5 différences entre l'anxiété pathologique et l'anxiété adaptative
Actuellement, le mot anxiété a une connotation principalement négative. Cependant, à la base, il ne s’agit pas d’un bon ou d’un mauvais état en tant que tel mais d’un mécanisme de survie propre à la condition humaine. Si, face à un réel danger, nous ne ressentions pas d’anxiété, nous ne pourrions pas nous préparer pour l’affronter.
L’anxiété fonctionne comme une sorte de signal d’alarme. Ce dernier s’active lorsqu’il détecte la présence d’une chose potentiellement nocive pour nous-mêmes. L’activation qui dérive de l’anxiété nous permet alors de nous préparer pour la fuite ou la lutte. Par conséquent, son rôle fondamental est de protéger et de préserver notre intégrité et notre vie. C’est ce que nous appelons l’anxiété adaptative.
Tout est différent lorsqu’il n’y a pas de menace réelle. L’anxiété s’active, mais elle vient alors de dangers imaginaires ou imprécis. C’est à ce moment que les problèmes commencent. Les personnes finissent par réagir avec de puissantes décharges d’anxiété face à un stimulus insignifiant, voire même inexistant. Cet état a alors tendance à se prolonger et à atteindre de hauts niveaux d’intensité. Il s’agit de l’anxiété pathologique.
Pour mieux comprendre ce sujet, étudions les aspects qui marquent la différence entre l’anxiété pathologique et l’anxiété adaptative.
1. L’intensité
L’intensité est l’un de ces facteurs qui marque une grande différence entre l’anxiété adaptative et l’anxiété pathologique. Dans le premier cas, cette intensité est proportionnelle à l’estimation que nous faisons du potentiel dommage du stimulus.
Si nous nous retrouvons face à un lion dans un champ, il est probable que notre niveau d’activation explose. En revanche, si nous passons un examen ou nous retrouvons pris dans un embouteillage, cette activation sera probablement moins intense.
En ce qui concerne l’anxiété pathologique, l’intensité est généralement très élevée: il y a un fossé entre le degré de menace réelle que suppose le stimulus et celui que la personne estime. Ainsi, traverser une rue peut se transformer en véritable source de terreur. Ou regarder à travers la fenêtre d’un gratte-ciel, même si nous sommes protégés par une vitre.
2. La fréquence, un facteur qui marque une différence
Un autre élément qui marque une différence importante est la fréquence. Dans l’anxiété adaptative, les épisodes se présentent si l’on retrouve un stimulus concret assez puissant pour la déclencher. Or, ceci ne se produit pas fréquemment. Beaucoup de jours peuvent s’écouler sans que nous ayons à affronter une menace sérieuse.
Au niveau de l’anxiété pathologique, en revanche, les épisodes sont assez fréquents. C’est la définition même de la pathologie: elle mène à un déséquilibre des conséquences négatives dans la vie de la personne.
Dans les cas les plus extrêmes, on imagine des dangers partout. Si la personne est chez elle, elle peut craindre un tremblement de terre à chaque instant. Si elle est dehors, dans la rue, elle imagine qu’elle va être agressée ou renversée par une voiture.
3. Le niveau de réaction
Le niveau de réaction dans l’anxiété adaptative est celui auquel on s’attend avec une personne “normale”. Courir, s’il faut se protéger d’un objet qui est en train de tomber ou se cacher s’il y a un assassin ou un animal qui nous attaque. C’est ce que n’importe quelle personne rationnelle ferait.
En ce qui concerne l’anxiété pathologique, les réactions sont disproportionnées. La personne perd le contrôle et agit de façon erratique, même s’il n’y a pas de danger évident. C’est par exemple le cas de celles qui se lavent les mains 500 fois par jour par peur d’être contaminées par un virus.
4. La durée
Un autre élément important est la durée des épisodes. Au niveau de l’anxiété adaptative, les épisodes ont une durée limitée. Ils apparaissent lorsqu’un risque ou un danger se présentent et se diluent quand ce stimulus disparaît.
En revanche, avec l’anxiété pathologique, ces états ont une durée prolongée. L’état ne disparaît pas totalement: il a plutôt tendance à générer une sorte d’écho émotionnel qui se maintient. Lorsque la personne perd le contrôle, elle a beaucoup de mal à le retrouver.
5. La profondeur
Dans l’anxiété adaptative, nous retrouvons une souffrance. Cette dernière est cependant transitoire et n’atteint qu’un point déterminé. En général, elle finit par s’estomper et ne laisse pratiquement aucune trace dans la vie quotidienne. Une fois que la frayeur est passée, la personne peut retourner à ses activités.
Dans l’anxiété pathologique, le degré de souffrance est beaucoup plus élevé. On la ressent profondément et elle laisse une trace visible dans la vie de la personne. D’une manière ou d’une autre, le vécu commence à affecter le développement de sa vie.
Un autre élément est d’ailleurs lié à ce point et marque une différence importante entre les deux types d’anxiété. En ce qui concerne l’anxiété pathologique, on voit se développer ce que l’on appelle un “composant d’anticipation”. En fait, la personne s’attend à ce que le stimulus qui lui produit de l’angoisse réapparaisse. C’est pour cela qu’elle ne peut pas vivre sereinement.
Ainsi, l’anxiété adaptative est une réaction tout à fait raisonnable face à des situations qui activent nos mécanismes de survie. En revanche, l’anxiété pathologique est un état qui inclut de grands composants irrationnels et face auquel un traitement professionnel est nécessaire.
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- Orozco, W. N., & Baldares, M. J. V. (2012). Trastornos de ansiedad: revisión dirigida para atención primaria. Revista médica de costa rica y Centroamérica, 69(604), 497-507.
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