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Stresslaxing : quand vous relaxer vous stresse

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Vous est-il déjà arrivé de prendre votre après-midi de libre et de finir en étant plus stressé qu'avant ? Ceci a un nom : le stresslaxing.
Stresslaxing : quand vous relaxer vous stresse
Sara González Juárez

Rédigé et vérifié par Psychologue Sara González Juárez

Dernière mise à jour : 22 janvier, 2023

Vous terminez une longue journée de travail, vous prenez le métro, il est plein ; vous rentrez chez vous, vous sortez le chien, la nuit tombe ; vous voulez vous poser devant une série et vous détendre, mais au moment où votre corps touche le canapé, toutes les pensées négatives de la journée débarquent dans votre tête et vous vous sentez encore plus angoissé. Cela vous parle ? C’est ce que nous pourrions appeler le stresslaxing.

Ce mot récemment inventé fait référence à l’anxiété induite en essayant de se détendre. Bien que cela semble contradictoire, 30 à 50 % des personnes qui essaient de pratiquer des techniques de relaxation souffrent davantage de symptômes de stresslaxing, c’est-à-dire que ce n’est pas un phénomène si inhabituel. Certains patients ont même signalé avoir des symptômes physiques, tels que des palpitations et des sueurs.

Cette vie à laquelle nous sommes tous soumis, agressive et vertigineuse, affecte les rythmes naturels du corps. Comme vous pouvez l’imaginer (et peut-être en faire l’expérience), passer de 100 à 0 n’est pas chose aisée au milieu de ce tourbillon. Dans cet article, vous allez pouvoir comprendre un peu mieux en quoi consiste le stresslaxing et ce qu’il faut faire pour l’éviter. C’est parti !

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L’auto-exigence peut vous empêcher de vous détendre lorsque profiter du temps libre devient une obligation, même si cela semble être une contradiction.

Qu’est-ce qui se cache derrière le stresslaxing ?

Si vous êtes stressé lorsque vous essayez de vous détendre, vous devez repenser la situation. Vous trouverez ci-dessous certaines des causes possibles de cet effet et une brève description de la façon dont elles affectent les gens.

1. Négation

La négation du stress est l’une des voies d’échappement les plus courantes, mais l’une des moins efficaces. Bien qu’elle aide à calmer et à ordonner naturellement les émotions sur de courtes périodes (comme lors de la mort d’un proche), l’utiliser de manière récurrente est très nocif.

Parfois, ce déni s’applique au stress continu lui-même. Ce n’est pas une affirmation volontaire, mais une manière inconsciente de fuir vers l’avant. On crée la sensation que la meilleure façon de mettre fin au stress est de terminer toutes les tâches qui le provoquent, mais ces tâches ne finissent jamais : on tombe donc dans un cercle vicieux.

2. Activation physiologique

Comme vous l’avez peut-être entendu, le stress est une réponse naturelle à une situation dangereuse. Le corps s’active grâce au système sympathique pour y répondre et retrouve son homéostasie grâce au parasympathique. Or, lorsque le stress se prolonge dans le temps, et l’activation physiologique aussi, cela occasionne des problèmes de santé.

Par conséquent, le corps ne se détend pas automatiquement lorsqu’un intervalle de temps libre apparaît. Quand on a l’habitude de suer pour accomplir toutes les tâches de la journée, l’organisme comprend que ce moment de détente est une autre tâche : « je dois me détendre parce que j’ai beaucoup de travail demain », « si j’arrête maintenant, demain je devrai en faire le double ». Cela vous parle ?

3. Auto-exigence

L’anxiété et le stress attendent au coin de la rue tous ceux qui exigent plus qu’ils ne peuvent donner. Les personnes qui travaillent en étant malades, qui consultent leurs mails en vacances, qui sortent avec leur partenaire malgré leur fatigue, sont victimes d’elles-mêmes à cause d’une idée inconsciente : « je dois tout donner ».

Pour cette raison, lorsqu’on comprend que les moments de détente sont aussi nécessaires pour vivre, ils finissent par devenir une obligation supplémentaire. Ainsi, l’esprit et le corps continuent de s’efforcer d’atteindre le « but » de détente et le stresslaxing apparaît.

4. Pression sociale et stresslaxing

Nous savons tous que la pression sociale est contradictoire. On nous invite à prendre soin de notre santé sans cesser de produire au maximum, pour être les plus heureux, les plus beaux et les plus engagés.

Et nous savons aussi que se conformer à tout cela est impossible, non seulement à cause de la contradiction intrinsèque que cela implique mais aussi parce qu’il est matériellement impossible de travailler 12 heures, d’aller à la salle de sport, de s’occuper de ses enfants, de faire du bénévolat et de faire en sorte que votre maison ne ressemble pas à une grotte. Du moins, pas sans exploser.

Ces exigences peuvent transformer les loisirs en une tâche supplémentaire à accomplir. Autrement dit, si vous n’avez pas un moment pour vous, c’est parce que vous êtes un workaholic. Ainsi, vous devez trouver un moment pour vous détendre et essayer d’équilibrer votre vie.

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L’opinion des autres, bien qu’elle ne nous affecte pas consciemment, peut faire que l’environnement se configure de manière oppressante.

Que dois-je faire si je pense que je souffre de stresslaxing ?

Lorsque même la détente vous cause du stress, il est temps d’aller chez le psychologue. C’est là que vous ferez vraiment une pause pour explorer vos propres causes et acquérir des ressources pour lutter contre le stresslaxing. Les solutions peuvent aller du changement d’emploi au développement d’une routine d’auto-soins, en passant par la formation aux techniques de relaxation ou un traitement médical.

Bref, on sait que le souci de se libérer du stress peut devenir un motif d’angoisse supplémentaire. Pour gérer cela, au milieu de la frénésie qu’on nous impose, il faut prendre pleinement conscience de soi, mais aussi s’appuyer sur les autres.

« Dans un monde où on nous répète que nous sommes les seuls artisans de notre destin, cessons d’être des îles. »

-Anonyme-


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