La personnalité complaisante : essayer de plaire par peur

La personnalité complaisante oriente ses comportements en faveur d'un seul objectif : gagner l'approbation des autres. Le reste de ses intérêts est relégué au second plan, y compris les leurs.
La personnalité complaisante : essayer de plaire par peur
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 22 juin, 2021

La personnalité complaisante n’est pas une catégorie clinique, mais elle est souvent l’expression de difficultés sur le plan psychologique. Les personnes concernées sont généralement très agréables et bien accueillies dans les environnements dans lesquels elles évoluent, mais dans le même temps, elles en paient le prix fort, même si elles ne s’en rendent pas compte.

Ce qui définit la personnalité complaisante est un conditionnement excessif. Le regard extérieur prédomine lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. Ces personnes subordonnent ce qu’elles pensent, veulent ou ressentent à la satisfaction d’un besoin : gagner la sympathie des autres.

Dans la personnalité complaisante, le sentiment de responsabilité l’emporte sur le bien-être des autres. C’est-à-dire l’idée qu’ils doivent rechercher le bien-être des autres, autrement ils ressentent de la culpabilité ou de la peur. Le fait est qu’ils sont capables d’ignorer  leurs propres besoins pour accomplir cette tâche. C’est là que se trouve le problème.

“En ce sens, on peut être condescendant à propos d’une peur, mais aussi sous la logique de plaire aux autres. Nous pouvons réagir par peur ou parce que nous attribuons à l’autre le sentiment d’être valorisé et aimé.”

– Felipe Matamala –

Caractéristiques de la personnalité complaisante.

La personnalité complaisante

Une personnalité complaisante se forme durant l’enfance et dans un contexte où prédomine le conflit familial. La racine se trouve généralement dans un père narcissique ou une mère contrôlante (également narcissique).

Ces parents ont inculqué l’idée qu’ils avaient toujours raison et ont généralement fait taire les opinions de l’enfant. Ils étaient extrêmement instables, avec des accès de colère soudains et inexplicables. Ils pouvaient même être violents pendant ces épisodes, et l’enfant ne savaient pas à quoi s’attendre avec eux.

Il est également possible que dans la genèse de la personnalité complaisante, en plus de ce qui a déjà été décrit, d’autres situations néfastes aient été récurrentes. Voici quelques exemples :

  • Parents accros. Ils génèrent des situations imprévisibles qui provoquent la peur et un sentiment de menace chez leurs enfants.
  • Des règles trop rigides et des sanctions disproportionnées en cas de transgressions.
  • Relation très conflictuelle et peut-être violente entre les parents.
  • Un parent avec personnalité histrionique (explosions dramatiques et douleur physique ou émotionnelle mise en spectacle).
  • Parent déprimé ou anxieux.

Dans tous ces cas, l’enfant a sans doute appris à être un médiateur ou un facteur modérateur de la situation. Il a également appris à avoir peur et à ne pas s’exprimer.

Les traits de la personnalité complaisante

Au cœur de la personnalité complaisante, se trouve la peur du conflit, du rejet et de l’abandon. Les actions de la personne sont conditionnées par cette peur. C’est pourquoi elle recherche le bien-être des autres indépendamment du coût personnel. Les principaux traits de la personnalité complaisante sont les suivants :

  • Peur des conflits. Les personnes concernées sont capables de céder, même sur des aspects très pertinents, afin d’éviter que les autres ne soient bouleversés ou qu’une situation devienne explosive.
  • Focalisation sur les besoins des autres. Elles ne remettent pas en question ou ne regardent pas d’un œil critique les besoins des autres, mais se précipitent pour y répondre.
  • Tendance à blâmer. Se réaffirmer à un moment donné ou revendiquer quelque chose pour soi provoque un fort sentiment de culpabilité.
  • Continuellement dans le doute. En général, elle ne savent pas comment gérer les situations problématiques. Elles doutent de leurs sentiments et de leur capacité à faire face aux difficultés.
  • Perfectionnisme. Elles essaient de tout faire très bien. Au fond, elles évitent la possibilité d’être réprimandées pour une erreur ou un oubli.
  • Faible estime de soi. Elles ne se sentent bien que si elles reçoivent l’approbation des autres.
  • Hypersensibilité. La perception de rejet ou du mépris des autres les blesse.
Personnalité complaisante.

Quelques lignes directrices pour le changement

Il est courant qu’une personne avec une personnalité complaisante ne se rende pas compte qu’elle a un problème. Il lui semble “normal” de se faufiler à travers le monde en essayant de ne déranger personne. En fait, vous pouvez y voir une vertu, car beaucoup approuveront et loueront le caractère paisible et cette soumission.

Le plus difficile pour ce type de personnes est de comprendre où se situe la frontière entre faire preuve d’empathie et renoncer à être soi-même pour plaire aux autres. Pour trouver cette limite, elles doivent réévaluer le rapport qu’elles entretiennent avec elles-mêmes.

Elles doivent apprendre à pratiquer une forme “d’égoïsme sain”. Parfois, elles n’y parviennent pas seules et ont besoin d’une aide professionnelle pour y parvenir. Dans tous les cas, elles méritent de se donner l’opportunité d’être.


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  • Bernal, F. T., & Navarrete, F. F. (2015). Protocolo diagnóstico de los trastornos de personalidad. Medicine-Programa de Formación Médica Continuada Acreditado, 11(84), 5041-5048.


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