Qu’est ce qui se passe dans notre cerveau pendant l'orgasme ?

Qu’est ce qui se passe dans notre cerveau pendant l'orgasme ?
Sara Clemente

Rédigé et vérifié par Psychologue et journaliste Sara Clemente.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Le système nerveux, et le cerveau comme partie centrale de ce dernier, est une partie essentielle de notre corps. Il est si important que sans lui, nous ne pourrions pas vivre. De plus, il a un rôle important dans l’issue de l’acte sexuel. Mais, que ce passe-t-il exactement dans notre cerveau pendant l’orgasme ? Pourquoi existe-t-il des différences d’intensité de ce plaisir entre les femmes et les hommes ?

Dans la phase de stimulation sexuelle et physique et au moment du climax, de nombreuses aires et structures cérébrales s’activent. Celles-ci, en étant bombardées de stimulations nerveuses provenant de la zone génitale, stimulent le circuit de récompense du cerveau et sont responsables de l’expérimentation de l’orgasme avec tout ce qu’il implique.

plaisir intense

Phases de la réponse sexuelle humaine

Selon les modèles de Masters et Johnson, la réponse sexuelle des personnes peut se diviser en quatre étapes bien différenciées :

  • L’excitation : c’est le moment pendant lequel se produit la vaso-congestion génitale. En fait, c’est le début de la réponse sexuelle proprement dite. Dans cette phase se produit l’érection, la lubrification et l’élévation du pénis chez l’homme. Chez les femmes, la lubrification et l’agrandissement du clitoris se produisent.
  • Le plateau : il se produit uniquement si la stimulation continue. Au cours de cette étape, une augmentation additionnelle du volume du pénis et des testicules se produit. Le rythme cardiaque s’accélère, la température corporelle augmente, la respiration est plus rapide et une tension musculaire se produit. Chez les femmes, on assiste à une vaso-congestion plus importante, une réduction du diamètre extérieur du vagin et une augmentation du clitoris. Les changements physiologiques sont similaires à ceux des hommes.
  • L’orgasme : c’est le moment d’activité physiologique générale maximale et une grande quantité de sensations subjectives d’immense plaisir sont ressenties. Les hommes expérimentent des contractions dans le sphincter anal, la glande prostatique et les muscles du pénis. En plus de l’éjaculation et de l’expulsion du sperme, l’orgasme dure en général entre 3 et 10 secondes. Chez les femmes, une série de contractions rythmiques du vagin se produit, tout comme celles du vagin, de l’utérus, des muscles pelviens et de l’anus. Leur orgasme peut durer jusqu’à 20 secondes.
  • La résolution : c’est le retour à des niveaux physiologiques banals. Se produit alors la période réfractaire de l’homme pendant laquelle il est impossible d’atteindre un second orgasme.

Le système nerveux, le cerveau et l’orgasme

Malgré toutes les réactions physiologiques décrites précédemment, l’organe qui a le contrôle absolu sur la présence ou l’absence d’un orgasme est le cerveau. Son compagnon fidèle est le reste du système nerveux. Sans l’envoi d’impulsions nerveuses à la moelle osseuse et au cerveau, les orgasmes n’existeraient pas. Voyons le fonctionnement du cerveau au cours de l’orgasme.

Terminaisons nerveuses impliquées dans l’orgasme

Dans l’aire génitale, il existe une très grande quantité de nerfs, qui envoient l’information au cerveau au sujet de ce que la personne expérimente. Chacune de ces terminaisons nerveuses produit différents effets chez la personne. Uniquement dans le clitoris il existe plus de 8000 terminaisons nerveuses ! Imaginez donc l’accumulation de sensations que peut ressentir la femme et la quantité de processus qui sont activés dans le cerveau au cours de l’orgasme.

Ces nerfs génitaux communiquent avec d’autres nerfs plus longs qui transmettent également cette information à la colonne vertébrale. De là vers la moelle épinière et dans sa course ascendante, l’information arrive au cerveau. Les nerfs ayant un rôle important dans ce transfert nerveux de l’orgasme sont :

  • Le nerf hypogastrique : il envoie des signaux depuis l’utérus chez les femmes et la prostate chez les hommes.
  • Le nerf pudendal : il génère des signaux nerveux qui surgissent dans le clitoris chez les femmes et dans le scrotum (pénis) chez les hommes.
  • Le nerf vague : il transmet l’information depuis le col de l’utérus, l’utérus et le vagin.
le système nerveux

Circuit cérébral du plaisir

Lorsque l’excitation commence, le cerveau commence à envoyer du sang aux organes sexuels. C’est un reflet de la stimulation sexuelle, physique et psychologique, qui se mesure par la partie parasympathique du système nerveux. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire que la personne soit relaxée.

Peu à peu, la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire augmentent dans les deux genres. Dans ce cas, et dans la phase de plateau il y a une dominance notable de l’activité sympathique. Cette dernière produit d’importants changements physiologiques qui sont semblables chez les femmes et chez les hommes.

Parallèlement, comme nous l’avons vu, les terminaisons nerveuses des zones génitales et des autres parties du corps envoient des signaux au circuit cérébral du plaisir. Aussi, connu comme le circuit de récompense, ce mécanisme est chargé de cataloguer les conduites comme étant agréable ou motivante. Si une stimulation continue est produit, différentes structures cérébrales de ce circuit s’activent.

Certaines d’entre elles sont l’amygdale (régulation des émotions), le noyau accumbens (libération de dopamine), le cervelet (contrôle des fonctions musculaires, ou la glande pituitaire (libération d’endorphines ou d’ocytocine).

Activation d’autres aires cérébrales

En plus du circuit de récompense et grâce à un scanner, les scientifiques ont observé la réaction d’aires du cerveau déterminées au cours de l’orgasme. Grâce à ces recherches, qui ont duré plus de 30 ans, on a pu révéler le fait que l’activité cérébrale est très similaire dans les deux genres et qu’il n’existe pas de différences significatives dans la réponse sexuelle.

Ainsi, dans les deux cas, une inhibition du cortex orbitofrontal latéral se produit. Cette partie du cerveau est chargée des processus de raison et de contrôle. De cette manière, le cerveau éteint complètement cette zone pendant l’orgasme.

Beaucoup d’aires cérébrales subissant une pause chez la femme, restent actives chez l’Homme. Cela pourrait expliquer la différence entre les genres en ce qui concerne la durée de ce plaisir d’intensité maximale. Chez les femmes, la substance grise centrale s’active également ce qui active la réponse de lutte ou de fuite. Le cortex impliqué dans la douleur est également stimulé, ce qui pourrait supposer une connexion entre cette sensation et le plaisir.

D’autre part, une étude de Holstege a mis en avant la zone du cerveau qui contrôle l’orgasme : le tegmentum pontin dorsolatéral situé dans le tronc cérébral. Les recherches ont pu conclure qu’il est responsable de l’éjaculation et de l’orgasme sans différence entre les sexes. Intéressant n’est-ce pas ?

 


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