Symptômes cachés de la tristesse que vous devez connaître
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Les symptômes cachés de la tristesse peuvent se camoufler de manière infinie. La tristesse est un mal-être duquel nous tentons de nous défendre et qui a un impact sur notre équilibre psychologique. Il se manifeste souvent par la colère, la mauvaise humeur, l’apathie, la fatigue, etc. C’est une présence qui gâche tout et qui envahit tout : notre esprit, notre corps, notre motivation…
Souvent, on dit que certaines personnes ayant les plus beaux sourires sont capables de nous raconter les histoires les plus tristes. C’est une réalité. Car peu d’émotions passent aussi inaperçues et sont à la fois si difficiles à porter, à comprendre et bien sûr, à gérer.
« J’hésite à appeler par le beau et sérieux nom de tristesse ce sentiment inconnu dont la douceur et la douleur m’obsèdent. C’est un sentiment aussi complet qu’égoïste qui me fait honte car la tristesse m’est toujours parue comme honorable. »
-Françoise Sagan-
Nous pourrions associer la tristesse à cette lumière clignotante qui apparait dans notre voiture pour nous prévenir qu’il n’y a plus de carburant. Nous la voyons, mais souvent nous ne faisons pas attention à elle et nous décidons de suivre notre chemin comme si de rien n’était. C’est alors que tout commence à se dérégler, lorsque nous n’avons plus assez de force, le monde semble aller plus rapidement que d’habitude, tandis que nous sommes retardés, déréglés, coincés dans un fossé étrange avec une sensation inexplicable d’irréalité.
Comprendre ces symptômes cachés de la tristesse nous aiderait à réagir bien avant. L’identifier, être plus réceptifs à ses signaux nous permettrait de mieux gérer ses différents états. Il est essentiel de mettre notre regard dans le centre de cette émotion complexe pour savoir ce qu’elle souhaite nous dire. La comprendre nous aidera à beaucoup mieux nous adapter à notre quotidien.
La tristesse, cette grande incomprise
Il existe un livre très intéressant intitulé « Les intentions positives des émotions négatives », des psychologues Anthony Horwitz et Jerome Wakefield. Dans cet ouvrage, on apprend que les personnes voient généralement la tristesse comme quelque chose d’incorrect, comme quelque chose de pathologique qu’il vaut mieux ne pas évoquer. C’est la tristesse que nous choisissons d’enterrer, cette présence inconfortable qu’il faut cacher afin qu’elle s’en aille quant elle le souhaitera.
Pour cette raison, il est important de signaler le fait que le domaine de la psychologie positive est en train d’expérimenter une avancée très importante. C’est ce qui est aujourd’hui connu comme « la deuxième vague ». Cette nouvelle approche tente de nous faire comprendre quelque chose d’essentiel. Certains phénomènes émotionnels sont si complexes qu’il est impossible de les catégoriser comme étant positifs ou négatifs. C’est un type de covalence qui peut par exemple se trouver dans l’amour.
Lorsque nous aimons quelqu’un, il est commun d’expérimenter la plus grande des joies et en un instant, la désolation la plus absolue. Les émotions, de la même manière que la vie, peuvent aller de la luminosité à l’obscurité en une minute, elles ont des nuances très nombreuses. Avec la tristesse, c’est la même chose. Nous sommes habitués à définir la tristesse comme un état « négatif ». Cependant, on oublie tous que cette sensation peut nous inspirer. Bien comprise et gérée, elle peut promouvoir des changements significatifs (et très positifs) en nous.
Symptômes cachés de la tristesse
Comme nous avons pu l’énoncer précédemment, les symptômes cachés de la tristesse sont très nombreux et hétérogènes. Chaque personne peut les expérimenter d’une manière particulière. En revanche, il existe des axes communs, des réalités habituelles qui peuvent être récurrentes. Détaillons-les en suivant.
Colères fréquentes, mauvaise humeur, rage
La furie est très souvent le déguisement de la tristesse. C’est sa sortie de secours, son canal d’expression. C’est cette expression émotionnelle brillante qui émerge de la manière la plus adéquate.
Lorsque nous ne sommes pas capables de poser un regard sur cette tristesse ou lorsque nous rejetons la réalité, la colère surgit. La frustration apparaît et dans le pire des cas, la rage s’exprime.
Fatigue, lenteur psychomotrice, douleur musculaire
Les émotions sont sages, et la plus sage de toutes est la tristesse. Ainsi, lorsque nous tentons d’ignorer un point important et que nous ne lui portons pas attention, notre cerveau réduit notre énergie afin de nous obliger à « aller plus lentement ». Ainsi, il recherche à nous forcer à dédier du temps à une introspection, afin de défaire ce nœud émotionnel.
Pour cela, il est commun d’expérimenter de la fatigue, des insomnies et même des douleurs musculaires. En fait, c’est une sonnette d’alarme pour que nous le fassions, pour que nous prenions nous recul.
Un esprit dispersé, incapable de rester attentif
Souvent, on dit qu’il n’y a pas d’expression plus inspirante que la tristesse. C’est une réalité évidente, l’un des symptômes cachés de la tristesse que nous devrions avoir à l’esprit.
- Cet esprit dispersé qui cherche à s’échapper de la réalité recherche une nouvelle scène sur laquelle il pourra s’exprimer, où il pourra être seul. Nous évitons pour cette raison le contact social et le monde nous paraît étrange. Nous avons besoin d’intimité et d’un canal d’expression.
- Ecrire, dessiner, composer… Tous ces exemples sont des pratiques très appropriés pour permettre à notre esprit de trouver un refuge où s’exprimer. Nous avons besoin de pratiques permettant d’exprimer nos émotions et de sortir la lumière authentique de notre tristesse.
Une plus grande sensibilité
Un autre symptôme caché de la tristesse est la sensibilité. Cette émotion nous rend plus empathique vis-à-vis des émotions d’autrui. Elle nous connecte plus aux sujets du cœur qu’à ceux de l’esprit. C’est elle qui positionne notre regard vers des points de vue qui étaient auparavant transparents à nos yeux…
Nous pouvons passer des heures à voir comment les gouttes de la pluie tombent sous forme de cristaux. Nous pouvons également laisser le temps filer tandis que nous voyons le vent faire bouger les feuilles des arbres… Ce sont des détails qui à un moment donné, peuvent nous pousser à laisser couler nos larmes, signes de débordement émotionnel.
En conclusion, nous sommes sûrs que plus d’une personne se sentira concernée par plusieurs de ces caractéristiques. Si nous nous reconnaissons dans ces symptômes, il faut aller au-delà. Voyons la tristesse d’une autre manière. Cette émotion a la finalité de pousser notre développement psychologique.
Elle nous motive à rentrer dans notre coquille pour réaliser l’introspection nécessaire à la connexion avec nous-même. La tristesse souhaite que nous naviguions parmi nos besoins, que nous les traitions avec compassion, que nous nous levions. La tristesse souhaite de la réflexion et pousse au changement. Écoutons-la avec plus de fréquence : la tristesse est une émotion qui parle.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.