Pourquoi certaines personnes n'apprennent-elles pas de leurs erreurs ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Certaines personnes n’apprennent pas de leurs erreurs. Ce sont celles qui non seulement trébuchent encore et encore sur la même pierre, mais aussi s’y attachent et la portent sur leur dos. De même, il est aisé de penser que ce type de profil ne manifeste guère plus qu’une sorte d’aveuglement à l’expérience, une maladresse cognitive ou une immaturité émotionnelle qui les fait commettre des erreurs évidentes pour les autres.
Maintenant, nous sommes tous doués pour voir les défauts des autres, mais avouons-le… Qui n’a pas fait la même erreur deux ou trois fois ? Il est très facile, par exemple, de dériver encore et encore dans le même type de relation, en embrassant ces liens qui font mal et laissent des séquelles. Il est également courant d’insister sur certains objectifs impossibles, ceux qui ne nous apportèrent que des échecs.
Est-ce de l’entêtement ? Parfois oui. Est-ce de la naïveté ? Peut-être. En fait, il convient de se rappeler comment Benjamin Franklin définit la stupidité humaine : faire la même chose encore et encore et s’attendre à des résultats différents.
Rien n’est aussi nécessaire pour chacun de nous que d’assumer cette “bêtise”. Autrement dit, détectez l’erreur, apprenez d’elle et adoptez des comportements alternatifs pour avancer, grandir et vous améliorer de toutes les manières possibles. Analysons donc pourquoi il nous est parfois si difficile de réaliser quelque chose d’aussi évident.
Les personnes qui n’apprennent pas de leurs erreurs : pourquoi ?
Les raisons pour lesquelles de nombreuses personnes n’apprennent pas de leurs erreurs sont multiples. Cependant, avant de nous plonger dans les origines, nous devons garder à l’esprit qu’il y a “erreurs et erreurs”. On peut avoir tort de faire confiance aux mauvaises personnes encore et encore. On peut aussi parler de ceux qui se fixent des objectifs et échouent toujours au même point, dans les mêmes choses.
Cependant, il existe également d’autres types d’erreurs, telles que celles liées à l’éthique et à la morale. Pensons, par exemple, à la population carcérale et à l’une des finalités des établissements pénitentiaires : réaliser leur réinsertion. Pour cela, il faut que ces hommes et femmes qui commirent un crime à leur époque, soient conscients de leur faute, de leur erreur, qu’ils s’en repentent et réintègrent la société comme les autres.
Apprendre de ses erreurs implique d’être empathique avec le mal causé et d’être capable de défendre d’autres types de valeurs. D’autres plus humaines, plus éthiques et respectueuses. Cependant, comme nous le savons bien, une partie de ceux qui sont passés par une unité pénitentiaire finissent par revenir tôt ou tard. A quoi cela est-il dû? Pourquoi les personnes n’apprennent-elles pas de leurs erreurs ?
Culpabilité et honte d’apprendre de ses erreurs
Il y a quelque chose que nous avons tous ressenti à un moment donné lorsque nous commettons une erreur : la honte. De plus, si cet échec cause du tort à d’autres personnes, nous ressentirons un fort sentiment de culpabilité.
Ces émotions jouent donc un rôle crucial dans le comportement humain. Elles nous aident à faire amende honorable, à vouloir résoudre certaines choses ou à les faire d’une autre manière pour que ces sensations n’apparaissent plus. De plus, nous voulons également que tout se passe mieux pour notre bien et aussi celui des autres la fois suivante.
Ainsi, l’une des raisons pour lesquelles certaines personnes n’apprennent pas de leurs erreurs est qu’elles n’ont pas ces émotions. Une étude réalisée en 2014 confirme cela. L’université George Mason interrogea en effet 500 criminels condamnés et constata qu’il existait deux types de profils.
Ceux qui se sentirent coupables et s’améliorèrent en probation et ceux qui se sont soustraits à leur responsabilité et blâmèrent les circonstances, les facteurs externes.
La mutation A1, une autre raison pour laquelle les personnes n’apprennent pas de leurs erreurs
Tilmann Klein et le Dr Markus Ullsperger de l’Institut Max Planck pour le cerveau humain et les sciences cognitives à Leipzig, en Allemagne, prétendent savoir pourquoi les personnes n’apprennent pas de leurs erreurs. L’origine serait génétique et, plus précisément, résulterait de ce qu’ils définirent comme la mutation A1.
- Cette mutation réduit le nombre de récepteurs D2 dans le cerveau, qui sont les sites d’ancrage de la dopamine.
- Quelle implication cela génère-t-il ? Il faut d’abord comprendre quel rôle joue ce neurotransmetteur : il favorise l’apprentissage, la motivation, la récompense, la sensation de plaisir, entre autres fonctions.
- Si toutes ces dimensions échouent ou fonctionnent à un niveau minimum, il n’y aura aucune motivation pour corriger les erreurs, s’améliorer ou entreprendre de nouveaux apprentissages.
C’est certainement un fait curieux qui mérite d’être pris en compte. Dans ce cas, l’incapacité à apprendre de l’échec aurait une origine cérébrale.
La faute en revient aux autres !
Pour comprendre ce qui se cache derrière ceux qui n’assument pas ou ne corrigent pas leurs erreurs, nous ne pouvons pas exclure un fait : il y a trop de personnes qui ignorent toute responsabilité et la font retomber sur les autres. C’est un comportement courant. C’est le plus pur reflet de l’irresponsabilité et de l’immaturité.
Il est toujours plus facile de blâmer les autres ou de supposer que c’est le destin qui a joué contre nous. Si j’échoue toujours en affaires, c’est parce que l’économie va très mal. Si j’ai recommencé une relation avec un narcissique, c’est parce que le monde en est rempli. Je ne suis responsable de rien !
Pour conclure, ce types de situations abondent beaucoup plus qu’on ne le pense. Peu de choses sont plus pertinentes dans notre existence que de détecter la panne, d’assumer la faute, l’erreur et d’avoir l’audace, l’intelligence et la sensibilité pour l’assumer et la réparer.
Cela nous rend non seulement dignes, mais favorise également la croissance humaine.
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- Baumeister, R. F., Stillwell, A. M., Heatherton, T. F. (1994). Guilt: An interpersonal approach. Psychological Bulletin, 115, 243–267.
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