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Le syndrome du bore-out : l'autre face du burnout

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Le syndrome du bore-out : l'autre face du burnout
Dernière mise à jour : 06 janvier, 2018
Le monde du travail peut être un environnement particulièrement toxique. Il est certain qu’avoir un emploi, de nos jours, est synonyme de privilège, mais cela ne signifie pas pour autant que travailler est synonyme de bonheur. Il existe une série d’affections psychologiques liées au travail, qui peuvent entraîner des dépressions, de l’insatisfaction et de l’anxiété. Parmi elles, on retrouve le syndrome du bore-out, qui n’est autre que le pendant antagoniste du syndrome, plus anciennement diagnostiqué, du burnout.
Ce dernier trouble psychologique est caractérisé par une sur-saturation. Il se manifeste chez les travailleurs qui souffrent d’un état d’anxiété et de stress émotionnel très grave. L’état d’épuisement mental auquel ils sont soumis peut les entraîner à souffrir d’anxiété et de crises d’angoisse. Le syndrome du bore-out, de son côté est également un syndrome d’épuisement mental, mais qui est cette fois-ci lié à un ennui profond, caractérisé notamment par un manque de défis et d’objectifs professionnels. Ce concept a été défini par Philippe Rothlin et Peter R. Werder en 2007.

“La récompense du travail bien fait est l’opportunité de faire plus de travail bien fait.”

-Edward Salk-

Qu’est-ce que le syndrome du bore-out ?

Le syndrome du bore-out est un phénomène qui, à première vue, peut paraître tout à fait inoffensif. Avoir peu de travail ou peu de responsabilités, jusqu’au point de ne pas savoir comment occuper ses journées au travail, est le rêve de certaines personnes. Les personnes qui cumulent les emplois précaires ou qui souffrent du syndrome sus-mentionné du burnout, peuvent effectivement rêver d’avoir des heures d’oisiveté durant leur journée de travail.

Pour autant, ce que de nombreuses personnes ignorent, c’est que cette situation d’ennui profond peut également affecter psychologiquement les personnes qui en souffrent. Le manque d’objectifs, le désintérêt et la frustration font rapidement leur apparition lorsque ce syndrome se déclenche, et peuvent faire le lit, sur du long terme, d’une dépression, d’une apathie et de problèmes de concentration.

 

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Cette sensation chronique surgit d’un manque de planification, de l’accaparement des tâches les plus intéressantes par les autres, d’une surqualification ou de limites à l’heure d’innover. De nombreux professionnels ne sont pas valorisés ou reconnus dans leur travail par leurs supérieurs. Cette situation leur donne l’impression que, quoi qu’ils fassent, leur travail ne sera pas pris en compte. Elle peut alors les amener à se sentir parfaitement inutiles et à ne plus accomplir leurs quelques tâches restantes de manière satisfaisante.

Les emplois basés sur des tâches monotones donnent généralement naissance à de tels cas de figure, nous parlons ici des chaînes de montage et des entrepôts logistiques, par exemple. Faire exactement le même travail, pendant des heures, sans aucune variation, au-delà d’être parfaitement ennuyeux, est totalement contre-productif.

Comment prévenir le syndrome du bore-out ?

Le syndrome du bore-out peut être prévenu lorsque les entreprises se décident à prendre les mesures adéquates. La santé mentale des employés est fondamentale pour permettre une réalisation efficace des tâches qu’ils ont à accomplir. Ignorer leurs besoins, les dévaloriser et ne pas prêter attention à leurs initiatives et suggestions est le meilleur moyen de dégrader l’environnement de travail de tous.

Il existe une série de facteurs auxquels il faut prêter une attention toute particulière afin d’éviter que la situation ne dégénère. Se focaliser sur ces facteurs, les étudier et leur trouver des solutions adéquates est primordial pour éradiquer ce trouble psychologique. Si l’entreprise ne veut pas investir du temps dans la résolution de ces problèmes, rien n’empêche les travailleurs de chercher eux-mêmes des alternatives, même s’il est toujours plus difficile d’agir seul.

 

Pratiquer une activité extra-professionnelle

Il est fortement recommandé de bien segmenter la vie professionnelle et la vie personnelle, quelle que soit notre activité. A la fin de notre journée, nous devons nous déconnecter et réaliser des activités que nous aimons et qui nous motivent. Pratiquer un sport, faire du théâtre ou du yoga, aller au cinéma ou sortir avec des amis comptent parmi les options les plus populaires. La lecture est également un passe-temps idéal, qui nous permet de nous évader de notre réalité. Nous sommes des êtres humains et nous avons besoin de distractions pour jouir d’une bonne santé mentale. Essayez de réaliser des activités saines et ne tombez pas dans le piège de l’alcool ou des drogues.

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Parler avec un spécialiste

Si vous remarquez que vous avez besoin d’une aide extérieure pour vous sortir de cette situation, parlez avec un spécialiste. Les psychologues et les psychiatres sont là pour prendre soin de votre santé mentale et émotionnelle. Ils peuvent vous aider à découvrir des techniques de relaxation adéquates, ils vont écouter vos problèmes et vous accompagner dans la recherche de solutions.

Vous ne devez pas avoir peur de demander de l’aide. Une séance par mois, par exemple, peut vous faire plus de bien que vous ne l’imaginez.

Définir une liste d’objectifs

Définir une liste d’objectifs à court et à long termes peut grandement vous aider. Pensez à toutes les choses que vous voulez obtenir en peu de temps et projetez-vous dans les rêves que vous voulez atteindre dans un futur plus lointain. Réfléchissez, établissez des connexions et prenez des décisions pour atteindre vos objectifs.

Certains des buts que vous allez vous fixer sont peut-être irréalisables, mais d’autres pas. L’effort et la constance vont toujours de paire avec la chance, cette dernière apparaissant quand elle le doit. Faites en sorte d’être prêt pour la saisir quand elle se présentera.

 

Parler avec vos supérieurs

Si vous voyez qu’ils ne sont pas conscients de la situation, essayez de parler avec eux. Si vous leur exposez clairement vos arguments et qu’ils vous écoutent, vous pouvez générer un changement positif. Essayez d’être aimable et de ne pas exiger. Expliquez simplement et tranquillement votre point de vue sur votre situation personnelle.

Dans le pire des cas, la situation restera la même, mais vous aurez au moins la satisfaction d’avoir essayé. Et c’est déjà beaucoup, car rester sans rien faire, par peur d’une réponse, ne fera qu’aggraver votre état. Ayez le courage de vous battre pour vos droits fondamentaux de travailleur.

 

 


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  • Cabrera L. Síndrome de Boreout: Diseño, confiabilidad y validación preliminar de un instrumento para su medición. Rev. Univ. Ind. Santander. Salud  [Internet]. 2014  [consultado 31 mar 2022] ;  46(3): 259-265. Disponible en: http://www.scielo.org.co/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0121-08072014000300006&lng=en.
  • Rothlin P, Werder P. El nuevo Síndrome Laboral Boreout. 1° Edición. España: Penguin Random House Grupo Editorial; 2011.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.