est aussi sur le plan du développement cognitif. Les parents font tout ce qu’ils peuvent au moment d’éduquer leurs enfants. Or, les frères et sœurs vont aussi avoir une influence sur eux-mêmes, que ce soit de façon positive ou négative.
Actuellement, les psychologues scolaires et les psychologues cliniques sont conscients de l’incidence des relations entre frères et sœurs. C’est pour cela que nous pouvons trouver un grand nombre d’études et de recherches dans ce domaine. Dans cet article, nous allons concrètement vous parler de deux hypothèses: l’hypothèse de la compensation des frères et sœurs et l’hypothèse d’hostilité provoquée par le favoritisme. Toutes deux sont liées au traitement des parents vis-à-vis de leurs différents enfants.
L’hypothèse de la compensation des frères et sœurs
Avant toute chose, il convient de souligner que les relations entre frères et sœurs ne peuvent pas être étudiées de façon isolée. Cela veut dire qu’il faut prendre d’autres variables en compte, comme le traitement différentiel des parents envers les frères et sœurs. C’est là que surgissent nos premières questions. Que se passe-t-il si les parents font preuve d’un traitement déficient envers leurs enfants? Les frères et sœurs pourrait-ils compenser ce déficit à travers leur relation?
L’hypothèse de compensation entre frères et sœurs soutient que les frères et sœurs peuvent développer une relation plus proche et chaleureuse. Ils s’aident donc mutuellement lors de situations où ils font l’expérience d’une certaine carence d’affection paternelle/maternelle. En d’autres termes, les frères et sœurs agiraient en compensant ou en substituant leurs parents. En faisant cela, ils réussiraient à se développer normalement en dépit du déficit d’éducation de la part de leurs parents.
Les études concernant cette hypothèse montrent des résultats qui appuient cette réalité. Il existerait donc une corrélation inverse entre la qualité de l’interaction parents-enfants et la qualité des relations entre frères et sœurs. Par exemple, dans une étude en laboratoire de Bryant et Crockenberg, on a trouvé que l’indifférence de la mère envers ses enfants était liée à un plus grand nombre de comportements prosociaux du grand frère/de la grande sœur envers son cadet.
Ainsi, ces résultats nous indiquent que les frères et sœurs en âge d’aller à l’école se soutiennent et s’éduquent mutuellement en l’absence de soutien de leurs parents. Il faut cependant être prudent au moment d’interpréter ces données. Les études montrent parfois des résultats contradictoires. Il existe en effet de nombreux autres facteurs qui régulent les relations entre frères et sœurs, en plus du traitement paternel/maternel.
L’hypothèse d’hostilité à cause du favoritisme des parents
Nous venons de parler de relations entre frères et sœurs qui peuvent devenir plus chaleureuses et proches en raison du traitement paternel/maternel. Or, le comportement des parents peut générer une hostilité entre frères et sœurs. C’est là qu’apparaît l’hypothèse d’hostilité à cause du favoritisme des parents. Elle va nous parler des perceptions des enfants à propos de la façon dont les parents traitent leurs frères et sœurs.
L’hypothèse d’hostilité provoquée par le favoritisme des parents soutient que les frères et sœurs peuvent développer des relations hostiles si l’un d’eux/elles perçoit qu’il/elle est moins bien traité que l’autre. En d’autres termes, si un enfant observe que ses parents font preuve de favoritisme envers son frère ou sa sœur, une réponse de jalousie apparaîtra. Celle-ci débouchera alors sur des comportements hostiles envers son frère/sa sœur.
Lors d’une expérience, Hetherington a découvert que lorsqu’on traite l’un des enfants avec moins de chaleur et d’affection, la probabilité que l’interaction entre frères et sœurs devienne agressive augmente. Par ailleurs, les comportements de rivalité vont dominer. Cependant, comme avec l’autre hypothèse, il faut bien garder à l’esprit que beaucoup d’autres facteurs peuvent avoir une influence sur les relations entre frères et sœurs.
Dans tous les cas, les différentes études menées sur les relations entre frères et sœurs nous montrent l’importance de ces derniers dans notre vie et notre développement. Car, au final, un frère ou une sœur est souvent cette référence de connaissance et de confiance qui nous accompagnera la majeure partie de notre vie.
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Bryant, B. K., & Crockenberg, S. B. (1980). Correlates and dimensions of prosocial behavior: a study of female siblings with their mothers. Child Development. https://doi.org/10.1111/j.1467-8624.1980.tb02575.x
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