Activer nos filtres : la perception sélective
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La perception sélective est une distorsion cognitive très commune. Elle affecte le processus de perception et nous fait voir, écouter ou focaliser notre attention sur un stimuli en fonction de nos attentes, sans prêter attention au reste de l’information. On peut prendre comme exemple un moment ou l’on décide d’acquérir un nouveau bien, comme une voiture, et on commence à prêter plus d’attention aux autres modèles. Un autre exemple peut-être celui ou l’on attend quelqu’un et on sait de quel côté il va apparaître.
La perception sélective est liée à nos idées préconçues, nos intérêts et l’envie ou la peur que nous avons que quelques chose arrive. C’est une interprétation voilée et partielle de la réalité. La fonction de la perception sélective est d’optimiser l’investissement de nos recours cognitifs en les accumulant. Par exemple, à l’endroit ou nous attendons que quelque chose se passe.
D’autre part, nos émotions sont fortement liées à ce processus. Nous générons un environnement parallèle avec lequel nous travaillons et qui peut paraître plus ou moins similaire à la réalité. Ainsi, dans cette configuration de notre réalité, la perception sélective peut jouer un rôle important.
“La perception est partiellement ou totalement déterminée par la routine où sont fixés les stimuli.”
-Joseph Thomas Klapper-
Comment se créent les filtres de la perception sélective ?
Il existe deux modèles qui tentent d’expliquer ce processus :
- Le modèle Posner qui divise la perception du message en trois étapes : des changement de l’attention, l’accrochage et le décrochage attentionnel. Le message capte notre attention, nous commençons à traiter la nouvelle information et la perception se termine pour diriger l’attention vers d’autres stimuli.
- Le modèle de La Bergue, complémentaire au modèle de Posner, se déroule également en trois étapes : sélection, préparation et maintenance. Cette dernière étape représente le temps dédié à percevoir le message.
Dans les deux modèles, on identifie un processus par lequel se réalise la perception sélective et pas sur une seule action.
Qu’est-ce qui nous influence ?
Principalement deux types de phénomènes : la nature du stimulus et les aspects internes de chacun. La nature des stimuli fait référence aux aspects sensoriels qui font que nous percevons plus intensément certains stimuli. Il peut s’agir de caractéristiques comme la taille, la couleur, la forme, le mouvement, le lieu ou l’effet de surprise.
Parmi les aspects internes de l’individu, les plus importants sont les attentes et la motivation. Nous avons tendance à percevoir plus intensément ce que nous nous attendons à voir ou ce qui nous intéresse. Cela peut activer l’attention involontaire, celle qui attire notre attention de manière instinctive, comme les pleurs d’un bébé. C’est celle que connaissent bien les publicitaires pour faire en sorte que nous dirigions notre attention sur les caractéristiques les plus notables de ce qu’ils veulent nous vendre.
Ce phénomène occasionne des distorsions perceptives comme :
- L’exposition sélective : nous voyons et entendons seulement ce qui nous plaît
- L’attention sélective : nous nous focalisons sur ce qui nous intéresse en laissant de côté le reste de l’information.
- La défense perceptuelle : nous effaçons de notre champs perceptif les éléments qui nous semblent menaçants
La perception sélective : une arme à double tranchant
Bien qu’il s’agisse d’une mécanisme qui permette à l’individu de filtrer les informations importantes et ainsi d’éviter une surcharge de stimuli, la perception sélective nous fait perdre des informations de valeurs dans de nombreuses situations. La quantité de stimuli que nous sommes capables de percevoir est énorme. En tant que récepteurs de messages publicitaires, nous sommes l’objectif de centaines de messages qui auront une forte influence sur notre comportement.
Cela se voit aussi dans les relations sentimentales. En effet, on peut ignorer des informations importantes car on à tendance à percevoir ce qui nous intéresse ou correspond à nos attentes.
Deaborn et Simon ont étudié l’effet de la perception sélective chez les cadres de grandes entreprises. Ils ont conclu que la compréhension de stimuli complexe est plus approfondie lorsque ceux-ci ne sont pas nouveaux.
Ils ont également étudié le cas de la relations entre patrons et employés dans ces grandes entreprises. C’est comme cela qu’ils ont découvert que l’image positive ou négative qu’ont les patrons de leurs employés conditionne la manière avec laquelle ils évaluent le rendement des travailleurs. Ceci est un autre exemple prouvant que nous percevons ce que nous sommes préparés à percevoir. Ainsi, on peut dire que notre perception participe à la configuration du monde avec laquelle nous voyons les choses.
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