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Qu'est-ce que le syndrome général d'adaptation ?

4 minutes
Le syndrome général d'adaptation se développe en trois phases : la phase d'alerte, le stade de résistance et le stade d'épuisement.
Qu'est-ce que le syndrome général d'adaptation ?
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Paula Villasante
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Hans Selye, professeur et directeur de l’Institut Expérimental de Médecine et de Chirurgie au Canada, a introduit en 1950 le concept du syndrome général d’adaptation (SGA). En se basant sur diverses études, comme celles de Claude Bernard, Frank Hartmann et Cannon, le scientifique a essayé d’établir un réseau des différents concepts qui expliquent la réponse du stress dans les organismes.

Ainsi, l’étude de Salye sur le stress consiste à ne pas le considérer uniquement comme un processus physiologique d’adaptation, mais aussi comme un processus qui produit des maladies.

L’objectif de son étude était la recherche de nouvelles hormones ovariennes. Pour cela, il a injecté une solution d’extraits d’ovaire de vache sur des souris. Cela a abouti à un agrandissement et une hyperactivité du cortex des glandes surrénales. Par ailleurs, certains organes du système immunitaire (rate, thymus, ganglions lymphatiques) sont devenus plus petits. La solution a également provoqué des ulcères dans l’estomac et l’intestin des souris.

À partir de cette étude et d’autres qui ont suivi, Selye a envisagé l’existence d’un schéma dans la réaction au stress, qui est toujours identique. Ce schéma se maintiendrait toujours, quel que soit le stimulus qui le provoque. Ainsi, le syndrome général d’adaptation donne son nom au syndrome qui intègre diverses réactions adaptatives du corps, toutes étant étroitement liées.

“L’adaptabilité et la résistance au stress sont des conditions nécessaires fondamentales pour la vie, et tous les organes et fonctions vitales jouent un rôle dans ce processus.”

-Selye, 1950-

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Phases du syndrome général d’adaptation

Le syndrome général d’adaptation se développe en trois phases : la phase d’alerte, le stade de résistance et le stade d’épuisement. 

Phase d’alerte

  • Il s’agit du début du danger ou de la menace. L’organisme commence à développer une série d’altérations physiologiques et psychologiques qui le prédisposent à faire face à la situation
  • Le système nerveux sympathique s’active
  • Des changements physiologiques se produisent pour “combattre ou fuir”

Phase de résistance

  • Phase d’adaptation à la situation stressante
  • Des changements physiologiques ont lieu dans le corps pour s’assurer de la distribution des ressources
  • L’axe hypothalamo-pituitaire-adrénalien s’active
  • Une économie d’énergie se produit : l’activité sexuelle et reproductrice diminue
  • Si une adaptation a lieu, il y aura des conséquences comme : une diminution de la résistance générale de l’organisme, une baisse du rendement de la personne, une plus faible tolérance à la frustration, etc

Phase d’épuisement

  • Une perte de la capacité de résistance et d’adaptation de l’organisme se produit
  • Des maladies peuvent surgir à cause du manque d’adaptation : ulcères gastro-intestinaux, hypertension, infarctus du myocarde et altérations nerveuses.
  • Une fois cette phase atteinte, les troubles physiologiques, psychologiques ou psychosociaux ont tendance à devenir chroniques ou irréversibles.

Allostasie

Pour s’adapter, l’organisme met en place des processus d’adaptation face aux situations de stress. Ainsi, l’allostasie a pour but de favoriser le retour d’un équilibre ou homéostasie

L’homéostasie se définit comme la stabilité des systèmes physiologiques qui nous maintiennent en vie. Il s’agit de processus physiologiques coordonnés qui fonctionnent pour maintenir l’activité des états de l’organisme. Ce concept a été défini par Walter Cannon au début du XXème siècle. Ce scientifique a aussi souligné l’importance de l’activation du système nerveux sympathique.

La charge allostatique pourrait se définir comme l’usure cumulée des différents systèmes de l’organisme après une réponse prolongée ou peu régulée. Ce serait donc le prix à payer pour l’organisme s’il n’arrivait pas à s’adapter à des circonstances adverses, aussi bien psychosociales que physiques.

Types d’allostasies

  • Répétition
  • Manque d’adaptation et d’accoutumance
  • Réponse prolongée à cause d’un retard au niveau de la récupération
  • Réponse inadéquate à cause de l’hyperactivité compensatoire d’autres médiateurs

L’allostasie offre une compensation pour divers problèmes, comme l’insuffisance cardiaque compensée, l’insuffisance rénale compensée et l’insuffisance hépatique compensée.

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Sterling (2004) propose six principes sous-jacents à l’allostasie :

  • Les organismes sont créés pour être efficaces
  • L’efficacité requiert des échanges réciproques
  • Il faut aussi que cette efficacité soit capable de prédire les futurs besoins
  • Une telle prédiction nécessite que chaque capteur s’adapte à l’ordre d’entrée fixé
  • Chaque effecteur doit adapter sa production au rang de demande attendu
  • La régulation prédictive dépend du comportement alors que les mécanismes neuraux s’adaptent

Le syndrome général d’adaptation est donc un exemple de la façon dont le stress provoque certaines pathologies. Dans notre vie quotidienne, il existe beaucoup de stimulus stressants qui peuvent causer ce syndrome. Il est donc important de connaître son existence et la façon dont il apparaît.

 


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  • McEwen, B. S., & Wingfield, J. C. (2003). The concept of allostasis in biology and biomedicine. Hormones and behavior, 43(1), 2-15.
  • Selye, H. (1950). Stress and the general adaptation syndrome. British medical journal, 1(4667), 1383.
  • Sterling, P. (2004). Principles of allostasis: optimal design, predictive regulation, pathophysiology, and rational. Allostasis, homeostasis, and the costs of physiological adaptation, 17.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.