Phases du cycle menstruel : caractéristiques psychologiques
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Chaque mois, les femmes ont leurs règles. Une période souvent horrible, soit parce que c’est de cette manière qu’on leur apprend à la vivre, soit à cause de leurs expériences. Les changements qu’elle implique sont dus à un phénomène naturel. Ainsi, le cycle menstruel compte des étapes assez différenciées. Il est donc important de comprendre ce que nous pouvons ressentir à chacune de ces étapes.
Il y a donc la menstruation, qui est peut-être la phase que l’on connaît le mieux du fait de ses caractéristiques les plus évidentes, la phase folliculaire, la phase d’ovulation et la phase lutéale. Nous découvrirons dans cet article en quoi consiste chacune d’entre elles, ainsi que les mesures qu’il est possible de prendre pour les gérer au mieux.
D’autre part, n’oubliez pas que le cycle menstruel est un processus organique ; par conséquent, mieux vous le connaîtrez, mieux vous comprendrez votre corps, et mieux vous saurez identifier les différents signaux ainsi que les interpréter.
Les phases du cycle menstruel
Le cycle menstruel se compose de 4 phases. De plus, dans le cadre de chacune d’entre elles se produit une production d’hormones et de neurotransmetteurs déterminés. Ainsi, grâce à la mesure de cette production, nous pouvons décrire avec suffisamment de précision ce qu’il se passe au cours de ces 4 étapes.
Le cycle menstruel commence le premier jour d’arrivée des règles et se termine un jour avant l’arrivée du prochain cycle. Cependant, sachant que la durer peut varier d’une femme à l’autre, on pourrait dire que de manière générale, un cycle peut s’étendre sur 21 à 35 jours.
Il est inévitable que les changements qui se produisent dans nos hormones aient une incidence sur le plan émotionnel. En effet, les hormones affectent l’équilibre chimique de notre cerveau et, par conséquent, influent indirectement sur notre humeur.
Phase de menstruation
Les phases du cycle menstruel conditionnent nombre de nos émotions et de nos comportements. Par conséquent, pendant la menstruation, on observe une baisse du niveau d’oestrogènes, hormones qui affectent l’excitabilité du système nerveux. Se produit également une augmentation des niveaux de certains neurotransmetteurs, tels que les enképhalines, les endorphines et la sérotonine.
Lorsque le niveau d’œstrogènes diminue, la quantité de ces neurotransmetteurs dans notre corps diminue également ; les mêmes qui nous font nous sentir bien. En outre, la baisse du niveau d’œstrogènes entraîne la chute des niveaux d’estradiol, une hormone qui influe sur l’appétit sexuel. En parallèle, on note également de plus faibles niveaux de progestérone, une hormone qui affecte la tension nerveuse et l’irritabilité.
Nous pourrions donc profiter de cette phase pour nous concentrer sur nous. C’est une période qui favorise l’introspection. Par conséquent, les activités connexes, telles que l’écriture, ont tendance à être plus fluides. C’est aussi le bon moment pour prendre des décisions qui nécessitent beaucoup d’analyse et de calme.
Phase folliculaire
La durée de la phase folliculaire, la première des phases du cycle menstruel, varie d’une femme à l’autre. En outre, cela dépendra également de la croissance des follicules ovariens A ce stade sont produites des hormones lutéinisantes et stimulantes du follicule, ce qui provoque la production d’œstrogènes.
La quantité d’œstrogènes augmente alors progressivement, principalement l’estradiol. Cela se traduit au niveau biologique par une augmentation des neurotransmetteurs tels que les enképhalines, les endorphines et la sérotonine. Et, vers le onzième jour, les zones associées au système de récompense sont activées.
Ce qui se passe au niveau biologique se reflète au niveau psychologique. Dans le cadre de cette phase, le sentiment de bonheur et de désir sexuel se renforce. De plus, l’estradiol entraîne un gain de force et d’énergie.
Cette étape représente une opportunité sans précédent pour entreprendre des projets. L’activation des systèmes de récompense est une phase qui nous encourage à planifier et à atteindre des objectifs. À ce stade, il nous sera donc plus facile de sentir que les efforts fournis ont porté leurs fruits.
Phase ovulatoire
La prochaine des phases du cycle menstruel est la phase ovulatoire. Lorsque l’ovule termine son processus de maturation, l’hypophyse induit uns plus forte production de l’hormone lutéinisante, qui est responsable de l’ovulation. L’ovule peut être fécondé par un spermatozoïde dans une période de 12 à 36 heures, ce qui conduit à la grossesse s’il y a fécondation ou à la prochaine menstruation, s’il n’y a pas.
En quoi consiste ce processus ? Dans cette phase, les niveaux d’œstrogènes augmentent et est enclenchée la production d’enzymes qui permettent la dégradation du tissu folliculaire. Cela permet à l’ovule d’achever sa maturation, puis à l’ovulation d’avoir lieu. D’autre part, à ce moment-là, le désir sexuel se fait plus intense et on note un regain d’énergie, ceci grâce à l’augmentation des niveaux d’oestrogènes ainsi qu’à l’influence de l’ocytocine et de la sérotonine. De plus, c’est une période propice à la procréation, car c’est le moment où nous avons le plus de chances d’être enceinte.
Pour tirer parti de cette phase, nous pouvons voir la procréation d’une autre manière. Par exemple, en mettant toute notre énergie dans la création, nous optimiserons nos chances de mener nos projets à bien. De plus, nous pouvons aussi partager et donner notre amour et notre soutien à ceux qui ont besoin de nous. De cette façon, nous nourrissons nos objectifs, faisons preuve d’empathie et partageons avec les autres.
Phase lutéale
La dernière phase du cycle menstruel est la phase lutéale. Ainsi, après l’ovulation, le corps lutéal est détaché, structure à l’intérieur des ovaires qui contient l’ovule en développement. S’il n’a pas été implanté, le corps lutéal cesse de produire de la progestérone. La muqueuse de l’utérus va donc se détacher lors des prochaines règles.
Une semaine avant la menstruation, les œstrogènes et la progestérone diminuent. Généralement, le syndrome prémenstruel survient alors, pouvant impliquer :
- Tristesse
- Irritabilité
- Difficultés à se concentrer
- Anxiété
- Mauvaise humeur
- Mal de dos
- Mal de tête
- Sommeil de moins bonne qualité
- Douleur abdominale
- Diarrhée ou constipation
Il existe cependant des cas où une limitation sérieuse peut survenir, car il s’agit de la phase au cours de laquelle les symptômes apparaissent avec une plus grande intensité. En revanche, un trouble dysphorique prémenstruel peut apparaître. Des études sur son incidence nous disent que 3% à 8% des femmes sont touchées.
En effet, une étude de Uriel Halbreich et collaborateurs, publiés dans la revue Psychoneuroendocrinology, ont révélé que la détérioration et la qualité de vie des personnes atteintes de ce trouble sont similaires à celles rencontrées dans le cadre du trouble dysthymique.
Pour autant, malgré toute cette avalanche d’émotions, vous pouvez profiter de cette phase. Comment ? C’est le moment de libérer tous les fardeaux que vous portez ! Vous pouvez par exemple exprimer vos pensées et vos sentiments, ce qui vous apaisera. Saisissez donc cette occasion formidable de vous libérer de tout ce qui ne vous apporte rien de positif !
Nous pourrions mettre de côté la vision pessimiste du cycle menstruel et la voir comme une occasion de communiquer avec nous, être conscient de notre corps et de notre esprit. Nous pouvons faire de la phase folliculaire une période de réflexion et de décision, de la phase ovulatoire un moment d’expression, de la phase lutéale un moment de libération et de la phase menstruelle une période de croissance émotionnelle.
Chacune des phases du cycle menstruel se manifeste à travers notre corps et notre esprit. Les connaître nous aide à en savoir plus sur nous-mêmes et à faire des changements des avantages considérables. Le cycle menstruel comprend de nombreuses parties, tout n’est pas négatif : cela dépend de la perspective que l’on adopte !
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- Halbreich, U., Borenstein, J., Pearlstein, T., & Kahn, L. S. (2003). The prevalence, impairment, impact, and burden of premenstrual dysphoric disorder (PMS/PMDD) Psychoneuroendrocrinology, 28, 1-23.
- Guyton, A.C., & Vela H. (1969). Fisiología Humana (Vol. 1). Interamericana: España.
- Gray, Miranda., & Steinbrun, N. (2007). Luna Roja: los dones del ciclo menstrual. Gaia Ediciones.
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