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Regretter quelqu'un qui ne pense même pas à vous

5 minutes
Regretter quelqu'un qui n'est plus là, c'est normal et humain. En réalité, bien souvent ce n'est pas un problème. Le temps passe et d'une manière ou d'une autre, nous accumulons tous des expériences de nostalgie qui, nous le savons, ne se répéteront pas. Mais à d'autres occasions, ce souvenir qui stagne devient un fardeau ; c'est à ce moment-là que nous devons intervenir.
Regretter quelqu'un qui ne pense même pas à vous
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Vous savez que regretter quelqu’un qui ne pense même pas à vous est une faute d’orthographe émotionnelle. Vous êtes conscient que c’est une erreur, que laisser aller vos pensées et vos désirs encore et encore à cette personne trace le labyrinthe de la souffrance inutile. Et pourtant, il est impossible de sortir de cette dérive, où le présent est plein e points d’ancrage qui nous ramènent encore et encore dans le passé.

Admettons-le, de nos jours on a créé ce médicament capable d’éteindre la nostalgie, d’effacer la douleur pour une absence qui, jusqu’il n’y a pas si longtemps, était tout pour nous. Malgré tout et même si cela est difficile à croire, passer par ces étapes est quelque chose de nécessaire, d’inhérent à l’être humain puisque la souffrance construit aussi des histoires, établit la personnalité et nous donne des ressources psychologiques précieuses.

Par là, nous n’entendons rien de moins qu’il faut souffrir pour apprendre. Cependant, quand la vie nous brise, il ne sert à rien de tourner la tête, et encore moins de se heurter au mur du désespoir. Au-delà de ce que nous pouvons penser, nous sommes prêts à surmonter la douleur sous toutes ses formes et tonalités. Les morceaux brisés peuvent se reconstituer et même cicatriser en formant un matériau plus résistant.

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Regretter quelqu’un qui ne pense même pas à vous, que pouvez-vous faire ?

Regretter quelqu’un qui ne pense même pas à vous est une profonde ironie, mais c’est un phénomène quotidien. Lorsque vous vous réveillez le matin, c’est votre première pensée, en vous couchant, c’est l’origine de votre insomnie et pendant la journée il n’y a pas de chanson, de série, de coin de la ville, de livre ou quelque chose d’une insignifiance ridicule qui ne vous ramène à cette personne.

Vivre les yeux rivés sur le rétroviseur de notre passé n’est ni recommandable ni sain. Mais aussi désespéré que cela puisse nous paraître, nous devons comprendre un petit aspect : c’est quelque chose de normal. Il y a toujours une période de deuil où nous sommes forcés de faire face à un large éventail de sensations, d’angoisses et de douleurs émotionnelles.

La chose la plus importante dans tout cela, c’est de ne pas prolonger trop longtemps ce temps, et encore moins de se laisser aller dans ce que l’on appelle le deuil congelé ou retardé. Dans ces dernières situations, la personne se convainc qu’elle peut aller de l’avant, mais loin de mettre un terme approprié à cette perte, elle se retrouve dans des situations de stress et d’anxiété élevées où les émotions pour cette absence sont encore très intenses.

Pourquoi cela arrive-t-il ? Pourquoi est-ce si dur pour nous d’oublier ?

En réalité, il ne s’agit pas d’oublier mais d’apprendre à vivre avec les souvenirs sans qu’ils ne nous fassent souffrir. Notre cerveau n’effacera pas de notre mémoire une histoire inscrite à travers l’encre des émotions. Plus elles sont intenses et significatives, plus il est difficile pour nous de soulager l’empreinte de la douleur.

Ceci est essentiellement dû à la combinaison de neurotransmetteurs et d’hormones comme l’ocytocine, la sérotonine ou la dopamine qui consolident nos relations personnelles. Lorsque nous sommes avec quelqu’un que nous aimons, ce fabuleux cocktail chimique est libéré où les émotions les plus enivrantes flottent avec intensité.

Mais quand cette personne n’est pas là, le cerveau a encore besoin de sa “dose” de neurochimiques. L’affection pour quelqu’un est, d’une certaine manière, une dépendance à notre univers neuronal, où nous trouvons calme et bien-être. Cependant, si cette personne nous manque, la déréglementation, l’angoisse et l’anxiété apparaissent…

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Une solution existe si vous regrettez quelqu’un qui ne pense même à vous

Beaucoup de personnes nous manquent et de façons bien différentes. Nous sommes nostalgiques de ces personnes que nous avons laissé derrière nous dans le voyage de la vie (amis, collègues de travail). Nous éprouvons de la douleur lorsque nous perdons quelqu’un de façon traumatisante et, bien sûr, nous regrettons ces personnes avec qui nous avons maintenu un lien affectif et dont la rupture a pu être compliquée.

D’une certaine manière, une bonne partie des relations ne se terminent pas d’un commun accord. Parfois l’amour s’éteint dans l’un des deux, d’autres fois l’amour passe à une troisième personne ou simplement la coexistance n’est pas satisfaisante dans une partie du couple. Dans ces situations, il y a toujours quelqu’un qui portera sur son dos la souffrance et le fardeau de rester amoureux.

Une solution existe pour éviter de regretter quelqu’un qui ne pense même pas à vous. Il n’y a pas de miracles ou de stratégies rapides, mais il y a des processus qui doivent être suivis d’une manière appropriée et engagée. Réfléchissons à ces clés.

Contact “zéro”

Cela peut être traumatisant mais nécessaire. Quand quelqu’un nous manque, nous sommes tentés de reprendre contact, de nous rencontrer pour une dernière conversation, d’élaborer des stratégies pour reconquérir cette personne. Si nous voulons vraiment surmonter cette rupture, il est nécessaire d’éviter ce type de situation. De plus, une autre suggestion est d’éviter les réseaux sociaux et de regarder les mises à jour, photos et commentaires de cette personne en particulier.

Accepter la réalité sans rancœur, il est interdit de chercher les coupables

Lorsqu’une relation prend fin de façon complexe, les sentiments de colère ou de frustration sont courants. Quand on cherche un “pourquoi”, il est facile de s’embarquer dans le pendule de la culpabilité. Où penser instantanément que nous sommes à blâmer pour ne pas avoir fait ceci ou cela ou conclure que c’est l’autre personne qui nous a maltraité, qui nous a humilié.

Ce type de pensée nous plonge encore plus dans la souffrance et fait stagner le processus de deuil.

 

Nouveaux projets, nouveaux objectifs à l’horizon

Regretter constamment, c’est comme jeter l’ancre et rester coincé dans le même espace, dans la même situation de douleur et de nostalgie constante. Rien n’avance. Rien ne change. Nous restons prisonniers d’une régression personnelle que personne ne mérite.

Nous devons être clairs : nous pouvons regretter une personne, mais dans une certaine mesure. Juste assez pour fermer progressivement une étape, sans que le souvenir ne devienne une ancre ou un obstacle.

 


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