Miction due à l'anxiété : qu'est-ce que c'est et pourquoi cela se produit-il ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
La miction due à l’anxiété est un effet courant et une expérience qui nous est peut-être bien connue. Une chose aussi normale qu’avoir un entretien d’embauche, une présentation publique ou même un rendez-vous spécial nous fait soudain ressentir cette envie inconfortable d’aller aux toilettes. Comment est-ce possible ? Pourquoi l’impact des émotions peut-il nous faire atteindre ce point ?
Le célèbre neuropsychiatre Kurt Goldstein a souligné que la peur aiguisait les sens mais qu’une anxiété élevée nous paralysait complètement. La vérité est que lorsque ce mécanisme psychologique atteint des taux vraiment élevés, des effets aussi frappants que limitatifs se déchaînent. Nous devenons, tout à coup, complètement soumis à cette symptomatologie associée.
Vertiges, douleurs à l’estomac, tachycardie, tremblements, transpiration excessive et même mictions fréquentes. Maintenant, au-delà du fait que ce soit quelque chose de ponctuel, il y a un détail que nous devons prendre en considération. De nombreuses personnes ressentent cet effet en permanence. La nervosité permanente peut nous rendre dépendants à jamais des toilettes. Analysons cela.
Miction due à l’anxiété : définition, symptômes et causes
Les envies fréquentes d’uriner peuvent être dues à de multiples causes. Infections urinaires, calculs rénaux, diabète… La première chose, au cas où nous serions atteints de ce problème depuis des jours ou des semaines, est d’avoir un bon diagnostic médical. Écarter tout problème ou maladie est essentiel dans tous les cas.
Or, si cette envie d’aller aux toilettes n’est due à aucun problème organique, il est fort possible que nous souffrions de miction dues à l’anxiété. Il s’agit d’une affection caractérisée par une gêne vésicale et un besoin accru d’uriner. En général, ce fait est généralement quelque chose de spécifique dans le temps et limité à cette situation stressante ou pénible comme, par exemple, un examen.
Cependant, la situation se complique un peu lorsque cette situation se prolonge dans le temps. Ainsi, une chose qui attire l’attention des experts sur ce sujet est comment le besoin naturel d’uriner est contrôlé par de nombreux facteurs et pas seulement par ceux médiés par le cerveau lorsqu’il nous envoie un signal indiquant qu’« il est temps d’aller aux toilettes ». Les émotions joueraient également un rôle indispensable.
Quels sont les symptômes?
La miction due à l’anxiété peut apparaître sans avoir besoin d’un stimulus ou d’une situation stressante. C’est-à-dire que, parfois, cela ne dépend pas seulement de cet examen, de cette exposé en public, de ce voyage qui nous inquiète. Il y a des moments où nous accumulons un niveau d’anxiété plus élevé pour des raisons personnelles ou professionnelles. C’est alors que nous commençons à remarquer cet inconfort.
Découvrons les symptômes :
- Nous ressentons une pression accrue sur les muscles de la vessie.
- Uriner fréquemment, en moyenne, huit fois ou plus sur une période de 24 heures.
- L’envie d’aller aux toilettes est presque constante. C’est-à-dire que nous pouvons tout juste quitter les toilettes et, un quart d’heure après, ressentir à nouveau cette gêne.
- La miction due à l’anxiété peut apparaître le jour et la nuit.
- On peut aussi percevoir un certain picotement, des crampes et même des douleurs abdominales.
- Dans certains cas, cette condition peut être présente pendant des semaines ou des mois.
- Une vessie hyperactive peut être déclenchée par l’anxiété.
Quelle est l’origine de la miction due à l’anxiété?
Dans des situations normales et sans aucun problème de santé, la vessie retient beaucoup l’envie d’uriner. Maintenant, lorsqu’elle est très pleine, la vessie elle-même envoie un signal à travers la colonne vertébrale jusqu’au cerveau pour lui dire qu’en effet, elle a atteint ses limites et il est temps de la vider. Cependant, dans des conditions d’anxiété et de grande intensité émotionnelle, les choses peuvent changer.
- Le stress et l’anxiété libèrent un niveau élevé de cortisol et d’adrénaline. Ces hormones suractivent tout le corps, y compris le système urinaire.
- De plus, les muscles ont tendance à se tendre, ce qui provoque également une plus grande pression sur la vessie et nous nous sentons toujours « pleins ».
- Par ailleurs, des études telles que celles menées à l’Université de Toho (Japon) indiquent quelque chose d’intéressant. Les émotions exercent également un contrôle sur le système urinaire. On sait que les personnes souffrant de troubles anxieux ou de dépression ont tendance à souffrir plus fréquemment du problème d’hyperactivité vésicale.
- De même, nous ne pouvons pas non plus oublier un facteur très spécifique. L’anxiété nous prépare à la fuite ou à l’attaque ; cette réaction demande à son tour de libérer le corps des déchets et des fluides pour agir plus rapidement. Cela nous fait ressentir un plus grand besoin d’évacuer à la fois l’urine et les sphincters.
Quelles stratégies devons-nous mettre en œuvre pour faire face à ce problème?
La miction due à l’anxiété ne se résout pas en buvant moins ou en recourant exclusivement à des médicaments. Nous avons besoin de changements, de stratégies psychologiques et de compétences adéquates pour gérer les pensées, les émotions et les comportements. Voyons donc quelques clés qui peuvent nous aider.
Stratégies psychologiques
Dans ces cas, la restructuration cognitive peut être très utile. Cela consiste essentiellement à être plus conscient de tout ce qui se passe dans l’esprit, à être capable de détecter les pensées et les attitudes dysfonctionnelles.
- Transformez vos pensées irrationnelles en idées plus intégrées, rationnelles et logiques.
- Évitez de tomber dans le négativisme, les généralisations et les exagérations.
- Soyez capable de détecter vos émotions négatives pour les comprendre, comprendre leur message et réduire leur impact.
- Apprenez des techniques de résolution de problèmes. Empêchez ce qui vous inquiète de grossir chaque jour.
- Soyez plus flexible, soyez capable de laisser votre esprit se reposer, permettez-vous des moments de loisirs et de repos.
Stratégies de relaxation et de respiration
Des stratégies telles que la respiration profonde ou schématique, la pleine conscience ou la technique de relaxation progressive de Jacobson sont des stratégies appropriées pour réduire l’impact du stress et de l’anxiété.
Exercices des muscles du plancher pelvien (Kegel)
Enfin, et surtout, il vaut la peine de se lancer dans les exercices des muscles du plancher pelvien. C’est un moyen de renforcer toute la zone pelvienne, ce qui est idéal pour optimiser le bon fonctionnement des organes urinaires. Ces exercices détendent, favorisent la santé et aussi l’équilibre interne.
Pour conclure, comme nous l’avons souligné au début, la miction due à l’anxiété est un problème courant. Cependant, il est toujours bon de consulter le médecin pour savoir quelles directives seraient les plus appropriées pour nous.
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