Phase terminale : les soins palliatifs psychologiques
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
S’adapter à un environnement changeant et modérément contrôlable constitue toujours un défi. De l’autre côté de cette recherche naturelle de complications et de problèmes, se trouve également l’un des défis qui compromettent le plus notre adaptation: la nouvelle d’une maladie en phase terminale.
Nous savons tous, d’une manière ou d’une autre, que nous allons mourir. Nous regardons même la providence avec méfiance, sachant qu’un accident peut nous conduire à cela en quelques instants, sans s’annoncer ni prévenir. La plupart d’entre nous caressent toutefois l’espoir qu’il nous reste des années à vivre.
Nous nous efforçons d’atteindre nos objectifs, nos rêves. Cela nous invite à faire des projets pour demain, dans une semaine, un mois ou deux ans. En d’autres termes, le fait d’entrevoir la mort à long terme, comme une possibilité très lointaine, nous place de manière tout à fait particulière dans l’espace-temps.
Une architecture se fissure inévitablement lorsque nous apprenons que notre vie est compromise, que nous sommes en phase terminale. C’est pourquoi nous souhaitons vous parler de ce deuil anticipé et des aspects les plus importants de l’assistance psychologique que dispensent généralement les professionnels de santé.
Le deuil anticipé d’une maladie en phase terminale
La réaction biologique dans un tel cas est généralement la même que celle que nous aurions face à une menace. Sur le plan émotionnel, l’anxiété est la réaction la plus courante. Cela n’exclut toutefois pas l’existence d’autres types de réactions.
Cela dépendra dans une large mesure de l’élaboration cognitive de la nouvelle. De nombreuses personnes choisissent le déni dans les premiers instants. Surtout si la nouvelle est soudaine et non pas consécutive à une intervention antérieure pour éliminer ou ralentir la progression de la maladie.
Par conséquent, l’un des piliers sur lesquels la psychologie peut agir pour améliorer la qualité du patient est l’assimilation de la nouvelle en construisant une histoire valable pour la personne. La première tâche des professionnels de santé sera donc d’écouter et d’accompagner.
Il est question de connaître la personne qu’ils ont devant eux. Une évaluation de qualité permettra de savoir dans quelle mesure cet espoir a été brisé, quels sont les renoncements associés à cette fin prématurée qui causent tant de douleur.
Une grande partie de l’aide prendra de la valeur lorsque le patient considérera les professionnels comme un soutien utile, une figure de référence. Ces derniers apporteront alors une aide efficace face à la souffrance. Ce n’est pas la maladie en phase terminale qui nécessite la présence de professionnels, mais la souffrance qui en découle.
Étant donné l’angoisse que la nouvelle engendre, il convient de travailler sur les émotions à différents niveaux. Sur le plan cognitif, nous pouvons aider le patient à se placer dans sa nouvelle dimension spatio-temporelle. La plupart des interventions dans ce contexte se concentrent sur le sentiment de menace provenant :
- De l’intégrité vitale compromise.
- De l’incertitude sur ce qui se passera après la mort.
- Du manque de ressources.
- De l’humeur négative.
L‘anxiété produit une activation au niveau physiologique. Souvenons-nous que ce sont les émotions qui nous aident à échapper aux prédateurs de la jungle. Il serait dès lors très positif pour le patient de pouvoir libérer cette suractivation.
Pour ce faire, il convient de recourir à des techniques de relaxation ou même pratiquer une activité physique. L’une ou l’autre option dépendra des conditions physiques dans lesquelles se trouve le patient, ainsi que de son histoire de vie ou de la disposition et des possibilités de son cercle de soutien.
En ce sens, nous sommes d’accord avec le premier point d’intervention soulevé par Mariant Lacasta dans son article Le rôle du psychologue en soins palliatifs : l’identification des besoins. Les interventions seront adéquates si les professionnels sont en mesure de répondre aux besoins du patient.
Nous avons parlé de l’écoute, qui inclut la normalisation des émotions du patient – y compris les contradictions pouvant apparaître dans le processus. La gestion de l’anxiété et la gestion de l’espoir sont aussi des paramètres à prendre en considération dans cette écoute.
Bien entendu, il ne faut pas créer de fausses attentes. Il conviendra toutefois de ne pas annihiler toute forme d’optimisme quant aux événements futurs. Cela constitue peut-être l’une des parties les plus délicates de l’intervention en raison de la sensibilité qu’elle requiert.
L’intervention dans l’environnement
Une des fonctions des professionnels consiste souvent à réaliser un exercice didactique avec le cercle de soutien. Ces personnes qui vivront également leur deuil particulier et dont nous devons également protéger la santé mentale. Le patient ne voudra parfois pas parler alors que son environnement a besoin de cette communication, ou inversement.
Il est toujours préférable de planifier directement une intervention avec le patient si nous détectons qu’il se trouve en situation à risque. Il est souvent préférable qu’un autre professionnel le suive, en maintenant systématiquement la communication.
Par ailleurs, il est préférable que l’intervention soit réalisée avec le reste des agents du système de santé (Sánchez Sobrino et Sastre Moyano, 1996). Il est ainsi possible de trouver un moyen de préserver au maximum le sentiment de contrôle et d’autonomie.
Peut-être que le patient ne peut déjà plus sortir seul pour se promener. Il peut néanmoins choisir l’heure à laquelle il veut le faire ou les vêtements qu’il veut porter. Il s’agit de détails, mais ces derniers sont ici d’autant plus importants.
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Sánchez Sobrino M y Sastre Moyano P (1996). Cuidados paliativos domiciliarios y hospitalarios. En González Barón M, Ordoñez A, Feliu J, Zamora P, Espinosa, E. Medicina Paliativa. Madrid: Médica Panamericana.
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