The Watcher, la série qui réveille beaucoup de nos peurs
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Un de nos plus grands souhaits est de pouvoir acquérir la maison de nos rêves. Il y a ceux qui économisent pendant la moitié de leur vie pour franchir cette étape, beaucoup qui contractent des hypothèques à cette fin, et le reste d’entre nous continue simplement à nourrir cette aspiration en jouant à la loterie. Cependant, parmi ces fantasmes de posséder le meilleur des biens, on néglige un aspect souvent déterminant : le quartier.
La vie peut complètement changer en fonction des personnes qui vivent à côté de nos murs ou de l’autre côté de la rue. Car si les maisons n’ont pas d’yeux, elles ont des fenêtres derrière lesquelles se positionnent des gens pas toujours sympathiques. Et même si une maison n’a ni mains ni jambes, elle est habitée par des individus capables d’envenimer notre existence.
C’est ce que nous dit l’une des dernières séries Netflix. Il n’y a pas si longtemps, le producteur et scénariste Ryan Murphy nous surprenait avec le biopic de Jeffrey Dahmer ; cette fois, il nous présente The Watcher. La protagoniste absolue de cette série est une belle maison située dans un quartier chic.
À l’intérieur, une histoire vraie – en partie – se déroule, évoquant ces peurs palpables et épineuses que chacun d’entre nous peut ressentir à un moment donné.
Il n’y a pas de maisons maudites : les maisons sont hantées par leurs habitants avec leurs personnalités et leurs expériences. Cependant, dans de nombreux cas, comme dans la série The Watcher, la cause de la malédiction d’une résidence est l’environnement qui l’entoure et, plus précisément, le quartier.
Voisins, monte-plats et lettres de menaces
La série The Watcher démarre comme la plupart des films de maisons hantées. La famille Brannock achète une maison de style colonial hollandais au 657 boulevard dans le quartier huppé de Westfield dans le New Jersey. Son objectif n’est autre que de mettre de côté la vie stressante de New York et d’investir toutes ses économies dans un cadre calme et idyllique avec un taux de criminalité quasi inexistant.
L’investissement semble intéressant, la maison est en très bon état. Elle comprend même un monte-plats et l’environnement semble, sans aucun doute, être plus que paisible et sûr. Pourtant, ils ne tardent pas à découvrir un quartier aussi hostile qu’envahissant. Ce sont des personnes pour qui les Brannock ne sont guère plus que des intrus suffisants occupant des biens qu’ils ne méritent pas. La maison est comme une entité ancienne et sacrée que toute une série de personnages grotesques semblent vénérer.
La famille n’est même pas installée dans la nouvelle résidence depuis quelques jours qu’elle reçoit, un beau matin, une lettre quelque peu désagréable. On y retrouve la signature « The Watcher », quelqu’un qui s’avère être à l’affût de chacun de leurs déplacements et qui, de surcroît, n’est pas du tout content des changements opérés dans la maison… Ce n’est que la première d’une série de lettres qui deviendront menaçantes et étranges.
« Chers nouveaux voisins du 657 Boulevard, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans le quartier. Comment vous êtes-vous retrouvés ici ? La force de cette maison vous a-t-elle appelés ? 657 Boulevard a été l’obsession de ma famille depuis des décennies, alors que la maison approche de son 101e anniversaire. J’ai été chargé d’attendre et de surveiller sa renaissance. Mon grand-père a surveillé la maison dans les années 20, mon père dans les années 60, c’est maintenant à mon tour. Connaissez-vous l’histoire de cette maison ? Savez-vous ce qui se trame entre ces murs ? Pourquoi êtes-vous là ? Je vais le découvrir. »
-The Watcher-
La pire des peurs : ne pas se sentir en sécurité chez soi
Il n’y a pas d’ironie plus terrifiante que de voir sa propre maison se transformer en un cadre menaçant pour une famille. C’est le thème préféré de nombreux romans d’horreur, comme The Haunting of Hill House, le roman bien connu de Shirley Jackson en 1959. Or, comme nous le savons bien, la réalité peut être bien pire que la fiction.
Au moment où la famille Brannock commence à se sentir surveillée, assiégée et menacée chez elle, tout son monde s’effondre. Le Watcher est une figure invisible sur laquelle on ne peut pas mettre de visage. Même si, évidemment, les membres de la famille se méfient de ces étranges voisins qui composent leur quartier. La police accorde peu d’importance aux lettres, les événements s’intensifient et, comme si cela ne suffisait pas, l’harmonie au sein de la famille se désagrège peu à peu.
Le père entame tout un parcours d’autodestruction qui nous rappelle, d’une certaine manière, les protagonistes de The Shining ou The Amityville Horror. Le seul soutien qu’ils obtiennent est celui d’une détective privée qui entraîne également ses propres fantômes avec elle. Grâce à elle, ils découvrent l’histoire insolite de la maison dans laquelle ils vivent. Un scénario dans lequel les anciens propriétaires recevaient également des lettres du watcher…
« Qui suis-je ? Il y a des centaines et des centaines de voitures qui passent devant le 657 boulevard tous les jours. Peut-être suis-je dans l’une d’elles. Regardez toutes les fenêtres que vous pouvez voir depuis le 657 boulevard. Peut-être suis-je derrière l’une d’elles. »
-The Watcher-
The Watcher, l’histoire vraie qui a inspiré la série
La série The Watcher s’est inspirée d’une histoire vraie. À noter que Ryan Murphy et ses scénaristes ont pris plus d’une licence sur l’histoire. Malgré cela, les vrais ex-propriétaires du 657 boulevard ont préféré ne pas voir la production car ils se sentent encore traumatisés.
C’est la famille Brannock, un jeune couple avec leurs trois jeunes enfants, qui a acheté la propriété pour 1,4 million de dollars en 2014. Et en effet, la maison était un rêve : 364 mètres carrés, 6 chambres, un jardin fabuleux, une piscine etc. Cependant, au bout de deux semaines, le cauchemar a commencé.
Ils ont reçu des lettres d’un homme anonyme appelé « The watcher » qui les remerciait d’avoir apporté du « sang jeune » à la maison (faisant référence aux enfants) et insistant sur le fait qu’un jour, ils verraient ce qui se cachait derrière les murs de ce manoir. Le père, comme dans la série elle-même, est devenu obsédé par cette situation, plaçant des caméras et appelant même un prêtre pour bénir la propriété.
Tout était inutile. La peur et le sentiment de danger étaient si intenses qu’ils ont quitté la maison. Afin de réaliser un profit, ils l’ont louée jusqu’à ce qu’ils parviennent finalement à la vendre pour 959 000 $. La perte économique a été notable, mais la plus grande des blessures a été morale et psychologique car, jusqu’à présent, ils n’ont pas pu découvrir qui était l’expéditeur de ces menaces.
Néanmoins, en 2019, la police a trouvé de l’ADN dans l’une des lettres et a déterminé que le Watcher devait être une femme…
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- Breslau, N., Wilcox, H. C., Storr, C. L., Lucia, V. C., & Anthony, J. C. (2004). Trauma exposure and posttraumatic stress disorder: a study of youths in urban America. Journal of urban health : bulletin of the New York Academy of Medicine, 81(4), 530–544. https://doi.org/10.1093/jurban/jth138
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