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Max Eitingon et les piliers de la formation psychanalytique

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Fruit de l'amitié entre Max Eitingon et Sigmund Freud, un grand changement est survenu dans le monde de la psychanalyse. Eitingon a développé l'une des premières psychanalyses didactiques de l'histoire et s'est chargé de consolider la méthode de formation des psychanalystes.
Max Eitingon et les piliers de la formation psychanalytique
Dernière mise à jour : 30 septembre, 2020

Max Eitingon était l’un plus importants médecins et psychanalystes de la première génération. Et ce, parce qu’il a apporté des contributions fondamentales à la formation des psychanalystes. Son œuvre particulière a marqué le sort de ce courant de pensée.

La formation des psychanalystes est différente de celle des autres professionnels de santé mentale. À l’époque, il n’existait pas encore de formation exclusivement dédiée à cette étude. Une formation en médecine était donc nécessaire. Les premiers psychanalystes étaient donc, en substance, des médecins.

Cette tendance se poursuit dans certains endroits aujourd’hui, même si ce n’est pas le seul moyen de s’engager dans la psychanalyse. Grâce au travail de Max Eitingon et d’autres collaborateurs, ce fait a pris une tournure irréversible, entraînant la séparation avec la Médecine.

Actuellement, l’une des différences majeures entre un psychologue et un psychanalyste est le fait que le premier acquiert ce titre grâce à des études universitaires.

Le psychanalyste, lui, se forme comme tel lors de sa propre psychanalyse qui doit inclure une composante didactique. Max Eitingon s’est avéré être une figure décisive pour que ce changement puisse se concrétiser.

Avec cet article, nous espérons apporter un peu de lumière sur ces questions tout en vous faisant découvrir l’homme qui a rendu cela possible, Max Eitingon.

“Le sentiment de triomphe lors de la libération est très intensément mélangé à l’affliction, car on passe de l’amour à la prison dont il a été libéré.”

– Sigmund Freud dans une lettre adressée à Max Eitingon-

Les premières années de Max Eitingon

Max Eitingon est né dans la ville de Moilev, en Biélorussie, le 26 juin 1881. Il est issu d’une famille de juifs orthodoxes d’une très bonne position sociale.

Le père, Chaim Eitingon, est un marchand prospère qui se spécialise d’abord dans le secteur du sucre et, plus tard, dans la commercialisation des produits en fourrure. Max a deux soeurs et deux frères : il est le deuxième enfant de la fratrie.

La famille s’installe en Allemagne alors que Max n’a que 12 ans. C’est un garçon timide avec un bégaiement assez sévère.

À cause de son bégaiement, il abandonne ses études secondaires, mais, plus tard, il suit des cours d’histoire de l’art et de philosophie dans les prestigieuses universités de Halle, Heidelberg et Marburg.

En 1902, il entreprend des études de médecine à Leipzig, après avoir rendu les équivalences de ses études secondaires. Plus tard, il est employé à Zurich comme assistant d’Eugene Bleuler et, une fois là-bas, il rencontre Carl Gustav Jung.

De tout ce groupe, il est le premier à rechercher une rencontre directe avec Sigmund Freud. Pour y parvenir, il se rend à Vienne en 1907. Dans sa correspondance, Freud le décrit comme “le premier messager qui a approché un homme seul”.

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Eitingon et la psychanalyse

Max Eitingon commence à assister aux réunions de la Psychological Society le mercredi. Il y fait une intervention intéressante, qui attire l’attention de Sigmund Freud.

À la suite de cette intervention, une réunion a lieu au cours de laquelle il parle d’un cas qui l’inquiète. Spontanément, le père de la psychanalyse et Eitingon réalisent l’une des premières psychanalyses didactiques de l’histoire. Ils l’ont fait par étapes, entre 1908 et 1909, lors de promenades en soirée.

Sa rencontre avec Sigmund Freud marque un avant et un après dans la vie de Max Eitingon. A partir de ce moment, une amitié indestructible se forge, une amitié qui restera intacte jusqu’à sa mort.

Pour Freud, Max devient en quelque “son homme de confiance”. Il lui confiera donc à plusieurs reprises la gestion des crises dans les différentes sociétés psychanalytiques.

Cependant, tout n’est pas que applaudissements et bons mots pour Eitingon, car des divergences surgissent parmi les psychanalystes du moment. Pour Carl Jung, Eitingon était quelqu’un sans importance.

Otto Rank, quant à lui, était opposé à son entrée dans le comité secret (1919). Max n’a jamais été un grand théoricien psychanalytique, mais plutôt le fidèle gardien de son professeur, chargé de mettre en œuvre la technique de base.

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Ses contributions considérables

Max Eitingon fonde avec Karl Abraham, la polyclinique psychanalytique de Berlin, fournissant ainsi des ressources financières substantielles à cette entreprise. Il souhaitait également soutenir l’éditorial international de psychanalyse.

La Polyclinique, plus tard, conduira à la création de l’Institut psychanalytique de Berlin, une institution dont l’objectif est de fournir une formation structurée aux psychanalystes.

Les trois principaux piliers de la formation, soulignés par Sigmund Freud et mis en œuvre avec une grande cohérence par Max Eitingon, sont les suivants :

  • La mise en place de la psychanalyse didactique. C’est la psychanalyse effectuée par une personne qui aspire à être psychanalyste. Le but est que le patient puisse résoudre ses conflits inconscients et apprendre la technique.
  • Une formation complémentaire par le biais de séminaires structurés. En psychanalyse, la participation à des séminaires ou à des groupes d’étude est essentielle pour interagir avec les pairs et atteindre l’adéquation.
  • Supervision et exposition des cas. Chaque psychanalyste est supervisé par ses pairs, auxquels il doit présenter les cas qu’il a traités.

Ces trois piliers sont restés intacts jusqu’à aujourd’hui, du moins, dans la psychanalyse classique. Max Eitingon a toujours été très proche de Freud, et ce jusqu’à sa mort en 1939.

Max décède quatre ans plus tard, à Jérusalem. Mais son empreinte est toujours vivante en psychanalyse, notamment dans le domaine focalisé sur la formation des futurs psychanalystes.


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  • Infante, J. A. (1968). “Algunas reflexiones acerca de la relación analítica”. Revista de psicoanálisis, 25(3-4), 767-775.

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