Qu'est-ce qui a conduit Andreas Lubitz à écraser l'Airbus A320 dans les Alpes ?
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Le 24 mars, le monde entier eut le souffle coupé par le crash d’un avion Airbus A320 dans les Alpes. A bord, 150 personnes et 5 chiens. Une tragédie de grande ampleur qui mobilisa immédiatement plusieurs pays, tandis que la population, dans l’expectative et le cœur gros, cherchait des réponses à la catastrophe.
C’est alors que commença le débat quasi automatique sur la sécurité ou non des compagnies low-cost. Sur l’âge d’un avion qui, peut-être, ne devrait plus voler. Pendant plusieurs heures, nous cherchons tous mille raisons, mille origines dans ces machines parfois imparfaites qui font partie de notre vie.
La technologie tombe parfois en panne, on le sait. Des accidents arrivent, dont la cause résulte presque toujours à une négligence, une erreur, un mauvais entretien.
Peu d’entre nous pensèrent que la personne responsable n’était pas la “machine”, mais l’homme. Un jeune copilote qui, de son plein gré, s’écrasa l’avion dans les Alpes françaises, emportant avec lui toutes les vies à bord.
Comment comprendre ce genre de chose ? L’être humain a toujours besoin de trouver une raison qui justifie (si possible) ce type d’actes inconcevables qui se trouvent dans cette partie encore si sombre de notre nature, là où l’irrationnel, la maladie peut-être, ou le simple fait de causer le mal est toujours présent.
Qu’est-ce qui a conduit Andreas Lubitz à écraser l’Airbus A320 dans les Alpes ? Analysons les causes possibles. Approfondissons toutes les informations dont nous disposons aujourd’hui pour essayer de trouver un “pourquoi”.
Un pilote certifié “apte” mais avec des problèmes psychologiques
Andreas Lubitz était seul dans la cabine de l’avion quand soudain, et volontairement, il décida d’appuyer sur le bouton de descente pour que lui et le reste des passagers perdent la vie en s’écrasant dans les Alpes.
Selon la compagnie “Lufthansa”, le copilote de l’Airbus A320 avait été déclaré apte au service. Personne ne se doutait de rien. Il était en outre une référence de compétence et de professionnalisme.
Cependant, un rapport médical a été trouvé certifiant qu’il ne l’était pas, que son état psychologique n’était pas suffisant pour continuer à travailler. Lubitz en était conscient mais, loin de l’accepter, déchira ledit rapport à l’insu de l’entreprise, se rendant à son travail alors qu’en réalité, il n’aurait jamais dû le faire.
Selon les informations publiées, Andreas Lubitz souffrait d’une grave dépression. Il se justifie par le fait qu’il était en train de rompre avec sa compagne, des problèmes affectifs qui auraient peut-être pu provoquer cette réaction suicidaire.
Or, il s’ensuit que ces troubles dépressifs étaient constants dans sa vie. Qu’il avait déjà traversé quelque chose de similaire il y a longtemps, recevant un traitement pour un épisode de dépression sévère.
Dépression sévère et “suicide amplifié”
Maintenant, la question serait la suivante : une dépression sévère peut-elle conduire une personne non seulement au suicide, mais à causer la mort de 150 personnes ?
– Quand on parle de dépression, il faut garder à l’esprit qu’aucun problème psychologique n’est le même chez tous. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de modèle “unique” facilement identifiable. Il peut souvent y avoir divers troubles associés. Il se peut qu’au lieu d’une dépression sévère l’individu souffre de dépression psychotique. Nous l’ignorons.
– Les raisons pour lesquelles une personne peut devenir dépressive peuvent être très variées et complexes. Il existe néanmoins toujours un sentiment de perte de contrôle sur sa situation de vie et ses émotions, ainsi qu’une vision très négative de l’avenir. Il n’y a pas d’espoir. Lorsque ces sensations s’amplifient, cela conduit souvent au désir de suicide.
– La dépression qui survient avec des pensées suicidaires affecte généralement 15% des patients atteints de ce trouble. Cependant, il est rare que les tendances suicidaires s’accompagnent de tendances homicides. C’est-à-dire qu’il n’est pas habituel qu’une personne voulant mettre fin à ses jours choisisse également d’en “punir” d’autres et, de surcroît, n’ayant pas de lien affectif avec elle.
– Dans le cas où cette volonté existerait, on parlerait déjà d’un “suicide amplifié”. C’est-à-dire qu’il s’agit de situations dans lesquelles la personne, en plus de mettre fin à sa vie, cherche à emporter celles d’innocents. Leur désespoir et leur frustration sont si élevés qu’il ne leur suffit pas de se faire du mal. Elles cherchent également à amplifier leur désir d’agression envers les autres. Il y a de la rage et un désir de vengeance.
– Dans le cas d’Andreas Lubitz, nous savons, par exemple, que sa grande obsession était de voler. Probablement ses problèmes affectifs l’avaient fait retomber dans une nouvelle dépression. Un processus qui était apparemment latent dans son état psychologique et qui avait déjà valu par le passé de retarder l’obtention de son diplôme.
Maintenant, ce rapport psychologique concluant qu’il était “inapte au travail et ne pouvait pas voler” fut certainement le déclencheur pour penser non seulement au suicide mais à la vengeance. Ce serait son dernier vol, et sa douleur n’était pas la seule qu’il allait ressentir. La souffrance allait prendre des dimensions magnifiées, et il y parvient incontestablement.
– Certains experts expliquent que ces actes incompréhensibles sont parfois guidés par le syndrome d’Amok. Autrement dit, une réaction spontanée et incontrôlée à faire du mal à autrui, à tuer sans discernement.
Cependant, pour beaucoup, le crash de l’Airbus A320 aurait pu être parfaitement prémédité. Il se peut même que les Alpes aient eu un sens pour lui. En effet, selon les dires, il faisait une fixation importante sur ce paysage.
Les gens ont toujours besoin d’explications pour des actes comme celui qui se produisit avec l’Airbus A320. Nous voulons connaître et comprendre les raisons pour lesquelles un homme apparemment normal décide de mettre fin à la vie de 150 personnes. Même si parfois nous devons supposer que l’irrationnel, comme le mal, existe et est là, échappant toujours à notre contrôle. Imprévisible et vorace, prenant la vie de ceux que nous aimons le plus.
Quoi qu’il en soit, depuis notre espace, nous apportons notre soutien le plus sincère aux familles. Nous souhaitons par ailleurs rendre hommage aux victimes. Reposez en paix.
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