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Mary Cover Jones, pionnière du comportementalisme

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Mary Cover Jones était l'une des figures les plus importantes de l'école comportementale et une intellectuelle rigoureuse et prolifique qui laissa un héritage précieux.
Mary Cover Jones, pionnière du comportementalisme
Dernière mise à jour : 30 mars, 2022

Mary Cover Jones est considérée comme “la mère” du comportementalisme et l’une des psychologues les plus importantes de l’histoire. Elle travailla avec celui que l’on considère comme le “père du comportementalisme”, John B. Watson. Ce fut une association très féconde qui leur permit d’écrire une brillante page de psychologie.

La plus grande contribution de Mary Cover Jones a trait au domaine de la psychologie infantile. Elle se concentra sur l’étude des phobies chez les enfants, ainsi que sur les réactions de peur et les troubles anxieux de l’enfance. Une bonne partie de ses contributions, plus ou moins actualisées, restent valables.

La plus grande contribution de Mary Cover Jones à la psychologie est peut-être la technique de désensibilisation systématique (DS), qu’elle développa avec Watson. Le plus intéressant est que ses thèses sont nées et furent soutenues par différentes expérimentations.

« En lisant les notes de chaque séance, il était évident qu’il y avait eu une amélioration par paliers plus ou moins réguliers d’une terreur quasi totale à la vue du lapin à une réponse complètement positive sans aucun signe de perturbation.

-Mary Cover Jones-

Mary Cover Jones, la pionnière

Elle est née le 1er septembre 1897 à Johnstown, en Pennsylvanie, aux États-Unis. Elle étudia la psychologie au Vassar College, l’un des rares centres permettant aux femmes d’accéder à l’enseignement supérieur. En 1919, l’année où elle devait obtenir son diplôme, elle assiste à une conférence de John Watson sur les phobies.

À l’époque, Watson était la star de l’école prédominante de psychologie, le comportementaliste. Dans sa conférence, il exposa le cas célèbre et controversé du petit Albert. Un enfant qui, à l’aide d’un conditionnement classique, avait été amené à présenter une phobie. L’histoire eut un grand impact sur notre protagoniste, au point de vouloir orienter son avenir professionnel dans cette voie.

Pour y parvenir, elle irait à l’Université de Columbia, obtenant son diplôme en 1920. Des mois plus tard, elle commencerait à travailler directement avec John Watson. De même, elle épousa l’un de ses compagnons, Harold Jones. À peine trois ans plus tard, elle occupait un poste d’associée de recherche à l’Institute for Educational Research du Columbia University Teachers’ College.

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La célèbre affaire du petit Peter

L’expérience du petit Albert souleva de nombreuses questions pour Mary Cover Jones. Elle se demandait surtout si les techniques utilisées par Watson serviraient à réaliser un processus inverse, c’est-à-dire à faire cesser à un enfant d’avoir peur de l’objet qui généra sa phobie. Ainsi est née l’expérience du petit Peter.

L’expérience a été réalisée à l’Université de Columbia avec un garçon de 3 ans nommé Peter. Le petit garçon éprouvait une peur intense et irrationnelle des lapins. Ce que Mary Cover Jones fit, c’est de combiner le stimulus à l’origine de la phobie (le lapin) avec un stimulus agréable et agréable pour l’enfant (les bonbons).

Elle dut faire plusieurs tentatives pour amener le petit à apprendre l’association et obtenir, avec cet apprentissage, l’effet escompté. Peter avait peur non seulement des lapins, mais de tout ce qui lui rappelait ces derniers, comme la fourrure, les plumes, les tapis et le coton. La technique qui fonctionna finalement consistait à exposer l’enfant à la présence du lapin à des distances où sa présence générait de l’anxiété chez l’enfant, mais sans devenir incapacitante. De cette façon, l’enfant apprenait que rien ne se passait à cette distance et pouvait continuer à en tolérer un plus proche.

La procédure fonctionna et finalement le petit Peter put toucher le lapin sans pleurer. En fait, il permit à l’animal de lui grignoter les doigts. Suite à cette réalisation, Mary Cover Jones publia un célèbre article intitulé A Laboratory Study of Fear: The Case of Peter. Bien qu’à l’époque peu valorisé, il reste aujourd’hui la clé de nombreuses interventions.

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Mary Cover Jones utilisa le contre-conditionnement pour traiter la phobie du petit Peter, un garçon qui avait peur des lapins

Un héritage précieux

L’affaire Peter est peut-être la plus symbolique, mais la carrière de Mary Cover Jones est remplie de bien d’autres. Plusieurs de ses études sur la maturation précoce et tardive des enfants et des adolescents continuent d’être citées dans les recherches actuelles. Un autre de ses travaux célèbres était l’Oakland Growth Study. Avec lui, elle achèvera de se consacrer comme une autorité dans le domaine de la psychologie évolutionniste.

Elle exerça plusieurs de ses métiers en compagnie de son mari, également psychologue. Elle a même produit ce qui est considéré comme le premier programme télévisé éducatif sur la psychologie infantile, en 1952.

Mary Cover Jones décéda à Santa Barbara (Californie, États-Unis), le 22 juillet 1987, à l’âge de 89 ans. Elle devint présidente de la division 35 de l’American Psychological Association (APA), un poste destiné uniquement aux meilleurs. De même, en 1968, elle reçut le prix G. Stanley Hall de l’APA. Son héritage est l’un des plus précieux du XXe siècle.

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  • Fernández Parra, A. (2018). La psico-terapia conductual en el ámbito infantil y juvenil.
  • Jones, MC (1949). La eliminación de los miedos de los niños.

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