Nous avons le pouvoir de sculpter notre cerveau
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Nous avons le pouvoir de sculpter notre cerveau. Cette phrase de Santiago Ramón y Cajal est désormais plus d’actualité que jamais. Ce sont nos pensées qui, dans une certaine mesure, ont créé et créent notre monde. Aujourd’hui, nous savons que la confiance en soi, l’enthousiasme et l’illusion ont la capacité de favoriser les fonctions supérieures du cerveau.
Selon diverses études scientifiques, le cerveau est exceptionnellement plastique. Il a la capacité de changer en fonction de l’expérience. Par ailleurs, cette qualité ne disparaît jamais: nous pouvons donc continuer à apprendre toute notre vie. En fait, chaque fois que nous apprenons quelque chose, notre esprit change. Par conséquent, à travers l’expérience, nous sculptons véritablement notre cerveau.
Ainsi, le cerveau coordonne un ensemble complexe d’actions. Celles-ci impliquent la fonction motrice, le traitement visuel et auditif, les connaissances linguistiques verbales et bien d’autres choses. De cette façon, lorsque nous apprenons quelque chose de nouveau, la nouvelle habileté peut être un peu rigide. Or, au fur et à mesure que nous la pratiquons, nous la dominons de mieux en mieux. Cette capacité nous permet, dans la pratique clinique, de modifier des états anxieux ou dépressifs, entre autres processus.
“L’esprit n’est pas un verre à remplir mais une lampe à allumer.”
-Plutarque-
Reprogrammer notre cerveau pour changer notre comportement
Jose Dispenza, docteur en chiropractie, biochimiste et neuroscientifique, défend le pouvoir de l’être humain de se réinventer chaque jour. Il croit en la capacité de construire et de conduire le cerveau à travers l’expérience personnelle. “Si, chaque matin, nous nous demandions quelle est la meilleure idée que nous puissions tirer de nous-mêmes, le monde serait différent”, affirme-t-il.
Par ailleurs, les dernières recherches scientifiques d’avant-garde montrent que la génétique a la même plasticité que le cerveau. Les gènes sont comme des interrupteurs. En fonction de l’état chimique de notre corps, certains sont allumés et d’autres éteints. Ce phénomène est connu sous le nom d’épigénétique.
Une étude très intéressante a été réalisée avec des personnes souffrant de diabète de type 2. Il a été démontré que les personnes avec ce type de diabète normalisaient leurs niveaux de sucre dans le sang lorsqu’on leur montrait une émission comique. Elles n’avaient pas besoin d’insuline. Comment expliquer ce phénomène? En fait, c’est tout simple: certains gènes ont été activés par la simple action du rire. Cette découverte nous ouvre les portes vers de nouvelles interventions et hypothèses.
“Rien ne m’inspire plus de respect qu’une personne âgée qui est capable de changer d’opinion.”
-Santiago Ramón y Cajal-
L’esprit est comme un parachute
Chaque fois que nous pensons, nous fabriquons des substances chimiques qui agissent en tant que signaux. Elles nous permettent de “ressentir” ce que nous pensons. Grâce à elle, nous pouvons changer notre humeur de façon automatique. Si nous avons des pensées négatives et tristes, au bout de quelques secondes, nous nous sentirons négatifs et tristes.
Le problème est que nos pensées et émotions se rétro-alimentent. Dès que nous commençons à ressentir ce que nous pensons, nous commençons à penser de la façon dont nous ressentons. Si nous pensons à quelque chose de triste et commençons à nous sentir tristes, nous pouvons nous retrouver plongés dans un état très désagréable.
Ainsi, petit à petit, nous mémorisons cet état comme s’il s’agissait de notre personnalité. Et nous finissons par nous identifier comme une personne malheureuse, négative ou pleine de culpabilité. Or, nous n’avons fait que mémoriser la quantité de substances chimiques qui ont été produites au fond de notre être. Mais cela suffit pour que nous nous définissions en nous appuyant sur elles.
Par ailleurs, il faut prendre en compte le fait que notre organisme s’habitue au niveau de substances chimiques qui circulent dans notre flux sanguin, entourent nos cellules ou inondent notre cerveau. La moindre perturbation dans la composition chimique constante, régulière et confortable de notre corps débouchera sur un état de mal-être.
Nous ferons pratiquement tout ce qui est en notre pouvoir, consciemment, inconsciemment et à partir de ce que nous ressentons, pour restaurer l’équilibre chimique auquel nous étions habitués. Or, c’est à ce moment que le corps donne des ordres à l’esprit.
La bonne nouvelle est qu’aucun de ces éléments n’est immuable. Avec quelques efforts, des connaissances et un peu de pratique, il est possible de modifier ces humeurs et la façon dont nous nous sentons.
“Il est nécessaire de secouer énergiquement la forêt des neurones cérébraux endormis; il est indispensable de les faire vibrer avec l’émotion de la nouveauté et de leur insuffler une curiosité noble et puissante.”
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