Transmettez l'idée que sans bonté, l'intelligence est aveugle et maladroite

Transmettez l'idée que sans bonté, l'intelligence est aveugle et maladroite

Dernière mise à jour : 29 mai, 2017

La bonté se transmet via une caresse qui réconforte, un geste qui éduque et un exemple qui guide. Si nous plantons dans nos enfants de petites graines de noblesse, d’affection et d’empathie, nous donnerons au monde des adultes plus forts, des personnes plus dignes et courageuses, capables de construire leurs propres chemins.

Il est évident que, même si l’intelligence émotionnelle est à la mode, on continue à placer en priorité les études et les métiers orientés vers le rendement des enfants et les matières scolaires les plus traditionnelles. C’est ce que veut faire, par exemple, la loi américaine “Child Left Behind” (“Qu’aucun enfant ne reste derrière”), qui incite les élèves et les familles à améliorer leurs résultats académiques dans le but de ne pas perdre les aides sociales.

“Un gramme de bonté vaut plus qu’une tonne d’intellect.”

-Alexandre Jodorowsky-

Cette loi a permis de développer de multiples travaux focalisés sur une idée très simple : développer au maximum la compétence de la mémoire chez les enfants. Les études en elles-mêmes sont intéressantes d’un point de vue scientifique car on approfondit les différents modèles que le cerveau utilise pour établir des relations, pour codifier des données et asseoir de nouveaux souvenirs.

Mais, cette loi, mise en place par le président George W. Bush, a pour conséquence que les enseignant-e-s se sentent sous pression et les élèves, frustré-e-s. C’est comme si notre contexte politique et social allait d’un côté, et la neuroscience, avec les résultats qui découlent de ses recherches, nous criait que c’était le mauvais chemin.

Le cerveau d’un enfant a besoin d’une éducation plus complète et complexe que l’actuelle, qui incite et stimule à la pratique de stratégies mnésiques. L’attention à la mémoire est alimentée, au détriment du “ciment” qui stabilise les connaissances, qui réveille la curiosité et qui renforce les bases d’une personnalité forte, mature et heureuse.

Si nous sommes capables d’éduquer, de guider et de motiver les enfants via la bonté et la reconnaissance, nous donnerons au monde une génération plus digne et plus préparée aux défis qu’il faudra affronter.

La bonté dans le cerveau de l’enfant

Commençons par souligner un aspect important. Quand un bébé arrive au monde, il est incapable de réguler ses émotions, et dans son cerveau, il n’existe aucune zone où le concept de bonté est installé génétiquement. Ce qui existe, c’est un besoin inné et naturel de se connecter avec le milieu qui l’enveloppe, tout d’abord avec ses progéniteurs pour survivre et plus tard, avec ses semblables pour débuter ses premières relations sociales.

Nous devons comprendre que le monde émotionnel des enfants suit une séquence de développement spécifique dans lequel les adultes doivent être les guides, les médiateurs et même les gestionnaires. La réorganisation neurologique d’un cerveau d’enfant est très complexe, d’où le fait que l’âge chronologique ne marque pas toujours une fonction, une capacité ou une réussite en particulier. Ainsi, soyons patient-e-s et apprenons à respecter le développement physique, psychomoteur et émotionnel de chaque enfant.

De plus, il existe une série de facteurs qui déterminent la qualité de ce développement complet chez nos enfants. Quand nous parlons d’éduquer “en bonté”, nous nous référons à éduquer “en valeurs”. Il s’agit aussi de cet univers proche -plein de caresses, de regards et de reconnaissance- qui configure sans aucun doute cette connexion capable d’entraîner un meilleur développement neuronal.

Un enfant peut établir un contact avec la bonté à un âge très précoce. Il la perçoit à travers la voix et les bras de ses parents. Il la remarque quand il apprend à parler et est écouté, quand on le guide avec un exemple, quand on régule ses émotions et qu’on lui apprend à valoriser les autres, à les respecter et à se respecter aussi soi-même.

La bonté est bien plus qu’une valeur, c’est un moyen d’apprentissage exceptionnel.

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Clés pour éduquer “en bonté”

Nous disions au début de l’article que la ligne académique de nombreux centres scolaires passait par le rendement dans les matières classiques, bien avant l’intelligence émotionnelle. Eh bien, il est clair qu’aucun d’entre nous n’allons pouvoir changer ce que la société exige de nous, et c’est pour cela qu’il est important d’éduquer émotionnellement nos enfants pour qu’ils soient préparés à ces fortes demandes. Il s’agirait donc de les guider, d’être de bons gestionnaires émotionnels depuis leur naissance jusqu’à leurs premiers pas.

“Tout démonstration de bonté est un acte de pouvoir.”

-Miguel de Unamuno-

Voici quelques clés pour y parvenir.

Éduquer dans le respect, éduquer dans la bonté

Le livre “Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent” nous explique très bien que nous sommes tous d’excellents parents, jusqu’à ce que nous le devenions vraiment. C’est-à-dire qu’avant d’avoir des enfants, nous idéalisons l’éducation et nous savons très bien ce que nous ferions et ce que nous ne ferions pas. Plus tard, quand les enfants arrivent, la vie réelle nous accueille.

  • Pour éduquer dans le respect et la bonté, il est nécessaire d’être des parents patients. L’éducation est une aventure quotidienne, aucune journée ne se ressemble et les exigences d’un enfant peuvent changer d’un moment à l’autre. Le plus important, dans ces cas, est d’être toujours égaux à nous-mêmes : accessibles, affectueux, patients, avec les mêmes règles et les mêmes exemples à donner.
  • Un autre conseil que Maria Montessori donne : la nécessité de semer dans l’enfant des idées de noblesse dès un âge très précoce, même s’il ne les comprend pas. Il arrivera un jour où ces graines porteront leurs fruits.

Pour finir, n’oublions pas que la bonté est l’une des qualités qui reflète le mieux l’essence humaine. Éduquer en bonté, c’est enseigner le civisme, c’est respecter l’autre, c’est aimer la nature et pas moins important, s’aimer soi-même.

Guidons nos enfants sur ce chemin qui, jour après jour, les aidera sans aucun doute à profiter d’une vie plus comblée.

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