Logo image
Logo image

Stanley Kubrick: la biographie d'un génie

8 minutes
Stanley Kubrick est l'un des cinéastes qui a fait le plus parler de lui, non seulement pour son grand talent, mais aussi pour son image mythifiée. Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Quelles sont les clés de son immortalité ? Discutons-en dans cet article.
Stanley Kubrick: la biographie d'un génie
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Leah Padalino
Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Le nom Stanley Kubrick évoque le cinéma, la perfection, la symétrie et la profondeur. L’empreinte de Stanley Kubrick est telle qu’il a été reconnu comme étant l’une des plus grandes influences du cinéma du XXè siècle.

Néanmoins, même si personne ne remet en question son talent, Stanley Kubrick aurait suscité de la colère, de l’épuisement et de l’angoisse lors de ses tournages. Une infinité d’histoires et de légendes ont contribué à mythifier l’empreinte de Stanley Kubrick.

Il y a encore des personnes qui analysent les films du cinéaste à la recherche de pistes cachées qui permettraient de découvrir la vérité. Il existe même une rumeur selon laquelle sa mort est étroitement liée à son dernier film très controversé, Eyes Wide Shut (1999).

Durant des années, l’image du génie maudit et tourmenté a beaucoup été alimentée. Dans cet article, nous vous proposons de passer en revue les faits marquants de la vie de Stanley Kubrick ainsi que sa filmographie, laquelle inclut tous les genres.

Stanley Kubrick : ses premiers pas au cinéma

Stanley Kubrick est né le 26 juillet 1928 dans le Bronx, à New York. Bien qu’il ait grandi au sein d’une famille juive aisée, Kubrick s’est toujours considéré athée.

Au cours de son enfance, il montra rapidement un grand intérêt pour les échecs, le jazz et la photographie. Ses trois passions marquèrent de manière décisive son futur professionnel.

Les échecs et le cinéma

Les échecs, pour Stanley Kubrick, était beaucoup plus qu’un simple amusement. Cette activité lui permit de développer au mieux sa capacité à réfléchir à une idée avant de la mettre en œuvre. 

Pour Stanley Kubrick, les échecs et la direction cinématographique partageaient quelques similitudes. Les échecs lui apprenaient à observer, à analyser et à agir. Aux échecs, il y a toujours un meilleur coup à jouer, nous ne pouvons pas tout laisser au hasard.

Sa passion était telle que, dans plusieurs de ses films, nous trouvons des références aux échecs, directes et indirectes. C’est le cas, par exemple, dans son film 2001: L’odyssée de l’espace : Franck joue aux échecs contre l’ordinateur HAL 9000.

Pendant ses études, Stanley Kubrick ne se démarqua pas comme étant un bon étudiant… Plutôt tout le contraire. Il manquait les cours et ses notes scolaires étaient très basses. Néanmoins, tout le monde savait que c’était un jeune extrêmement intelligent.

Son intérêt pour la photographie le conduisit à travailler pour le magazine Look à l’âge de 16 ans.

Ses débuts au cinéma

Stanley Kubrick fit son premier saut au cinéma dans les années 50 avec son premier court-métrage, le documentaire Day of the Fight (1951).

Il décida ensuite de quitter son travail en tant que photographe afin de se consacrer pleinement à son premier long-métrage Fear and Desire (1953). Néanmoins, ce film ne connut pas de succès. Ce fut Kubrick lui-même qui décida de retirer les copies de ce film, considérant qu’elles étaient de mauvaise qualité.

Lors de cette même décennie, Kubrick connut la femme qui devint son épouse jusqu’à sa mort, l’allemande Christiane Kubrick qui avait déjà connu deux mariages.

Après plusieurs films appartenant au cinéma noir, la reconnaissance absolue arriva avec Les sentiers de la gloire (1957). Il s’agit d’un film de guerre ayant pour protagoniste Kirk Douglas. Stanley Kubrick et Kirk Douglas reçurent des applaudissements de la part de la critique.

Dès ses premiers pas, Stanley Kubrick fut considéré comme un perfectionniste qui exerçait un contrôle absolu. Le cinéaste avait besoin de contrôler tous les aspects de ses films : la production, la direction, la distribution… Beaucoup ont voulu voir dans cette caractéristique un lien avec sa passion pour les échecs. La réputation d’un homme perfectionniste, autoritaire et entêtant s’imposa rapidement.

 

Stanley Kubrick : reconnaissance et grandes œuvres

Après les applaudissements reçus pour Les sentiers de la gloire, les années 60 furent riches en grands films pour le cinéaste :

  • Spartacus (1960), le premier film pour lequel notre cinéaste profita d’un grand budget
  • Lolita (1962), une adaptation controversée du roman homonyme de Nabokov
  • Docteur Folamour (1964), un film exceptionnel dans lequel Peter Sellers se démarque
  • 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), un film immortel

Malgré sa réputation croissante, il n’était pas facile d’obtenir un entretien avec le cinéaste. Il ne se laissait pas non plus voir dans les événements de masse.

Le cinéaste quitta les États-Unis pour s’installer dans la campagne anglaise où sa réputation était plutôt négative. Il était perçu comme un homme froid, misogyne, misanthrope et autoritaire, entre autres.

Son perfectionnisme le poussa à laisser de côté les extraterrestres de 2001, L’odyssée de l’espace : il ne sut pas comment les faire paraître vrais (et nous l’en remercions). C’est pour cette raison que les extraterrestres n’apparaissent jamais explicitement dans aucune scène. C’est au spectateur de laisser libre cours à son imagination.

Kubrick savait très bien ce qu’il voulait et comment ses films devaient être. Il a dû faire face à la censure pour certains de ses films tels que Orange mécanique (1971).

Il rompit les schémas en tournant un film à la lumière naturelle, Barry Lyndon (1975). Son raisonnement fut le suivant : si nous souhaitons refléter la vie des hommes du XVIIIè siècle, nous devons nous plonger dans cette époque. Pour cette raison, Kubrick décida de tourner Barry Lyndon à la lumière des bougies en intérieur, film pour lequel il utilisa également des décors de l’époque.  Sa minutie le poussa à explorer de nouvelles façons de faire, de nouvelles techniques.

Les années 80…

En 1980, le génie nous intimida tous avec The Shining (1980), film inspiré par l’œuvre homonyme de Stephen King. Le tournage ne fut pas facile. De plus, la polémique avec l’actrice principale Shelley Duvall contribua davantage à renforcer cette image de directeur intransigeant et froid.

L’image de Kubrick Stanley Kubrick est l’un des cinéastes qui a fait le plus parler de lui, non seulement pour son grand talent, mais aussi pour son image mythifiée. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quelles sont les clés de son immortalité ? Discutons-en dans cet article. fut toujours enveloppée de mystère. Le tournage d’Orange mécanique ne fut pas non plus facile pour l’acteur principal Malcom McDoweel. Cet acteur se fractura quelques côtes et souffrit d’une lésion au niveau de la cornée.

La productivité de Stanley Kubrick diminua dans les années 80 après le lancement de The Shining. Sept ans passèrent avant l’apparition d’un nouveau film, Full metal jacket, un film avec lequel il explora à nouveau le genre de Les sentiers de la gloire.

Stanley Kubrick : de l’alunissage à Eyes Wide Shut

Some figure

 

Dans de nombreux films du cinéaste, nous pouvons trouver un bon nombre de symboliques. Ces symboles, parfois, servent à transmettre une information importante.

Lorsque le film 2001, L’odyssée de l’espace sortit, les effets spéciaux et le cinéma en général vécurent un changement véritablement drastique. De combien de films de l’époque se souvient-on encore pour leurs effets spéciaux si réalistes et incroyables ? Et ce, à seulement une année de l’arrivée de l’homme sur la Lune…

Une légende apparut alors selon laquelle Kubrick aurait filmé l’arrivée de l’homme sur La Lune. Mais certaines personnes affirmaient que les images vues à la télévision n’étaient en réalité qu’un montage. Pour de nombreuses personnes, le cinéaste laissa un bon nombre de messages subliminaux qui affirmaient cette théorie. Par exemple, la scène de The Shining dans laquelle Danny porte un pull avec une fusée spatiale sur laquelle il est possible de lire Apollo 11, USA.

La rumeur fut encore plus vive lorsque, dans les années 2000, sortit le faux documentaire Opération Lune qui affirmait cette théorie. Certains considérèrent que ce documentaire disait la vérité, d’où la propagation de la rumeur.

En 2016, la propre fille du cinéaste, Vivan Kubrick, fut chargée de démentir ces affirmations via Twitter. Elle rappelait au passage que son père avait rencontré plusieurs problèmes avec le gouvernement des États-Unis à cause de ses films controversés. Pourquoi Kubrick aurait-il aidé ceux qui censuraient ses créations ?

Mais les rumeurs ne cessèrent pas… Nous pouvons trouver une infinité de théories sur la toile qui affirment que Kubrick appartenait à une société secrète. Il est vrai, qu’en politique, les idées du cinéaste étaient assez controversées. Il faisait également preuve de scepticisme face au concept de démocratie.

Eyes Wide Shut, son dernier film

Nombreuses sont les personnes qui ont voulu voir dans son dernier film, Eyes Wide Shut (1999), une façon de démasquer ces sociétés secrètes qui dominaient le monde. Ces mêmes personnes considèrent que le film constitua la sentence de mort du cinéaste.

Ce qui est certain c’est que Kubrick est mort avant la sortie de son film le 7 mars 1999. Le cinéaste est mort d’un infarctus du myocarde à l’âge de 70 ans. Il fut enterré sans aucun rite religieux, dans le jardin de sa maison, juste à côté de son arbre préféré dans le cadre de funérailles privées.

 

Quoi qu’il en soit, cela ne fait aucun doute que le cinéaste nous a laissé un héritage important. Stanley Kubrick est un grand talent du monde du cinéma. Certains de ses films n’ont pas connu le jour tels que Napoléon et même un film pornographique qui aurait été intitulé Blue Movie.

Bien qu’il n’ait jamais obtenu d’oscar en tant que directeur, il a été récompensé d’une statue dans la catégorie meilleurs effets spéciaux grâce à son film 2001, L’odyssée de l’espace.

Dans son ouvrage, Kubrick (2000), le journaliste Michael Herr démythifie en partie l’image négative du cinéaste. Il y montre une image plus humaine. Néanmoins, il ne cesse pas de le décrire comme un personnage assez particulier qui a une vision très particulière du cinéma.

En somme…

Controversé, inégalable, névrosé ou génie… Ce qui est certain c’est que Stanley Kubrick nous a offert quelques-uns des films les plus intéressants de l’histoire du cinéma.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.