Mieux respirer renforce la concentration

Lorsque nous inspirons de l'oxygène, nous aspirons la vie et oxygénons ainsi notre cerveau, ce qui favorise l'expansion de nos sens. Une bonne respiration favorise une meilleure concentration, nous permet de mieux apprécier le moment présent et de prendre de meilleures décisions.
Mieux respirer renforce la concentration
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Bien respirer est synonyme de mieux vivre. Nous le savons presque tous. Et si maintenant nous vous disions que bien respirer favorisait une meilleure concentration ? Mieux encore, comme l’expliquent les neurologues, inhaler profondément de l’air permet d’oxygéner le cerveau et ainsi d’affiner nos capacités de focalisation et d’attention visuo-spatiale.

Ce sujet est sans aucun doute plus que fascinant. Cela fait déjà plusieurs décennies que des pratiques telles que la méditation, la relaxation ou encore la respiration profonde comptent sur un large soutien scientifique. Nous savons, par exemple, que la thérapie cognitive applique la pleine conscience ou mindfulness en tant que stratégie. Et comme le révèle cette étude de l’Université de Ryerson (Toronto), les avancées pour traiter la dépression sont très positives.

Inspirer longuement, à savoir aspirer profondément de l’air pendant quelques secondes par le nez, amplifie nos sens. Cela permet de faire un reset mental et ainsi de focaliser notre attention de manière efficace.

Cette conclusion est issue d’une étude publiée il y a de cela trois mois. Néanmoins, cette stratégie avait déjà été présentée par Daniel Goleman dans son ouvrage Focus. Découvrons ensemble plus d’informations sur le sujet.

Une femme qui tente de mieux respirer

Mieux respirer renforce la concentration : de longues inspirations nasales permettent une réinitialisation mentale

Les docteurs Ofer Perl, Aharon Ravia et Mica Rubinson ont publié le 11 mars dernier une étude aussi intéressante que révélatrice dans la revue Nature Human Behavior

Dans ce travail, les chercheurs nous expliquent que mieux respirer renforce la concentration, et ce, pour une raison très simple connue probablement de tous : l’odorat synchronise notre activité cérébrale.

La clé se trouve du côté de nos ancêtres

Les chercheurs se basent sur une information très frappante, mais aussi très logique. Autrefois, une grande partie de la survie de nos ancêtres dépendait de l’odorat. D’ailleurs, nombreux sont les mammifères qui, de nos jours, se servent de ce sens pour identifier les dangers, sentir les prédateurs et identifier des proies éventuelles.

Les hominidés des premières étapes évolutives de l’espèce humaine avaient sûrement un odorat bien plus développé. Aspirer profondément leur permettait de faire une lecture rapide de leur environnement.

Nous avons perdu cette capacité ou du moins elle n’est plus si puissante. Et ce, pour deux raisons : d’abord parce que nous ne prenons pas soin de ce sens, et ensuite parce que nous vivons pressés.

L’odorat, le sens de la cognition pour prendre des décisions

Un homme qui prend le temps de mieux respirer

De nos jours, l’odorat n’est utile que pour identifier la nourriture en mauvais état, sentir des parfums agréables et profiter de nos relations affectives. S’imprégner de l’odeur de nos proches, de nos enfants et de notre partenaire fait partie de notre quotidien. Nous avons donc oublié les compétences ancestrales associées à l’odorat. Il est important de prendre conscience de cela.

Mieux respirer renforce la concentration, car la respiration nous met en état d’alerte, ce qui nous permet, même si vous en doutez, de prendre de meilleures décisions. Récupérer (pour ainsi dire) l’ “instinct sauvage” de nos ancêtres peut nous apporter de nombreux bienfaits. La raison ? Ce sens stimule de nombreuses zones dans notre cerveau.

  • Le neurologue Ofer Perl a mené une recherche au sein de l’Institut Weizmann d’Israël dont l’objectif était de collecter des preuves pour une hypothèse qui invite à la réflexion
  • Lorsque nous devons accomplir une tâche qui exige un niveau de concentration élevé, inhaler longuement et profondément peut optimiser notre concentration
  • D’ailleurs, une inspiration maintenue est plus bénéfique qu’une expiration à l’heure d’améliorer son attention

Mieux encore, ces inspirations optimisent nos ondes cérébrales ainsi que les processus visuo-spatiaux. Et si une telle respiration nous permet de prendre de meilleures décisions, c’est parce que, en favorisant une concentration optimale, elle nous permet de collecter des informations qui nous permettront d’être efficace à l’heure de faire des choix.

Mieux respirer, une tâche en suspens

Vous savez maintenant que mieux respirer améliore votre concentration. Vous comprenez aussi que pour mettre cela en place il faut faire preuve de volonté et prendre conscience de l’importance de la respiration. Ce n’est pas chose simple. Nous vivons dans une société pressée qui court après chaque seconde, et donc habituée à respirer rapidement.

Nous avons visiblement oublié que respirer rapidement intensifie le stress, la sensation de mal-être et suppose une charge excessive pour tous nos organes, d’où l’importance de certaines pratiques telles que le mindfulness.

Ces activités qui conjuguent des techniques de méditation avec une philosophie de vie particulière nous apprennent non seulement à mieux respirer, mais aussi à ralentir la cadence, à vivre le moment présent et à réduire la charge mentale ainsi que les pensées négatives qui constituent un obstacle pour le bien-être. Y arriver requiert du temps, de la volonté et un engagement.

Récupérons donc ce sens ancestral qu’est l’odorat. Faisons-en bon usage. Inspirons longuement afin de prendre conscience de notre environnement, d’oxygéner l’esprit et d’équilibrer nos ondes cérébrales. Ces petits changements peuvent supposer de véritables révolutions dans la vie quotidienne et nous aider à atteindre le bien-être.

 


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  • Goleman, Daniel (2013) Focus. Kairos
  • Ofer Perl, Aharon Ravia, Mica Rubinson, Ami Eisen, Timna Soroka, Nofar Mor, Lavi Secundo, and Noam Sobel. “Human Non-Olfactory Cognition Phase-Locked with Inhalation.” Nature Human Behaviour (First published: March 11, 2019) DOI: 10.1038/s41562-019-0556-z
  • Teasdale, J. D. (2005). Mindfulness-based cognitive therapy for depression. In Buddhist Thought and Applied Psychological Research: Transcending the Boundaries (pp. 414–430). Routledge. https://doi.org/10.4324/9780203098899

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