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Le surpoids mental, ou les conséquences du fait de trop penser

5 minutes
Le surpoids mental, ou les conséquences du fait de trop penser
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Sara Clemente
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Si vous avez l’impression que votre corps est constamment fatigué, rigide ou douloureux, peut-être souffrez-vous de surpoids. Mais nous ne faisons ici pas référence à une prise de poids physique, ni même à une augmentation de la taille du périmètre crânien ; ce dont nous vous parlons ici, c’est d’un surpoids mental. D’un excès de pensées négatives, inertes et improductives.

Pendant la journée, nous imaginons des choses, nous en comprenons d’autres, nous réfléchissons, nous créons, nous calculons, nous prenons des décisions… Finalement, nous vivons en pensant. Mais toutes les pensées ne sont pas valides ni utile, et de fait, bien souvent, notre esprit est empli de pensées qui ne nous servent à rien.

Du fait de ces idées qui ne nous apportent rien ni ne nous amènent nulle part, finalement, notre esprit finit par s’épuiser. Il devient lourd, s’érode, se bloque et renonce à exercer d’autres processus.

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Les pensées sont l’unité de base de l’esprit

Comme nous pouvons le voir, penser fait partie de la nature humaine. De fait, c’est un des processus qui nous différencient du reste des êtres vivants. Mais notre pensée, contrairement à ce que l’on a tendance à considérer, n’est pas majoritairement consciente. Bien au contraire.

Pensons à une iceberg. La pointe de ce dernier, ou en tout cas la partie qui est visible en superficie, serait la pensée consciente. En revanche, la glace submergée sous l’eau, à savoir la plus grosse partie de l’iceberg, elle, serait la part inconsciente.

Selon le docteur Michael Shadlen, chercheur principal de l’Institut du Comportement du Cerveau Mortimer B. Zuckerman de Columbia (Etats-Unis), “la grande majorité des pensées qui circulent dans notre cerveau arrivent par derrière le radar de conscience consciente, ce qui veut dire que même si notre cerveau les traite, nous n’en sommes pas conscients.”

Par conséquent, la qualité de nos pensées détermine notre quotidien. En fonction des idées conscientes et inconscientes qui traversent notre esprit, le résultat de notre développement sera différent.

Les pensées poubelle alourdissent notre esprit

Les pensées poubelle sont celles dont la récurrence nous étouffe car elles ne nous apportent aucun bénéfice. Ce sont des raisonnements vides, voire même toxiques. Et ils viennent de notre esprit conscient. Autrement dit, le surpoids mental n’est pas le résultat de processus mentaux réprimés, de pulsions ou de désirs, mais le fruit d’une élaboration délibérée.

Elles sont superflues et inutiles, car au lieu de nous apporter une plus grande connaissance de nous-mêmes ainsi que des avantages cognitifs, elles gaspillent notre énergie et ralentissent le reste du processus conscient. Elles nous empêchent d’être créatifs, compréhensifs ou d’acquérir de nouvelles habilités. Elles nous bloquent et paralysent d’autres vertus.

C’est pourquoi, lorsque nous sommes en surpoids mental, nos pensées agissent comme la nourriture poubelle, et provoquent des conséquences physiques qui peuvent même être analogues à celles de l’obésité. Parmi elles, l’épuisement physique, lequel provoque des difficultés à marcher ou à réaliser des efforts physiques, mais aussi des problèmes pour respirer normalement, une transpiration excessive, des douleurs généralisées dans les articulations voire même des altérations cutanées telles que l’acné.

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Causes du surpoids mental

Il existe différents types de pensées toxiques, mais il y en a certaines auxquelles nous avons recours plus fréquemment. Les voici :

  • La critique : quand nous reprochons quelque chose à une autre personne, que nous la jugeons ou que nous la condamnons, en réalité, nous nous adressons à nous-mêmes. Nous nous dévalorisons nous-mêmes, et projetons sur l’autre toutes nos impuissances.
  • La tristesse : la victimisation est un des obstacles qui empêchent notre esprit de progresser. Le changement passe par le fait de sortir de cette peine, et pas par celui de se plonger dans des pensées néfastes, négatives, frustrantes ou impuissantes.
  • Les suppositions : le seul travail qu’ont les suppositions est celui de nous fatiguer. Les conjectures, les énigmes ou les figurations ne font que nous blesser en générer un surpoids mental en nous de manière presque automatique. Comment prétendre vérifier ce que pense quelqu’un de nous si bien souvent nous ne sommes même pas capables de le savoir nous-mêmes ?
  • Les conditionnels : “si j’avais fait ceci, maintenant les choses seraient ainsi…”, “peut-être aurais-je dû y aller…”, etc. Ne vous torturez pas démesurément l’esprit ; ce qui est fait et fait. Maintenant, tout ce que vous pouvez faire, c’est en tirer des leçons. Ces pensées ne font que vous mener à vous juger, voire même à finir par vous auto-détruire.

Comment alléger son esprit ?

Pour éviter que la toxicité mentale ne nous assiège, nous ne devons pas permettre à nos pensées de nous dominer. Autrement dit, il est nécessaire d’apprendre à les contrôler. Et pour cela, vous pouvez mettre en pratique les conseils suivants :

  • Reposez votre esprit : la méditation est un exercice fantastique pour tenter de n’attirer que les idées positives. D’autres pratiques telles que la peinture peuvent aider à libérer la tension et à remplacer les pensées poubelle par d’autres, plus productives. La lecture, le cinéma ou le fait d’assister à des ateliers et autres séminaires peut aussi nous permettre de nous reposer mentalement.
  • Eliminez les toxines sociales : identifiez les relations sociales qui peuvent vous porter préjudice. Par exemple, si vous êtes entouré de personnes trop commères et critiques, vous finirez par le devenir aussi vous-même. Cherchez un entourage plus enrichissant et qui vous transmette force, énergie et positivité.
  • Stoppez vos pensées : mettez un stop à cette récurrence toxique. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, concentrez-vous au maximum sur ces idées négatives. Et après quelques minutes y étant intégralement consacrés, coupez-y radicalement et brusquement cours. Videz votre esprit.
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Si les pensées négatives occupent de temps en temps notre esprit, leur incidence physique est difficilement perceptible. Mais lorsqu’elles s’installent et qu’elles deviennent constantes, elles peuvent en arriver à inhiber nos capacités et à diminuer notre qualité de vie.

Les personnes en surpoids mental cherchent à s’éloigner de leur propre réalité et à couvrir leur vide intérieur avec la richesse personnelle des autres. Ce sont des individus qui ont besoin de décharger leurs pensées improductives et de se libérer de toutes les émotions désagréables qu’elles produisent. Ne les laissons pas nous contaminer.

Si nous soignons la qualité de nos pensées, nous soignerons la qualité de notre vie. Ne l’oublions pas.

 


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Petticolin, Christel (2016) Pienso demasiado. Madrid: Obelisco

 


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