Qu'est-ce qu'un workaholic ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Certaines conditions de travail peuvent augmenter les niveaux d’anxiété et de stress. Le plus curieux est que les workaholic ressentent ce mal-être et cette irritabilité lorsqu’ils ne travaillent pas.
Workaholic est un anglicisme qui se traduit par accro au travail, ergomane ou ergomaniaque. Diverses façons de se référer au même type de personne : celle que son entourage définit comme un bourreau de travail.
Le centre de la vie d’un workaholic est son travail. Il minimise tout le reste, qu’il s’agisse de question familiales, sociales ou personnelles. Son incapacité à se déconnecter finit par mettre progressivement sa santé en danger. Selon la Marisa Bosqued, psychologue clinicienne possédant une vaste expérience en milieu de travail, cette situation amène la personne à perdre peu à peu sa stabilité émotionnelle, à devenir même accro au contrôle et au pouvoir afin de réussir.
Êtes-vous un workaholic ?
Les symptômes les plus courants présentés par un workaholic peuvent être regroupés en trois types, en fonction de la dimension qu’ils affectent. Il convient cependant de noter qu’il n’existe actuellement aucune définition médicale de condition.
- Cognitif : anxiété, irritabilité, dépression, mal-être, préoccupation constante…
- Physiologique : insomnie, stress, hypertension artérielle…
- Comportemental : fort besoin de contrôle, planification extrême, éloignement de l’environnement social…
Les caractéristiques comportementales peuvent toutefois être très diverses. Par exemple, leur quota de jours libres est généralement complet et intact. Autrement dit, ils sont aussi nombreux qu’au début de l’année. Dans les cas extrêmes, ils finissent même par renoncer à leurs congés pour rester actifs. Ils sont par ailleurs les premiers à arriver au bureau et les derniers à partir.
Ils n’apprécient pas leur temps libre, s’ils se permettent d’en avoir … Soit ils consacrent leurs moments de détente à penser au travail, soit ils décident même d’aller travailler dans l’entreprise, même s’ils ont fini leur journée. Leurs conversations tournent en outre autour d’un seul thème : le travail. Il est donc très fréquent qu’ils ramènent du travail à la maison ou qu’ils les terminer le soir ou pendant le week-end.
Le centre de leur vie
Le travail est progressivement devenu le centre autour duquel tourne toute vie de ces personnes. Tout le reste en a été déplacé. Ces personnes tendent à avoir peu de relations de soutien social autour d’elles. Elles recourent donc de plus en plus souvent au travail afin d’échapper à leurs problèmes personnels.
Selon Wayne Oates, psychologue, médecin et éducateur, la relation qu’elles entretiennent avec le travail est comparable à celle des alcooliques avec la boisson. Un workaholic ressent un besoin incessant et continu de travailler. Tant et si bien qu’il finit par porter préjudice à sa santé, à son bien-être et détruire la plupart de ses relations sociales.
Selon Bosqued, cette addiction résulte d’une ambition professionnelle excessive. Le workaholic travaille autant parce qu’il considère qu’il s’agit du seul moyen de s’auto-réaliser. Il cherche à exceller à tout prix parce qu’il a appris que plus l’effort est important, plus important est le pouvoir.
Part estimable ou renforcement positif ?
Le côté positif de ce dévouement exclusif à l’emploi sont les conséquences professionnelles. Le patron et le reste des collègues voient dans le workaholic une sorte de référence professionnelle. En effet, il est celui qui consacre le plus d’heures aux projets, qui est le plus impliqué quant aux résultats de l’entreprise, qui donne le sentiment d’être le plus motivés… Tout cela paie finalement sous forme de promotions, de pouvoir ou rémunération.
Mais cette reconnaissance renforce par la même le comportement addictif. De sorte qu’il est très difficile pour le workahlic de cesser de l’être parce qu’il ne voit aucune raison de modifier son comportement vu que ce dernier lui permet d’obtenir davantage de pouvoir et d’ambition.
Connotation pas si négative
La difficulté pour considérer ce types de comportements comme un trouble tient au fait que leur entourage ne considère généralement pas l’excès comme “mauvais”. Lorsqu’une personne se drogue ou se réfugie dans l’alcool pour échapper à ses problèmes, le cercle social du toxicomane condamne fermement son comportement. Travailler excessivement ne semble toutefois pas si mal vu.
Il s’agit néanmoins d’un comportement très perturbateur. D’un comportement dysfonctionnel. Il ne permet donc pas au sujet de développer le reste des piliers fondamentaux de sa vie. La famille, les loisirs et les relations sociales sont mises de côté. Cette limitation et l’impossibilité de vivre un jour “normal” est ce qui rend cette condition problématique.
Imaginons que notre meilleur ami commence à se dédier sans relâche à sa famille car l’un des membres est dépendant. Il consacre donc toujours plus de temps à ce parent. De sorte qu’il met de côté son travail, ses études et ses amis. Il est très probable qu’il finisse par développer le syndrome du soignant. Le workaholic est un cas analogue, masqué par la responsabilité et l’engagement professionnel extrême.
Nous pouvons constater que se consacrer exclusivement au travail n’est as opportun. Cela peut en effet générer de graves déséquilibres émotionnels. Le mieux est d’essayer de trouver l’équilibre pour que notre bonheur ne dépende pas de quelque chose en particulier, qu’il corresponde à une humeur durable.
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