Qu'est-ce que le dysfonctionnement exécutif et comment vous affecte-t-il au quotidien ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Pensez à tout ce que vous faites dans la journée : parler à votre partenaire, cuisiner une recette, réaliser un projet de travail, lire un livre, vous rendre à vos rendez-vous médicaux… Tous ces gestes quotidiens, si naturels pour vous, peuvent être une véritable défi pour les personnes souffrant de dysfonctionnement exécutif. Et c’est que leur capacité à organiser, planifier, réguler leur attention ou leur volonté est altérée, ce qui suppose une limitation et une perte d’autonomie importantes.
Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ce terme, mais la vérité est que le dysfonctionnement exécutif est plus courant qu’on ne le pense. Il peut survenir chez les enfants, les adultes et les personnes âgées et affecte la cognition, les émotions et le comportement, c’est pourquoi il a de graves répercussions.
Un déficit de la fonction exécutive entrave la capacité à réguler les émotions, à fixer un objectif, à diriger de manière autonome et à fonctionner dans l’environnement. Mais à quoi ça sert ? Nous vous le dirons.
Qu’est-ce que le dysfonctionnement exécutif ?
Nous pouvons considérer la fonction exécutive comme le centre de commande de notre cerveau. Comme ce directeur qui s’occupe du reste des fonctions et les coordonne pour donner lieu à des comportements complexes. Il répond aux questions, qu’est-ce que je veux faire ?, comment puis-je le faire ?, quand ?, quelles étapes dois-je suivre ?, comment se déroule le processus ?… C’est donc un élément organisateur qui sous-tend toutes les activités cognitives.
En réalité, il s’occupe de plusieurs fonctions de grande importance :
- L’initiative, la volonté et la détermination d’initier des tâches et de les soutenir jusqu’au bout.
- Planification et organisation.
- La capacité de réguler l’attention, de se concentrer et de maintenir une bonne mémoire de travail lors de l’exécution d’une tâche.
- La capacité de surveiller le processus, de détecter et d’éliminer les éléments qui interfèrent avec la réalisation de la réalisation.
- La souplesse nécessaire pour répondre à l’évolution des exigences environnementales ou apporter des corrections de cap.
- La capacité d’identifier les désirs, les pensées et les besoins des autres.
Ainsi, le dysfonctionnement exécutif nous renseigne sur un déficit de ces capacités d’organisation, de coordination et de contrôle.
Comment se manifeste-t-il ?
Les personnes atteintes de dysfonctionnement exécutif peuvent avoir des difficultés à effectuer de multiples activités de la vie quotidienne. Certaines des manifestations de ce déficit sont les suivantes :
- La personne a de la difficulté à initier des tâches et des projets.
- Elle ne sent pas la motivation, l’apathie et l’indifférence affective peuvent apparaître.
- Vous oubliez ce que vous faisiez et laissez les tâches inachevées.
- Vous procrastinez et laissez tout pour plus tard.
- Il vous est difficile d’ordonner vos priorités et d’organiser votre temps.
- Vous n’êtes pas capable de changer le centre d’attention lorsque cela est nécessaire et vous persévérez dans les tâches ou les schémas précédents.
- Vous avez des difficultés à suivre des commandes ou des instructions.
- Vous avez de grandes difficultés à contrôler vos pulsions et à anticiper les conséquences de vos actes.
- C’est un défi de comprendre le comportement, les pensées ou les émotions des autres.
- Vous avez des difficultés à prendre des décisions, à choisir entre plusieurs options ou façons de répondre à une situation.
- Vous avez peu de résistance à la distraction et aux interférences.
Les causes du dysfonctionnement exécutif
Le dysfonctionnement exécutif n’est pas un trouble en soi, mais un déficit qui peut apparaître dans différentes conditions. Rappelons qu’au niveau neurobiologique, la fonction exécutive est directement associée au cortex préfrontal. Cette région du cerveau se développe principalement pendant l’enfance et l’adolescence, étant à ces stades où les mineurs progressent et perfectionnent ces capacités.
Il existe plusieurs troubles qui empêchent cela de se produire. Le dysfonctionnement exécutif est une réalité typique du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), mais aussi des troubles du spectre autistique et d’autres troubles neurodéveloppementaux. Dans le premier cas, il rend compte des difficultés liées à l’attention et au contrôle des impulsions ; tandis que, dans le second, il explique le déficit d’empathie, les comportements stéréotypés et les intérêts restreints.
Ce déficit exécutif peut également apparaître dans le cadre d’un trouble anxieux, d’une dépression et d’autres troubles psychiatriques. Et il est particulièrement pertinent dans le cas de la maladie d’Alzheimer et d’autres démences, puisqu’il vient compromettre l’autonomie et la sécurité des personnes âgées. D’autre part, il peut également survenir à la suite de lésions cérébrales causées par un traumatisme ou d’autres blessures.
Que faire ?
Il existe différentes interventions et stratégies pour atténuer les effets du dysfonctionnement exécutif et améliorer la qualité de vie de la personne. Les options à utiliser dépendront du cas spécifique et de la cause dudit déficit ; quelles que soient ces variables, ils chercheront dans tous les cas à restaurer les fonctions altérées ainsi qu’à procéder à des adaptations externes.
Les zones touchées doivent être identifiées, ainsi que les zones conservées et les points forts de la personne et de son environnement. À partir de là, des directives peuvent être appliquées, notamment la promotion de saines habitudes de vie, l’ergothérapie et les directives d’orientation des patients.
Pour la personne, comprendre son dysfonctionnement exécutif et apprendre à utiliser des éléments tels que les agendas, les planificateurs, les rappels et les stratégies d’organisation et d’auto-motivation peut être très utile. Dans tous les cas, il est préférable de s’adresser à un professionnel qui pourra diagnostiquer le déficit et concevoir un plan individualisé.
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