Tumushido, un beau conte populaire d'Orient

Tumushido, un beau conte populaire d'Orient
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Ce beau conte populaire d’Orient se divise en deux parties. Chacune livre son propre enseignement mais on ne retrouve qu’un protagoniste: le maître Tumushido. Un vieil homme très sage qui a vécu il y a des milliers d’années et dont les leçons sont gravées dans la mémoire collective.

La première partie de l’histoire dit qu’un samouraï imposant vivait dans un village lointain. C’était un guerrier extrêmement féroce, connu pour son irascibilité. Il ne tolérait pas qu’on le contredise et avait un orgueil exagéré.

“Le mot appartient à moitié à celui qui le prononce et à moitié à celui qui l’écoute.”

-Michel de Montaigne-

Le samouraï réagissait avec une telle férocité et une telle agilité que tout le monde le craignait. Si quelqu’un le contrariait, il sortait immédiatement son sabre et la personne en face prenait peur. Ce guerrier partit en voyage. Il traversa un petit village dans lequel tous les habitants semblaient pressés. Ils se dirigeaient tous vers le même endroit.

Le maître Tumushido

Intrigué par la situation, le samouraï stoppa l’un des hommes qui courait. Il lui demanda ce qui se passait. L’homme lui dit que tous se dirigeaient vers la maison du maître Tumushido. Le samouraï était perplexe.

“Qui est le maître Tumushido ?”, demanda-t-il ensuite. L’homme fut surpris de la question. Il ne pouvait pas croire que le samouraï ignorât tout du maître. “C’est le plus sage des maîtres. Tous les soirs, à cette heure, il nous livre ses enseignements.  Et tous les gens du village vont l’écouter”. 

Le samouraï se posait des questions. Il n’avait jamais entendu parler du maître Tumushido. Or, il s’agissait, de toute évidence, d’une personne que tout le monde respectait. Sa superbe et son orgueil furent piqués au vif. Il ne tolérait pas le fait que quelqu’un puisse être supérieur à lui.

La rencontre avec le maître

Le samouraï ne tenait plus. Il devait écouter le maître Tumushido pour voir s’il méritait cette réputation. Il alla donc jusqu’à l’endroit où les villageois s’étaient rendus. Lorsqu’il arriva, le maître était en train de dire que le mot était la force la plus puissante de la Terre.

maître Tumushido

Le samouraï lui cria avec rage : “Vous êtes un parfait idiot ! La plus grande force du monde est celle de l’épée, homme ignorant !”. Le maître Tumushido se leva alors de sa chaise et cria à son tour : “Comment pouvez-vous dire une telle chose ! Vous n’êtes qu’un homme stupide ! On peut voir à des kilomètres à la ronde toute l’ignorance que vous traînez derrière vous !”.

En entendant cela, le samouraï se fâcha. Il bondit de l’endroit où il se trouvait, son sabre à la main, saisit le maître et menaça de l’égorger. Tumushido commença donc à le supplier de l’épargner. “Ne me tuez pas, vaillant samouraï. Pardonnez mon offense.  J’ai découvert que votre épée est la chose la plus puissante qui soit”. Le guerrier se calma donc. “Je vais vous épargner. Vous êtes un homme bon”, dit-il.

Le maître Tumushido se leva alors et déclara : “Le mot est la force la plus puissante qui soit. Vous avez vu comment j’ai pu vous dominer grâce à lui ?  Je voulais que vous m’attaquiez et vous l’avez fait. J’ai ensuite voulu que vous vous calmiez et vous m’avez aussi obéi “.

Le second samouraï

Lorsqu’un second samouraï entendit cette histoire, il fut envahi par la curiosité. Il voulait connaître cet homme sage et lui montrer qu’il ne pouvait pas être dominé par la force du mot. Il partit donc en direction du village. Il était convaincu de pouvoir démontrer que Tumushido n’était qu’un imposteur.

Quand il arriva au village, le maître Tumushido était au milieu de la place. Il parlait à un groupe de gens qui l’écoutaient. Le second samouraï se mêla à la foule. Au moment où personne ne s’y attendait, il se mit à crier et effraya tout le monde. “Je vous défie, vieil imposteur ! Si vous êtes aussi sage et puissant que vous le dites, vous pourrez vous battre contre moi et triompher !”. Le maître le regarda un moment. Il fit ensuite un signe de la tête pour dire qu’il relevait le défi.

Tous les villageois se mirent en cercle et entourèrent le second samouraï ainsi que le maître Tumushido. Ce dernier ferma les yeux et s’assit, avec une attitude soumise. Le guerrier pensa qu’il avait réussi à l’intimider et voulut le provoquer. Il commença à lui crier les pires insultes qu’il connaissait. Mais le maître ne réagissait pas. Cela dura pendant des heures, jusqu’à ce que le samouraï abandonne. Il finit par partir, en disant que le vieil homme n’était qu’un imposteur.

maître Tumushido

Lorsque le second samouraï fut parti, les villageois étaient déconcertés. “Comment avez-vous pu vous laisser insulter de cette façon, sans réagir ?”, demandèrent-ils au vieil homme. Si quelqu’un vous fait un cadeau et si vous le refusez, à qui appartient le cadeau ?”, demanda le maître Tumushido. “À celui qui a voulu l’offrir”, répondit un jeune homme. “La même chose vaut pour la colère, les insultes et la haine. Quand on ne les accepte pas, elles continuent d’appartenir à celui qui les porte dans son cœur”, répondit le maître.

 


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