8 mythes sur le mindfulness
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Le mindfulness nous permet de prendre conscience de nos mouvements, de nos sentiments et de nos réactions. Toutes ces facettes sont cruciales dans notre existence et dans l’expérience du moment présent. C’est pourquoi il est très utile de le mettre en pratique, pour désactiver le pilote automatique avec lequel nous fonctionnons pendant une bonne partie de la journée.
Par ailleurs, le mindfulness est devenu une sorte de mode ou de recette pour tout. Ses origines ne sont toutefois pas si récentes, contrairement à ce que certaines personnes peuvent penser. Ainsi, à l’instar de cette idée fausse, il existe une série de notions préconçues qui empêchent un certains nombre de personnes de profiter de ses avantages. Nous vous présenterons à continuation 8 mythes inhérents au mindfulness.
Il ne s’agit pas uniquement de la pleine conscience
Cette technique est couramment utilisée pour se référer à cette pratique basée sur la méditation et les exercices de respiration cherchant à atteindre une attention complète. Son but est de contrôler les pensées indisciplinées et de garder l’esprit concentré. Cependant, cette simplicité possède un fond qui n’est pas si simple. Si nous approfondissons le sujet, nous réaliserons que le mindfulness est beaucoup plus que cela.
Le terme mindfulness vient du mot tibétain “drenpa”, qui se traduit par “se souvenir”, “retenir” ou “recueillir”. Par conséquent, il ne s’agit pas exclusivement d’observer notre esprit, mais d’apprendre à vivre dans le présent, à améliorer la qualité de nos pensées. La concentration sur “l’ici et maintenant” n’est autre que le moyen d’y parvenir. N’essayons-nous pas d’améliorer notre revers au tennis en répétant le mouvement pendant de nombreuses heures d’entraînement sur les courts ? Par conséquent, pourquoi ne pas enseigner à notre conscience à être plus efficace grâce à l’entrainement ?
Le mindfulness n’est pas une thérapie psychologique
Ni la méditation ni le mindfulness ne sont des thérapies psychologiques. Ils ne remplacent en aucun cas les traitements psychologiques ou pharmacologiques. Par conséquent, si nous avons été diagnostiqué avec un problème ou un trouble de santé mentale, il convient de toujours chercher l’aide d’un professionnel et de suivre les lignes directrices prévues lors de l’intervention.
Les exercices de relaxation et de concentration peuvent servir de complément à ces thérapies, mais n’en sont pas des alternatives. De même, il est faux de considérer que ces exercices ont des “effets thérapeutiques”. Nous pourrions davantage parler “d’effets régulateurs”, dans la mesure où, s’ils ne réduisent pas, ils complètent d’autres outils et techniques de soutien.
Il est nécessaire de se vider l’esprit pour méditer
L’un des grands mythes inhérent au mindfulness est qu’il est nécessaire de se vider l’esprit pour le pratiquer. Rien n’est plus éloigné de la réalité. En effet, ce dernier ne devrait pas être vidé mais plutôt être dirigé là où nous voulons. Le dominer. En d’autres termes, il s’agit de le guider nous-même et non qu’il le soit par des stimuli externes.
Notre cerveau est conçu pour réfléchir. Ainsi, plus nous essayons d’éloigner les pensées négatives, plus elles deviennent intenses. Bloquer est un verbe qui s’oppose à la philosophie de ceux qui pratiquent le mindfulness. Ils proposent au contraire de tout laisser couler et de libérer n’importe quelle pensée.
“Lorsque la turbulence des distractions diminue et que notre esprit se calme, un profond sentiment de bonheur et de satisfaction qui nous aide naturellement à faire face à l’agitation de la vie quotidienne surgit en nous naturellement.”
-Ven. Geshe Kelsang Gyatso Rinpoche-
La joie et le positivisme émanent de nous
Voici un autre mythe inhérent au mindfulness. Cette pratique consiste à apprendre à vivre le présent de la meilleure façon possible. Mais elle n’est pas synonyme de joie ni de positivisme. Nous n’afficherons pas un sourire constant sur notre visage, tout comme nous n’apprendrons pas à tout voir en rose, en réalisant ces exercices. Pour y parvenir, nous devons accepter les moments tels qu’ils viennent. Et cela ne dépend que de nous.
Il est certain que sa pratique nous permet de vivre les moments plus intensément. Les bons et les mauvais. Le mindfulness augmente la manière dont nous ressentons le présent et nous aide à canaliser et gérer nos émotions. Il nous aide à ne pas porter de jugements de valeur et à être plus objectif dans notre vie quotidienne.
L’habit ne fait pas le moine
Les experts assurent que n’importe qui peut changer une habitude ou incorporer une nouvelle routine dans sa vie quotidienne en seulement 21 jours. Cela n’est malheureusement pas le cas du mindfulness. D’un autre côté, il n’est pas nécessaire de le pratiquer tous les jours ou toutes les semaines, car ses bénéfices sont immédiats.
Si nous le pratiquons une fois par an, nous noterons les mêmes résultats que si nous le pratiquions deux fois par jour. Nous avons seulement besoin de notre volonté. Nous devons évidemment connaître la technique pour l’exécuter de manière complète, sa pratique ne consistant pas simplement à nous retirer dans un endroit isolé et à respirer.
Cela ne prend pas de temps et améliore la qualité de vie
Voici un autre mythe relatif au mindfulness : le manque de temps. Il existe de nombreuses excuses tant pour le pratiquer que pour ne pas y recourir. Cela nous prendra certainement plus de temps de penser pourquoi nous ne pouvons pas le pratiquer que d’y recourir.
Seulement 10 ou 15 minutes suffisent et nous améliorerons notre concentration, notre attention. Nous pouvons lire, cuisiner, marcher… Mais il convient de se concentrer sur le moment, le présent. Si nous le faisons de manière continuelle, nous verrons peu à peu que nous méditons sans même nous en rendre compte. Le corps nous le demande lui-même.
Il ne s’agit pas d’une façon d’échapper à la réalité
De nombreuses personnes croient que cette technique de méditation essaie de nous isoler de notre vie pour échapper au stress du quotidien. Ceci est totalement erroné. Ce que nous cherchons ici est de réfléchir et de trouvez la cause initiale de ce stress. Grâce à une concentration totale, nous serons en mesure de l’observer et de la rendre consciente.
Par conséquent, n’essayons pas d’entrer dans une bulle et de nous éloigner de la réalité, mais bien au contraire : essayons de percevoir notre problème en y apportant toute notre attention.
Ennuyeux ?
Il s’agit d’un autre des mythes inhérents au mindfulness. Il n’existe pas d’approche prédéterminée de cette technique. En effet, l’un de ses grands avantages du mindfulness est qu’il ne génère aucune sorte d’attente. Est-il ennuyeux de se découvrir soi-même ?
Peut-être devrions-nous parler de peur plutôt que d’ennui. Crainte de découvrir ce que nous voyons seulement si nous sommes capables de regarder à l’intérieur de nous-mêmes. L’inconnu nous terrifie. Ce d’autant plus s’il s’agit de découvrir ce qui nous a causé de la douleur à un moment donné dans notre vie. Accordons-nous le plaisir de nous auto-libérer en laissant sortir cette dernière.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.