Qu'est-ce que la contre-dépendance et pourquoi affecte-t-elle autant de personnes?
La contre-dépendance est un nouveau terme qui a été créé pour désigner un phénomène relativement récent. La tendance au détachement affectif par peur. Il n’y a pas si longtemps, renforcer des liens avec les autres était considéré comme normal. On sauvegardait les liens familiaux, on les cultivait, tout comme les relations avec la communauté.
Actuellement, cette proximité se poursuit dans les petits villages, même si ce n’est plus aussi flagrant qu’avant. En revanche, dans les villes, et surtout dans les plus grandes, il semble y avoir une épidémie de contre-dépendance. Beaucoup de personnes ne veulent plus voir personne s’introduire dans leur vie. La majorité des relations sont éphémères ou circonstancielles. On privilégie la vie en solitaire.
“Je suis seul et il n’y a personne dans le miroir.”
-Jorge Luis Borges-
Mais même dans ce cas, on se plaint souvent de la solitude. Beaucoup aimeraient que les choses soient différentes. Pour autant, ils ne comptent pas changer. C’est comme si on voulait que l’autre soit là, mais sans les inconvénients et les contradictions qu’il incarne. On ne veut ni admettre la dépendance, ni payer le prix de la contre-dépendance. Voilà le paradoxe.
Caractéristiques de la contre-dépendance
Contrairement à ce que l’on pourrait d’abord penser, les personnes qui ont des problèmes de contre-dépendance ne sont ni solitaires, ni ne cherchent à s’isoler, ni n’ont pris l’habitude d’avoir un petit cercle d’amis. Bien au contraire. La peur de l’intimité les pousse à un autre extrême. Elles sont du genre à aller de réunion en réunion, de fête en fête. Ces personnes sont partout.
La principale caractéristique de la contre-dépendance est la difficulté à se connecter en profondeur à un autre être humain. En plus de cela, ces personnes sont reconnaissables par d’autres traits:
- Elles établissent facilement des relations mais finissent par freiner et ne plus avancer
- Si quelqu’un veut se rapprocher d’elles, elles disent se sentir “piégées”
- Elles s’éloignent des autres sans prévenir
- Leur sympathie s’adresse souvent à des personnes dans le besoin
- Elles sont presque toujours “occupées”
- Elles ne demandent jamais d’aide, même si elles en ont besoin
Fuir avant de souffrir
La logique d’une personne affectée par la contre-dépendance se base sur une idée particulière. Elle doit, coûte que coûte, éviter de souffrir. Peu importe le prix à payer. Elle sent que renforcer des liens avec quelqu’un est un fait qui entraîne de grands risques. Elle a peur de se sentir vulnérable et d’être abandonnée. C’est pour cela qu’elle revêt une armure pour ne rien ressentir et abandonne avant qu’on ne la laisse.
Les contre-dépendants entrent rarement en conflit avec les autres. Le conflit exige un certain degré d’intimité et de relation, et c’est précisément ce qu’ils évitent. Pour les autres, leur attitude peut sembler très étranger et incompréhensible. Un jour, ils disparaissent, sans donner la moindre explication, alors qu’il ne s’est rien passé de mal.
Ces personnes ont tendance à vous dire qu’elles se concentrent plus sur leurs projets que sur le fait d’avoir une relation. Elles considèrent cette dernière comme quelque chose de peu sérieux ou important. Elles ont aussi un air d’apparente supériorité. Par ailleurs, elles ont l’impression d’être trop évoluées pour que les autres les comprennent ou croient qu’ils veulent tirer profit de leurs multiples qualités.
Un monde intérieur envahi par la peur
Chez ces personnes qui tombent dans la contre-dépendance, nous retrouvons surtout de la peur. Cette attitude d’évitement naît probablement d’expériences passées qui n’ont pas été assimilées et traitées. Et plus particulièrement de deuils inachevés ou d’expériences traumatiques au cours de l’enfance. Il s’agit de personnes qui ont été blessées ou abandonnées et qui ont décidé d’arrêter de ressentir des choses pour ne pas souffrir une nouvelle fois.
Le problème est qu’elles finissent par croire à leurs propres mensonges. Elles n’ont pas l’impression d’avoir de problème. Or, elles pensent être meilleures que les autres. Il s’agit d’un mécanisme de compensation pour gérer leur propre vulnérabilité. Elles sont généralement assez dures avec elles et très sévères au moment de juger leurs propres erreurs.
Les personnes contre-dépendantes deviennent extrêmement tendues dans des situations très personnelles ou intimes. Si elles sentent qu’elles ont besoin de quelqu’un d’autre, elles ressentent de la honte. Et se récriminent. Elles ont aussi du mal à faire confiance. En général, elles pensent que les autres ont des intentions cachées.
Au fond, les contre-dépendants souffrent beaucoup. Ils ressentent un vide et une grande solitude mais étant donné qu’ils sont marqués par la prévention, ils préfèrent renoncer à être plus heureux, même s’ils ont l’opportunité de construire des relations positives avec d’autres. Ces personnes ont besoin de compréhension. D’affection. Et peut-être d’une aide professionnelle pour briser la carapace qui les empêche d’avancer librement.
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Serrani, D. (2011). Luces y sombras del trastorno Borderline de personalidad. ALCMEON, 16.
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