Savez-vous ce qu'est la facilitation sociale ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
La facilitation sociale survient lorsque nous travaillons ou sommes plus compétents lorsque nous sommes en compagnie d’autres personnes. Par exemple, la simple présence de quelqu’un à nos côtés nous fait travailler beaucoup plus dur. C’est un type d’expérience qui peut se manifester de multiples façons et que la psychologie étudie depuis des décennies.
Parfois, nous pouvons être plus efficaces et décisifs par la simple compétitivité. D’autres fois, nous essayons de faire au mieux nos tâches pour démontrer notre compétence. Par exemple, les enfants ont besoin de la proximité et de la supervision d’adultes pour les guider dans leurs apprentissages et pour disposer de ces chiffres lorsqu’ils ont besoin d’aide.
Nous ne pouvons pas oublier que, comme le disait Aristote, l’être humain est une créature sociale par nature. Les gens ont besoin les uns des autres de manière infinie, et pas seulement pour survivre. Apprendre aussi, se développer, se faire une image de soi… C’est peut-être pour cette raison que le phénomène de facilitation sociale est plus complexe et fascinant qu’il n’y paraît.
Il y a une tendance à mieux accomplir des tâches simples lorsque d’autres personnes nous regardent que lorsque nous sommes seuls.
Facilitation sociale : définition, historique et typologies
La facilitation sociale définit une tendance chez les humains à accomplir beaucoup mieux une tâche simple lorsqu’ils sont surveillés ou entourés d’autres personnes. D’une certaine manière, c’est quelque chose que nous avons tous vécu. Nous agissons rarement de la même manière lorsque nous sommes seuls qu’en compagnie. Ce qui est frappant, c’est à quel point ce phénomène affecte nos performances.
La première fois que ce fait a été décrit, c’était en 1898. C’est le psychologue Norman Triplett qui a développé ce concept après avoir observé comment les cyclistes montraient de meilleurs temps en groupe que seuls. Après avoir apprécié cette réalité dans le monde du sport, il a voulu enquêter aussi dans le domaine de l’enfance voyant que, effectivement, les mêmes résultats se répétaient dans les plus petits…
Il suffisait de leur proposer une activité pour voir en quoi ils étaient plus efficaces en groupe que isolément. Or, ce n’est qu’en 1965 qu’un autre psychologue, le Dr Robert Zajonc, a fait une étude plus approfondie de la facilitation sociale. L’apport de ce chercheur nous a permis d’aller plus loin.
Selon lui, ce qui se passe quand on travaille en groupe, c’est qu’on émet ce qu’on appelle une “réponse dominante”. Autrement dit, la stimulation des autres augmente la probabilité qu’un individu réagisse plus efficacement, car c’est ce qu’on attend de lui.
Un exemple de facilitation sociale est ce musicien qui interprète un morceau de musique de manière exceptionnelle devant le public, dépassant même sa performance lorsqu’il répète seul.
Types de facilitation sociale
Il n’est pas difficile d’en déduire qu’il existe différents types de facilitation sociale. Il suffit de se souvenir de toutes ces fois où nous sommes entourés de personnes et nous devons effectuer une tâche pour comprendre que les motivations changent en fonction du contexte.
Nous l’analysons.
- effet d’audience. La facilitation sociale se manifeste souvent comme un effet de public et un exemple en est celui du musicien qui joue devant son public. Son but est de plaire, de prouver sa valeur, de montrer à quel point il est compétent.
- effet de contrainte. Dans ce contexte, l’objectif n’est pas tant de plaire ou de plaire, mais plutôt de montrer que nous sommes aussi ou plus valables que ceux qui nous entourent. Dans le cas de la coercition, des processus tels que la concurrence et la pression de groupe sont combinés.
- Apprentissage social. On ne peut parler de facilitation sociale sans souligner sa pertinence dans ce processus d’apprentissage. La présence d’un groupe nous permet d’imiter le travail des autres pour recevoir des renforts de ces figures pour consolider de nouvelles compétences.
Les théories qui expliquent le phénomène de facilitation
Nous avons déjà nommé la théorie de la réponse dominante de Robert Zajonc. C’est-à-dire le phénomène de facilitation parce que la simple stimulation psychosociale nous pousse à émettre une réponse plus efficace et compétente.
Maintenant, il est intéressant de savoir qu’il existe d’autres modèles qui révèlent également ce qui se cache derrière cet intéressant mécanisme de facilitation sociale.
- Hypothèse de l’appréhension de l’évaluation. Cette théorie dit que les gens se sentent en fait sous pression par la peur d’être évalués par les autres. Etant donné que nous ne voulons pas “mal paraître” aux yeux des autres, nous essayons toujours de donner le meilleur de nous-mêmes.
- Hypothèse d’avertissement. Selon cette approche, lorsque nous nous sentons observés, nous devenons alertes et cela nous pousse à essayer d’être plus compétents.
- Théorie de la présentation de soi. Les gens basent notre concept de soi sur l’image que nous montrons aux autres. Si je m’efforce de toujours faire de mon mieux pour ceux qui m’entourent et qui me regardent, ils m’aimeront. Et ce renforcement social me permettra d’avoir une vision plus positive de moi-même.
Le contraire de la facilitation : inhibition sociale (votre présence me bloque)
À ce stade, il est important de faire un point. Il est difficile de parler de facilitation sociale si l’on ne nomme pas aussi son expérience inverse : l’inhibition sociale. Celui que nous avons évidemment tous expérimenté avec une fréquence élevée.
C’est le psychologue Gordon Allport qui a parlé de l’effet inhibiteur qu’a parfois la réalisation d’une tâche en compagnie d’autres personnes. Se savoir surveillé n’est pas quelque chose d’agréable ou de positif pour tout le monde.
C’est un fait que beaucoup de gens travaillent ou performent mieux seuls qu’en entreprise. Autrement dit, se sentir regardé, être en groupe ou avoir un public peut nous inhiber et entraver notre performance. Maintenant, Robert Zajonc a fait une remarque à ce sujet.
En moyenne, quand ce qu’on a à faire est simple, on est plus performant quand on est en groupe. Cependant, si l’activité est quelque peu difficile, certaines personnes se sentiront bloquées. Dans cet aspect, les variables de personnalité et de caractère sont celles qui nous déterminent le plus.
Il y a ceux qui sont plus compétitifs, il y a ceux qui apprécient le travail en groupe et il y a sans doute ceux qui travaillent le mieux dans leur propre entreprise exclusive… Quel est votre cas ?
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- Baron, R. A. (1986). Distraction-conflict theory: Progress and problems. In L. Berkowitz (Ed.), Advances in Experimental Social Psychology (Vol. 19). Orlando, FL: Academic Press.
- Triplett, N. (1898). The dynamogenic factors in pacemaking and competition. American Journal of Psychology, 9, 507-533.
- Zajonc, R. B. (1965). Social facilitation. Science, 149, 269-274.
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