Trois choses que j'ai appris à ne pas faire quand je souffre d'anxiété
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Lorsque nous souffrons d’anxiété, il est peut utile de se répéter “calme-toi, détends-toi et tu verras comment tu te sentiras mieux”. Nous obtiendrons une amélioration durant quelques minutes, mais bientôt ce terrible ennemi reviendra nous ôter oxygène et volonté. Il en est ainsi parce que l’anxiété n’est pas une maladie, mais un symptôme, l’écho d’un problème diffus, profond et informe qui doit être clarifié et géré.
Nous connaissons tou-te-s ce sentiment. Il commence habituellement par une pression dans la poitrine, comme si le démon de la célèbre peinture de Heinrich Füssli, “Le cauchemar”, était assis sur nous en permanence afin de nous ôter notre énergie vitale. Apparaîtront plus tard les douleurs musculaires, les maux de tête, les problèmes digestifs et l’insomnie.
De plus, nous ne devons pas oublier que les symptômes physiques s’intensifient chaque jour par cette combinaison létale que composent les pensées déformées, la plupart du temps négatives, et le sentiment de menace constante. Peu importe que nous ne fassions aucune activité ou que nous soyons en vacances : si notre esprit est pris au piège dans ce tunnel d’obscurité, de peurs et de pensées catastrophiques, rien ne pourra nous détendre.
Dans ces états où nous ne sommes pas incapables de raisonner clairement, nous trouvons beaucoup de choses qui ne seront pas utiles même si nous pensons le contraire. Nous pouvons faire du yoga, peindre des mandalas, écouter de la musique et faire une promenade. Toutes ces activités sont positives, relaxantes et bénéfiques, cela ne fait aucun doute, mais il s’agit de bénéfices temporaires qui ne permettent pas de résoudre le problème initial.
En fait, le succès dans le traitement des processus d’anxiété repose sur une approche multidisciplinaire. La relaxation est très thérapeutique, comme le soutien de nos proches, le sport et une alimentation équilibrée. Cependant, nous avons aussi besoin d’une stratégie cognitivo-comportementale pour nous aider à repenser certaines choses et à apporter des changements.
Voyons ci-dessous comment faire face à cette réalité de la meilleure façon en commençant d’abord par ces dimensions qui, même si cela peut nous surprendre, ne nous aident pas à traiter l’anxiété et à la supprimer de manière définitive.
1. Lorsque quelque chose me préoccupe, j’ai appris à ne pas m’enfuir ou à m’en échapper
Ana travaille dans la branche commerciale d’une grande entreprise. Elle arrive tous les jours à 8 heures du matin ; cependant, depuis quelques semaines elle a commencé à arriver en retard. La chose curieuse est qu’elle quitte sa maison à la même heure ; néanmoins, au moment où elle est sur le point de prendre la voie rapide pour se rendre au travail, elle fait demi-tour et conduit jusqu’à un café. Là, elle prend une infusion et se dit à elle-même que pendant une heure elle ne pensera à rien : elle veut juste se détendre.
Comme nous pouvons le déduire de ce petit exemple, ce que fait notre protagoniste est “fuir” la source du problème. Elle se sent incapable d’aller au travail. Ainsi, ce qui peut commencer par un retard peut terminer par une absence au travail parce que la pression, la peur et l’anxiété feront qu’elle se sent incapable de s’acquitter de sa responsabilité.
Quelle est la bonne façon d’agir dans de tels cas ?
Les réactions de ce type sont tout à fait normales pour une raison très simple. Lorsque notre cerveau détecte une menace, il déclenche la libération de cortisol pour préparer notre corps à la fuite ou au combat.
- Le problème avec l’évitement est qu’il aggrave l’anxiété à long terme, l’intensifie.
- De même, et comme nous répétons ce comportement de fuite, nous nous voyons comme des personnes incapables de faire face à la situation. Par conséquent, cette peur devient encore plus menaçante.
- Une stratégie utile dans de tels cas, au lieu de s’enfuir, d’éviter ou de nous distraire avec d’autres choses pour ne pas penser à ce qui nous préoccupe, est de rationaliser la situation à travers des questions qui commenceraient par “que se passerait-il si … ?”
- Que se passerait-il si je disais à mon patron que je n’aime pas ceci et cela ?
- Que se passerait-il si mon patron me donnait la raison et que ma situation professionnelle s’améliorait ?
- Que se passerait-il si je perdais mon emploi ?
- Que se passerait-il si je mettais tous mes efforts à trouver un emploi qui correspondait à mon potentiel ?
2. Je ne dois pas alimenter le cyclone des pensées des ruminantes
La préoccupation constante et obsessionnelle est la composante cognitive de l’anxiété. Ainsi, l’un de ses pires effets secondaires est d’annihiler notre capacité à réfléchir, à analyser les choses calmement et à partir de perspectives plus logiques et utiles. Il est donc nécessaire de prendre en compte ces dimensions.
- Lorsque quelque chose m’inquiète, me fait peur ou me dérange, l’esprit a la tendance naturellement à créer un épicentre chaotique avec tous ces foyers négatifs. Bientôt, les émotions les plus négatives apparaissent et ce sentiment de menace intensifiera encore plus l’inquiétude.
- Une façon de mettre fin à ce cercle vicieux ou ce serpent qui se mord la queue, est d’en prendre conscience et de l’arrêter.
- C’est dans ces hypothèses que nous sera profitable la pratique d’exercices de relaxation progressive telle que la respiration diaphragmatique. Cependant, il faut se rappeler que ces exercices sont utiles pour soulager les symptômes tels que la tension musculaire et l’agitation interne.
- C’est seulement quand nous percevrons que notre corps est plus détendu et que notre esprit est plus clair, que nous commencerons à briser le cycle de la pensée négative pour envisager de nouvelles options. Nous nous ferons des propositions à nous-mêmes, nous nous concentrerons sur le présent au lieu d’anticiper des choses qui ne sont pas encore arrivées.
Pour surmonter le démon de l’anxiété au quotidien, nous nous fixerons des objectifs simples, logiques et positifs à court terme. De plus, nous utiliserons un dialogue interne qui, au lieu d’être notre ennemi, agira tel un allié.
3. Nier l’anxiété ou vouloir l’effacer complètement n’a aucun sens
Quelque chose que nous devons clairement prendre en compte est que vouloir effacer l’anxiété de nos vies n’a aucun sens. L’anxiété sera toujours présente, parce qu’elle fait partie de l’être humain, et aussi curieux que cela puisse paraître, elle est également utile à notre survie et pour mieux nous adapter à notre environnement.
Pour mieux comprendre cela, réfléchissons un instant à ces idées :
- Nous pouvons vivre avec notre anxiété tant qu’elle ne devient pas notre ennemi.
- La meilleure façon de faire face à l’anxiété est de lui permettre d’être avec nous, mais de la surveiller de près, de la contrôler et d’anticiper ses déclencheurs. Si nous ne le faisons pas, ce sera elle qui prendra automatiquement le contrôle, sans que nous le remarquions.
- L’anxiété deviendra négative dès que nous aurons remarqué que notre vie reste bloquée et limitée, affectant d’une façon ou d’une autre – aussi minimes soient-elles – nos relations et notre rendement au travail.
En revanche, l’anxiété positive peut agir comme un authentique savoir-faire psychologique. C’est elle qui nous invite à nous améliorer, à anticiper les risques pour les résoudre, à voir des opportunités afin de les exploiter de tout notre potentiel, elle qui nous libère de la paresse et de la passivité pour devenir des êtres capables d’atteindre nos objectifs.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.